Meyer Habib, ou l’art de retourner l’accusation de terrorisme d’Israël, qui a toujours voulu détruire le Liban, vers le Hezbollah, qui veut le renforcer. Une semaine après l’explosion de Beyrouth, il réclame à Macron l’interdiction politique du Hezbollah.
« Dans le contexte dramatique de l’explosion de Beyrouth, l’emprise de l’organisation terroriste chiite Hezbollah sur le Liban est la seule question qui se pose. Les Libanais le proclament aujourd’hui haut et fort : la catastrophe est le résultat direct de la prise en otage du Pays du Cèdre pour le compte de la République islamique d’Iran.
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La France doit déclarer le Hezbollah organisation terroriste et supprimer la distinction artificielle entre branche armée et politique, à l’instar de l’Allemagne ! Après les mots fermes du Président de la République à Beyrouth, place aux actes !
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Les États-Unis, le Canada, l’Australie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni sans oublier de nombreux pays arabes et latino-américains l’ont fait depuis des années. Le 1er mai, l’Allemagne a franchi le pas. Qu’attend la France ? » (i24news)
Si @EmmanuelMacron veut sauver le Liban il doit déclarer immédiatement le Hezbollah organisation terroriste,(à l’instar de nos amis Allemands)
Le reste n’est que littérature...
Ma lettre au PR en juillet 2019, déjà ! pic.twitter.com/IshCuXOhrJ— Meyer Habib (@Meyer_Habib) August 9, 2020
Le député de droite, qui dépend directement de Benyamin Netanyahou plus que de son propre groupe à l’Assemblée nationale, met toute son énergie à essayer d’empêcher Macron de négocier avec les chiites libanais – c’est-à-dire Hassan Nasrallah – le relèvement du Liban en accord avec le président chrétien Michel Aoun.
Si Macron n’obtempère pas, on peut s’attendre, dans les prochains jours, à de fortes pressions sionistes contre le président français.
Pour la petite histoire cynique, Israël a selon i24news « offert son aide au Liban » après l’énorme explosion de Beyrouth. Ceux qui ont un peu de mémoire se rappelleront qu’en 1982 et 2006, les israéliens ont tenté par deux fois de détruire complètement les infrastructures vitales du Liban, ce voisin énervant à la fois musulman et chrétien.
« Les pertes économiques sont évaluées par le gouvernement libanais à 6 milliards de dollars au 13 août 2006 et une dévaluation de la monnaie libanaise est probable. Les ponts, aéroports, ports, routes, transports en commun, usines électriques, stations services, postes d’essence, dépôts de nourriture, etc., sont détruits méthodiquement, bloquant le pays tout entier alors qu’il vient de passer par une phase de reconstruction de plus de 10 ans. Le Liban a aussi perdu sa saison touristique, alors qu’il attendait 2 millions de touristes pour cet été, ceux qui étaient déjà sur place ont été rapatriés pendant les premiers jours du conflit. »(Wikipédia)
Les agressions israéliennes passant de moins en moins dans l’opinion publique mondiale, surtout depuis que cette dernière n’est plus l’œuvre des grands médias sous domination sioniste mais des réseaux sociaux, c’est par le moyen du terrorisme direct (des attentats) et indirect, comme l’étranglement bancaire du Liban via les États-Unis, que l’entité israélienne tente de faire exploser son petit voisin du nord qui tient bon, malgré la complexité de son édifice politique multiconfessionnel. Le gros morceau, pour Israël, c’est la puissance chiite libanaise liée à l’Iran.
« La France doit supprimer cette distinction artificielle entre branche armée et politique du Hezbollah » (Meyer Habib)
Meyer Habib, la voix de son maître le Premier ministre israélien et escroc Netanyahou, qui devrait logiquement végéter en prison, essaye de faire basculer la France dans le camp sioniste, alors que le terrorisme prétendu du Hezbollah, qui n’est qu’une résistance politique et militaire aux agressions et à la colonisation juives, est sans mesure face au terrorisme agressif israélien.
« De 1979 à 1983, les services secrets israéliens mènent une campagne à large échelle d’attentats à la voiture piégée qui tua des centaines de Palestiniens et de Libanais, civils pour la plupart, revendiqués par le “Front pour la libération du Liban des étrangers” (FLLE). Le général israélien David Agmon indique qu’il s’agissait de “créer le chaos parmi les Palestiniens et les Syriens au Liban, sans laisser d’empreinte israélienne, pour leur donner l’impression qu’ils étaient constamment sous attaque et leur instiller un sentiment d’insécurité”. Le chroniqueur militaire israélien Ronen Bergman précise que l’objectif principal était de “pousser l’Organisation de libération de la Palestine à recourir au terrorisme pour fournir à Israël la justification d’une invasion du Liban”. » (Wikipédia)
Fragilisé par la crise bancaire provoquée et les sanctions américaines (dirigées contre le Hezbollah), la révolte de son peuple contre le système politique et des élites corrompues, la paupérisation qui touche un Libanais sur deux, le poids des réfugiés syriens et enfin cette explosion de Beyrouth « miraculeuse » pour Israël, le Liban tiendra-t-il encore longtemps ?
Bonus : la curieuse une d’i24news du 8 août 2020
Comme si Beyrouth avait fait l’objet d’une frappe préventive à l’israélienne...
« Le groupe chiite libanais Hezbollah prévoyait d’utiliser le nitrate d’ammonium stocké au port de Beyrouth, qui a provoqué mardi une explosion sans précédent contre Israël, a rapporté vendredi soir la chaîne 13 citant une source sous couvert d’anonymat.
Ces informations ont été révélées quelques heures après le discours prononcé par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, niant "catégoriquement, qu’il y ait eu quoi que ce soit à nous dans le port, ni entrepôt d’armes, ni entrepôt de missiles (...) ni bombes, ni munitions, ni nitrate d’ammonium".
Dans le même temps, l’ancien ministre israélien de la Défense, Moshe Ya’alon, a déclaré au site d’information saoudien Elaph qu’une explosion au sein d’un dépôt d’armes du Hezbollah situé au port avait précédé celle de nitrate d’ammonium mardi.
Selon cette source, Israël avait par le passé mis en garde le Liban contre les stocks d’armes du groupe chiite et le stockage de matières dangereuses à Beyrouth et ailleurs dans le pays.
En 2018, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait déjà accusé le Hezbollah devant l’Assemblée générale des Nations unies de stocker des missiles et d’autres armes dans des zones civiles, notamment "au bord de l’eau" à Beyrouth.
Israël avait également livré des renseignements à l’Allemagne concernant des entrepôts dans le sud du pays où le Hezbollah stockait des centaines de kilogrammes de nitrate d’ammonium, avait rapporté en mai la chaîne 12. » (i24news)