Opposition contrôlée ?
Nous sommes tous faits de paradoxes, mais de paradoxes apparents. En réalité, les hommes sont multiples, contrastés, complexes, et ce n’est pas Jean-Luc Mélenchon, qui combat le fascisme du matin au soir, comme son grand maître le lui a appris au Grand Orient, qui va dire le contraire.
David Guiraud (LFI) sur le débat entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour : "On va mettre fin à 10 ans d'impunité médiatique" pic.twitter.com/dL1t18Pz5R
— BFMTV (@BFMTV) September 20, 2021
Alors que le leader incontesté de LFI – poursuivi par une meute de jeunes loups ambitieux – va monter sur le ring jeudi 23 septembre 2021 face au nouveau poids lourd de la politique, le puncheur Éric Zemmour, 500 combats, 500 victoires par KO sur le ring de Face à l’info, trois ans de combats légèrement truqués face à des sparring-partners gauchistes, tous gringalets du concept, on apprend que ce même Mélenchon, il y a 13 ans, a été invité aux 50 ans de son adversaire idéologique numéro un.
Jean-Luc Mélenchon face à Éric Zemmour, le débat ce jeudi sur BFMTV pic.twitter.com/B0SkYnebMx
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C’est le service de vérification de l’info du journal socialo-sioniste Libération qui a balancé le morceau, avec un vice consommé :
Il s’agissait des 50 ans d’Éric Zemmour, né le 31 août 1958. Fête dont il était déjà question dans un papier de l’Express, daté de 2009 et intitulé « Zemmour, le fiévreux du samedi soir ». Dans lequel on pouvait lire : « L’automne dernier, Zemmour a fêté ses 50 ans. Sa femme avait réservé la petite Malmaison, l’ancienne résidence de l’impératrice Joséphine, à Rueil, en banlieue parisienne. Des jeunes gens en uniforme de grenadier de l’Empire y accueillaient les invités. On a même fait tonner le canon. L’amoureux de Bonaparte était aux anges. Tous ses amis étaient là, en une brochette éclectique, à l’image de l’omnijournaliste. Le socialiste Jean-Christophe Cambadélis trinquait avec Henri Guaino sous le regard attendri de Dick Rivers ».
À ma gauche, mesdames et messieurs, Jean-Luc Mélenchon, l’homme du Grand Orient, et à ma droite, Éric Zemmour, l’homme du CRIF !
Que faut-il comprendre, même si Zemmour n’était pas encore polarisé à « l’extrême droite », se défendent les mélenchonistes ? Que Zemmour et Mélenchon sont potes ? Que le combat est truqué ? Que la « maison mère » nous fait croire à deux irréductibles opposants qui vont se fracasser la gueule, alors qu’ils boivent des coups ensemble et matent le cul des filles, brunes typées Maghreb pour Méluche, vraies blondes nordiques pour Zemmour ?
Ce ne sera pas la première fois qu’un pugilat télévisé sera précédé et suivi, hors antenne, de serrage de louches, de tapes dans le dos et d’échanges amicaux. Le jeu politique – au sens de théâtre pour les enfants, et les enfants c’est le grand public – est, depuis la création par les sionistes de la fausse fracture droite/gauche en France, une tradition.
On ne va pas passer la campagne à discuter sécurité et immigration. Pour le débat, que je vis comme un combat, nous avons choisi nos thèmes. Je vais faire parler #Zemmour de social et d’écologie pour voir s’il a quelque chose à dire à part du mal des musulmans. #JLMLCI pic.twitter.com/NprT1Krvhv
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 20, 2021
Ceux qui sont un peu versés dans la politique profonde ne seront pas surpris : entre le CRIF et le Grand Orient, s’il y a combat, il est très fraternel. On discute, on se fâche un peu, on joue à la démocratie pour la galerie et ensuite, place aux choses sérieuses : on passe aux agapes, et à la caisse !