Les principales associations caritatives françaises ont lancé lundi 15 octobre 2012 un appel à la mobilisation pour défendre le Programme européen d’aides aux plus démunis (PEAD) en sursis jusqu’à fin 2013, estimant que "130 millions de repas risquent de disparaître dans un an".
La Croix-Rouge française, les Restos du Coeur, le Secours populaire et la Fédération française des banques alimentaires, veulent « interpeller les pouvoirs publics et mettre les décideurs européens face à leurs responsabilités dans un contexte de crise économique – et donc humanitaire – aggravé ».
Elles appellent les citoyens à se filmer alors qu’il font semblant de manger le contenu d’une assiette vide puis à poster la vidéo sur internet. Un site internet (theairfoodprject.com), une page facebook et le mot-clé #airfood sur Twitter ont également été lancés pour défendre le PEAD.
130 millions de repas par an - « Si un nouveau programme n’est pas voté par les chefs d’Etat ou de gouvernement avant décembre 2012, notamment à l’occasion de la finalisation du budget européen pour les sept ans à venir, l’aide alimentaire à l’échelon européen disparaîtra totalement et irrémédiablement un an plus tard », ont rappelé ces associations.
Pour ces associations, cette aide « représente de 23% à 50% des denrées alimentaires distribuées, soit 130 millions de repas qui risquent de disparaître dans un an ».
Etats ou Union européenne ? - Le gouvernement français s’est engagé début octobre à défendre au niveau de la Commission européenne le PEAD, qui finance l’aide alimentaire apportée à 18 millions d’Européens pauvres.
Ce programme, qui permet de distribuer des repas aux personnes dans le besoin, est en sursis depuis que l’Allemagne a réclamé en 2011 la fin du financement communautaire du PEAD, arguant que l’aide sociale relevait des Etats et non de l’Union européenne (UE).
Après deux mois de blocage, les eurodéputés avaient donné fin novembre 2011 leur feu vert au maintien pour deux ans de ce programme doté de près de 500 millions d’euros annuels (70 millions pour la France), mais l’UE ne devrait plus le financer à partir de 2014.