Egalité et Réconciliation
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Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

Une biographie de Michel Clouscard m’a paru d’autant plus intéressante que, du fait de la crise actuelle bouleversant tous les repères, de plus en plus de politiques, de chercheurs, d’intellectuels, s’émancipent des dogmes de la pensée dominante.

Pensée unique, masquée par de fausses oppositions, produites et médiatisées par la caste des idéologues asservie au système de domination. Système défini par Michel comme un ensemble néolibéral sur le plan économique, libertaire sur le plan des mœurs, social-démocrate sur le plan de la gestion politique. Michel Clouscard, dans toute son œuvre, s’affirma comme un formidable dialecticien, dans la lignée de Rousseau qu’il admirait (Le Contrat Social, Héloïse, etc.). Armé des lois de la logique dialectique, il avait le don de révéler les affrontements trompeurs à la pensée.

Ainsi analysa-t-il comme complémentaires et non réellement antagonistes les forces politiques qualifiées Droite et Gauche. Forces politiques apparemment en opposition, surtout sur des questions sociétales – bipolarisant la représentation politique, en utilisant l’une et l’autre (à tour de rôle) les extrêmes comme repoussoirs. Elles s’assuraient ainsi par la grâce de l’alternance (et non l’alternative) et même de la cohabitation le monopole du pouvoir au service des mêmes intérêts, ceux d’une oligarchie financière mondialisée.

Penseur de l’aliénation en régime néolibéral libertaire, Michel Clouscard, par son analyse critique de la vie quotidienne dans Le Capitalisme de la séduction, démontra combien l’idéologie libertaire post-soixante-huitarde, à rebours de ses prétentions émancipatrices, se révéla comme l’idéologie utile et même nécessaire au développement des nouveaux marchés d’un capitalisme alors en crise. Michel a conceptualisé ce marché comme le « marché du désir » et le « désir du marché » s’engrangeant l’un l’autre pour coloniser les esprits et les corps, et réaliser un dressage implacable à l’aliénation consumériste (et à ses dérives pathologiques).

Cette critique radicale des « dégâts » du libéralisme et de ses gestionnaires sociaux-démocrates de droite ou de gauche fut la cause évidente de son ostracisation médiatique et politique. De son vivant, Michel fut essentiellement ignoré, snobé, voire injurieusement catégorisé comme « marxiste stalinien », « facho » , « réac » par les intellectuels et journaux « gauchos » de classe-caste politico-médiatique. Michel a toujours affirmé préférer se consacrer à son activité de chercheur, le plus souvent solitaire, plutôt que de perdre son temps et son énergie, à des affrontements médiatiques stériles avec des sophistes mondains, comme cela s’est produit une fois chez Pivot, face à Séguéla.

Ma femme et moi-même avons partagé des relations amicales régulières et suivies avec Michel depuis l’année 1981. Connaître Michel Clouscard a été un évènement important dans ma vie. Il bouleversa radicalement beaucoup de mes repères intellectuels, en économie politique, dans les domaines culturels, idéologiques, y compris ceux relatifs à ma profession.

Le corps médical, les enseignants, les éducateurs auraient tous intérêt à se saisir de sa pensée critique et de ses analyses novatrices :
- sur la production du corps-sujet (L’Être et le code) ;
- sur la formation politique de l’inconscient pensé comme « mémoire du corps » ;
- sur la réintroduction du « désir » (non-réduit au seul désir œdipien de la psychanalyse) dans l’activité productrice ;
- sur l’idéologie, au-delà du seul discours, comprise comme s’incarnant dans une pratique construisant la sensibilité du corps, vrai « dressage comportemental » ;
- sur les dégâts de l’immaturation, révélés par les désordres psychosomatiques et médicaux, sociaux, affectant la scolarité, les apprentissages, conduites addictives, délinquance... ;
- immaturation découlant des carences éducatives, elles-mêmes sous l’emprise d’idéologies pédagogistes libertaires : l’Enfant roi, en monarchie républicaine... ?

C’est à Nice en 1981 que nous avons fait la connaissance de Michel. Le PC (Parti communiste) ayant proposé à ma femme de lire et présenter Michel et son livre Le Capitalisme de la séduction à la Fête du Château. À cette occasion, faute de mieux, nous avons hébergé Michel à notre domicile (côtoyant l’Église du Jésus) dans le Vieux-Nice. Michel passa deux nuits dans mon cabinet médical sur mon divan, réservé le jour aux psychothérapies. Nuits mémorables, selon Michel, qui nous compta au réveil combien son sommeil fut bruyamment perturbé par d’incroyables braiments d’ânes (de Nice ?!). Réminiscences de ses séjours en Corse ? ou plutôt expression malicieuse, vengeresse ? de son inconscient (mis sur le divan), envers la caste des psys… assimilés en l’occurrence à des ânes perturbant son sommeil !

Tant à Nice qu’à Paris, ou en Dordogne, nos relations continuèrent sous forme de sorties diverses, de voyages en commun. En particulier je dois à Michel de m’avoir fait découvrir et connaitre, outre la Corse où il séjournait souvent, les pays et régions qu’il affectionnait le plus, et, surtout, sa région d’origine : le Gaillacois et ses environs proches et lointains : le Tarn, Albi, la Grésine, les Montagnes de l’Espinousse, la Montagne noire et ses châteaux, l’Aubrac, etc., qu’il me fit sillonner maintes fois selon des parcours immuables. Randos organisées, méthodiques, parfois quasi militaires. Michel, amoureux des beautés naturelles et de la belle France provinciale, aimait faire partager son plaisir et enthousiasme. Nous voyageâmes en Île-de-France, « un des lieux où souffle l’esprit », aimait à dire Michel, dont l’inévitable pèlerinage au parc d’Ermenonville, où repose le grand Jean-Jacques Rousseau ; et nombreuses autres excursions, châteaux de la Loire, Bretagne, Normandie, Corse…

Nous avons connu un Michel profondément patriote, attaché aux valeurs républicaines, laïques, démocratiques, qui « ne peuvent se réaliser que dans le cadre d’un état-nation souverain ». Michel n’était en aucun cas passéiste mais gardait une certaine nostalgie de la « Vieille France », très attaché à ses traditions, à ses cultures régionales enracinées, à ses coutumes, son folklore… tant méprisés par la caste des « Bobos ». La France de Charles Trenet, Tino Rossi, Brassens, Pagnol, Carné, etc. Celle du jazz « avant la dégénérescence du rock ». La France des campagnes, de la solidarité ouvrière, avant la destruction de l’activité productive. C’était la France avant l’américanisation des esprits par Hollywood et le plan Marshall.

Dès 1970, Michel dénonçait et révélait la stratégie du néocapitalisme et de ses élites apatrides mondialisées : destruction des États-nations (donc des souverainetés nationales) faisant obstacles au projet totalitaire de domination euro-mondialiste, par « les moyens de régionalisation et de l’immigration massive ». Immigration que Michel dénonçait comme une triple violence en période de crise et de chômage : déracinement, exploitation, communautarisation, cause majeure des problèmes d’intégration et d’assimilation, source de conflits ethniques et sociaux dans les pays d’accueil. Et enfin, perte de ressources humaines pour les pays d’origine.

Les dimanches, nous nous retrouvions habituellement dans d’excellents restos à Belleville ou bien à la Villette, où nous nous régalions de délicieuses chinoiseries ou de pot-au-feu avec os à moelle. Il y avait aussi chaque année nos rendez-vous à la fête de l’Huma à la Courneuve. Michel, stoïque, se résignait à supporter le bruit et l’agitation de la foule, à piétiner dans la boue ou la poussière (selon le temps). Invité permanent au stand du livre, il présentait ses derniers écrits, souvent perdu au sein d’une cohorte d’auteurs, qui n’avaient que peu de rapport avec son œuvre ou ses intérêts. Restait le plaisir de retrouver quelques amis et de se goberger avec eux dans les cuisines des stands régionaux, dans le bruit et l’agitation de la fête. Je crois que Michel n’appréciait pas trop son immersion dans une ambiance trop américanisée pour ses goûts. En outre, il était navré de la « dégénérescence » du PC auquel il reprochait son défaut d’analyse des métamorphoses de la société française en régime libéral et donc son inexorable sociale-démocratisation.

Pour Michel, l’internationalisme ouvrier avait exprimé le refus du nationalisme guerrier, instrumentalisé par les forces du capital. Il le considérait aussi comme une manifestation de la solidarité des travailleurs s’organisant politiquement pour défendre leurs intérêts de classe contre les manœuvres du capital international. Cependant, il opposait radicalement cet internationalisme ouvrier à ce qu’il appelait « l’internationalisme trotskiste comme projet messianique d’intellectuels non-prolétaires » mais utilisant un prolétariat imaginé révolutionnaire en vue d’une prise de pouvoir… à leur profit.

Cet internationalisme mondialiste, résolument antinational, contre les peuples enracinés, se révélait en réalité une arme de destruction massive au service d’une destruction programmée des États-nations (lieux de la souveraineté populaire et de la démocratie). Internationalisme représentant la stratégie euro-mondialiste des maîtres du capital, que les « idiots utiles » prétendaient combattre. « Seul le capital est international », proclamait Michel. Le peuple associant prolétariat et petite bourgeoisie productrice a toujours été patriote et fidèle à la nation contre la trahison constante des élites cosmopolites apatrides (de Sarkozy à Louis XV).

Sur un plan théorique, Michel faisait le constat que, d’une part, les idéologues du « socialisme scientifique » faisant l’apologie du socialisme réel (ainsi Althusser très critiqué par Michel Clouscard) et d’autre part, les idéologues du libéralisme-libertaire, promoteurs de la marchandisation généralisée, soutenaient tous les deux, au nom du progrès, des projets de mondialisme et de gouvernance mondiale qui se révélaient finalement n’être que parasitisme et dictature techno-bureaucratique d’une élite de privilégiés, une caste, une Nomenklatura, entièrement au service des Maîtres de la Finance et du Capital. Point de vue ô combien visionnaire de Michel Clouscard au regard de notre actualité ! Michel Clouscard a préconisé de façon nouvelle l’union de la classe moyenne petite bourgeoise et du prolétariat national en vue de réformer ce qu’il appelait la « classe moyenne généralisée » afin de construire une démocratie citoyenne et solidaire contrôlant ce qu’il nommait un « parlement des travailleurs ».

Michel critiquait une vision purement matérialiste, déterministe et fragmentaire de la science. Il rejoignait en cela les nouveaux paradigmes issus de la mécanique quantique, de la théorie du chaos ou du raisonnement logique. Principes qui affirment que la vérité est relative et que la réalité est globale, holistique, non-séparable dans le monde subatomique, et même que la réalité est dépendante de l’observateur et des instruments de mesure ! Avec les théories de l’incertitude et de l’indétermination, la matière perdait sa substance (son existence intrinsèque). De même, la réintroduction du hasard, de l’imprédictibilité (théorie du chaos) et les théorèmes d’incomplétude de Gödel, énonçant l’impossibilité de démontrer par la logique qu’un système est cohérent en restant à l’intérieur de ce système.

Autant de notions limitant les prétentions de la science à accéder seule à la connaissance d’une réalité ultime. Ces questions fascinaient Michel qui pensait que science et « spiritualité laïque » devaient être complémentaires pour appréhender le réel. Sa vision était celle d’une science reconnaissant ses limites, renonçant à l’ambition de révéler les phénomènes dans leur essence. Il reconnaissait en revanche la méthode scientifique comme seule démarche rigoureuse et rationnelle pour décrire les différentes formes de leur existence. Michel se référait aux notions d’impermanence et d’interdépendance des phénomènes. Principes mettant en question la notion de principe créateur. Mais qu’en était-il de la réalité de ses convictions profondes ? À l’entendre, Michel, prudent, soutenait malicieusement et avec beaucoup de mauvaise foi assumée, le pari de Pascal. C’était « le parti du moindre risque ». Mais de quel risque était-il question ? Celui de contester Dieu (le père) ? Et de s’exposer à son courroux ? D’autant plus redouté dans son inconscient qu’il fut peu présent dans son conscient ? Mais tout cela n’est sans doute que spéculation de psycho-machin et peu recevable dans les catégories de Michel.

Michel était par ailleurs conscient des dérives du sport en régime capitaliste : sport contaminé par le dopage et le fric, sport comme lieu de recyclage de l’argent sale, sport marchandise mais aussi sport spectacle séduisant, passionnant les foules, Michel et moi-même. Lui-même était passionné d’athlétisme et de rugby. Cependant, à l’opposé d’une critique gauchiste et méprisante du sport, critique qui dénonçait son bien réel usage idéologique, Michel plaidait en faveur d’une éducation sportive populaire insistant justement sur sa valeur éducative, socialisante, maturante pour les jeunes. Valeur de l’effort, du dépassement de soi, de l’esprit d’équipe, de la compétition fraternelle. J’ai plus d’une fois apprécié les capacités physiques étonnantes de Michel à l’occasion de randonnées alpestres faites en commun.

Pour terminer sur un souvenir drôle : lors d’un de nos voyages en Aubrac, un soir finissant d’automne tout en couleurs, nous fîmes halte dans un de ces charmants petits hôtels rustiques de province. Et c’est en savourant un aligot auvergnat, modérément arrosé, que nous fûmes saisis, Michel et moi-même, d’un incroyable fou rire irrépressible, explosif et contagieux. C’est, pliés en deux, que nous fûmes contraints de sortir de table. Plus tard, Michel, perplexe et sans doute irrité d’avoir cédé à ces manifestations instinctuelles incontrôlées, sollicita ironiquement mon avis « d’expert de l’inconscient ». Je lui suggérais que sans doute nous avions avalé le diable qui gisait au fond de l’aligot. « Alors, dit-il, si Satan m’habite, et se rit de moi, c’est que Dieu n’est pas loin ! »

Michel Clouscard et Alain Soral

Les dernières années de sa vie, Michel Clouscard, très affaibli physiquement par sa maladie, mais sans altération de ses capacités intellectuelles, se réfugia dans sa maison mère à Gaillac. À cette époque, diverses personnes se proposèrent dans le but de l’aider d’achever son dernier livre. Michel, handicapé par sa maladie, apprécia cette sollicitude, et l’aide matérielle réelle apportée à l’écriture et à la rédaction. Il bénéficia également d’une aide, domestique et psychologique, soutenue de la part de ses amis gaillacois et corses. Il eut un temps une relation de travail privilégiée avec « un jeune formidable et de grand talent » qui entreprit avec lui de reprendre, systématiser et diffuser sur la toile la totalité de son œuvre intellectuelle. Il y eut des conflits avec les autres assistants. Ceux-ci incitèrent Michel à rompre cette collaboration, ce qu’il fit. À plusieurs reprises Michel me fit part de sa perplexité et de ses doutes sur les intentions de ses aides bénévoles. Pour Michel, j’étais un confident, un soutien psychologique, un conseiller médical. J’estimais important et bénéfique pour lui en fin de vie d’être ainsi entouré par toutes ses relations qui manifestaient leur intérêt pour ce qui, au regard de Michel, était le plus fondamental : la survie de l’œuvre enfantée par son esprit. Je l’ai souvent entendu dire sans rire « être célèbre après ma mort, ça me fera une belle jambe ».

L’énorme travail de Michel Clouscard, ses nombreux livres, à l’exception du Capitalisme de la séduction, n’était connu que de quelques intellectuels et snobé par la plupart des clercs de sensibilité droite et gauche. Et pour cause, Michel Clouscard portait une critique radicale aux deux consensus idéologiques, celui de la contre-révolution libérale – sociale démocrate – libertaire et celui de la dogmatisation du marxisme. De plus Michel Clouscard mit en lumière les fondements philosophiques (néo-kantiens) communs aux grands maîtres à penser de la culture libérale-libertaire : Sartre, Lacan, Lévi-Strauss, Foucault, etc. Michel Clouscard identifia ces derniers comme les meilleurs idéologues (école structuraliste) prescripteurs du libéralisme-libertaire. En ce sens, Michel Clouscard ne pouvait apparaître que comme un penseur hérétique au regard de l’intelligentsia consensuelle « de gauche ».

Michel, parlant de Soral , « celui qui lui avait tout piqué », ce qui était reconnaître à sa façon une filiation intellectuelle, lui reconnaissait les qualités d’intellectuel érudit, autodidacte et aussi de polémiste brillant et courageux. Le parcours intellectuel et politique de Soral déconcerta sans doute le public. Il a pu même paraître incohérent à certains. D’abord ses références marxistes et son adhésion au PC puis sa rupture, suivie d’une adhésion (je crois) et du moins, compagnonnage avec les dirigeants du FN avant de s’en séparer et de créer le mouvement Égalité & Réconciliation. Comme d’autres intellectuels marxistes, dont Michel Clouscard, Soral critiqua et rejeta la dogmatisation du marxisme qui, excluant la subjectivité pour des raisons historiques, dégénéra en bureaucratie. Le PCF lui-même, jetant le bébé avec l’eau du bain pour sauver ses bastions électoraux, rejoint progressivement le camp de la sociale-démocratie libérale, abandonnant ainsi ses références marxistes. Le PS aux mains des Trotkistes, selon Michel, embrassa le PC pour mieux l’étouffer.

D’autre part, Soral reprit la critique radicale de Michel Clouscard, dénonçant la contre-révolution néo-libérale sociale-démocrate, dont l’idéologie dominante libertaire (depuis Mai 68) faisant la promotion d’une « individualité libre », d’une subjectivité pulsionnelle récusant l’institutionnel, le politique, le « contrat social », réduisait le citoyen à n’être qu’un consommateur passif aliéné aux séductions du marché. Sans doute a-t-il fallu à Soral faire l’expérience de ces deux négativités issues des impasses du communisme dogmatique et du néo-libéralisme pour que lui apparaisse la nécessité de leur dépassement logique. « Le politique doit se fonder sur la subjectivité » : proposition fondamentale du génial Rousseau qu’à l’évidence ont partagée Soral et Clouscard. Soral, alors qu’il sentait le souffre du fait de ses camaraderies lucifériennes au Front national, s’autorisa avec juste raison, selon moi, à se réclamer de la pensée clouscardienne.

Les intellectuels (proches du PS selon Michel) incitèrent Michel à se démarquer publiquement de Soral, ce qui fut fait dans le journal l’Humanité. Pour ceux-là, associer Clouscard à Soral, c’était l’associer au FN, au fascisme et à la bête immonde qui l’accompagnait. En tout cas c’était compromettre radicalement sa crédibilité et l’avenir de son œuvre. C’était prendre le risque « d’amalgamer le populisme du FN et le national-socialisme » menaçant de ressurgir en période de crise du capitalisme. Michel Clouscard considérait le fascisme comme « spécifique du mode de production du capitalisme concurrentiel libéral (CCL) », historiquement daté dans l’Allemagne nazie, dont le problème était d’homogénéiser la nation au moyen du racisme et de la xénophobie en contradiction avec les intérêts de l’internationalisme du capital.

Pour Michel Clouscard, la mondialisation voulue par les oligarchies « dominées par la finance et le sionisme » permettait de « faire l’économie du fascisme », fascisme qui ne devait pas être utilisé comme référence automatique car selon Michel, l’usage idéologique du fascisme donnait à croire aux naïfs et aux manipulés que le libéralisme était la seule solution.

Pour ma part, me référant à mes liens d’amitié et professionnels réguliers avec Michel et d’autres relations amicales, me référant à nos conversations et propos relatifs à Alain Soral, me référant aux œuvres écrites de Soral et à ses interventions dans les médias, j’ai acquis la conviction que Soral était bien pour l’essentiel dans la continuité des fondamentaux de la pensée de Clouscard. Égalité & Réconciliation par ailleurs fait constamment la publicité et diffuse les principaux livres de ce dernier aux éditions KontreKulture. Ce n’est pas par hasard que l’un et l’autre ont été ostracisés, encore actuellement Soral, et traités en hérétiques ou diabolisés.

L’un et l’autre se sont révélés comme des critiques absolus et radicaux :
- du néo-libéralisme, de la dogmatisation du marxisme et du bureaucratisme stalinien, de la domination mondiale des oligarchies financières, associées à l’Empire américano-atlantiste et à ses puissants réseaux et lobbies sionistes et internationaux : CFR, Bildeberg, Trilatérale, le Siècle, etc., etc. ;
- du projet mondialiste ultra-libéral et ses relais tels l’Union européenne, que Michel dénonçait comme un projet américain nécessitant pour sa réalisation la nécessaire destruction des États-nations souverains ;
- de la mondialisation et de ses dégâts planétaires écologiques et sociaux ;
- de l’idéologie libertaire destructrice de la formation du corps et des esprits (immaturation et pathologies organo-psychiques), de l’éducation, du lien social, des cultures enracinées (américanisation), de la citoyenneté, du politique.

Comment les Maîtres du monde, ceux de l’Empire financier, militaro-industriel et transnational se proposent-ils de traiter le chaos qu’ils ont eux-mêmes généré ? Chaos qui peut aussi bien être une stratégie pour pérenniser leur domination. Dans l’Union européenne, les pays sont confrontés à des politiques d’austérité assassines, générant chômage, paupérisation, déflation. La dégradation des conditions de vie des classes moyennes, créant des frustrés et des revanchards, qui, associée à l’insécurité et au processus de communautarisation, favorise tous les conflits (ethniques, religieux, sociaux) avec risques réels de résurgence de groupes xénophobes et racistes. Le naufrage des promesses du libéralisme (jouissance infinie) consécutif à la crise, associé aux pertes des repères individuels et sociaux, aux violences, ne pourra engendrer dialectiquement que le mouvement inverse d’une exigence populaire de remise en ordre autoritaire, incompatible avec la démocratie. C’est pourquoi l’initiative soralienne, développée dans Égalité & Réconciliation, associant gauche du travail et droite des valeurs, plaidant pour une intégration – assimilation des immigrés et dénonçant les manipulations des groupes ethnico-religieux constitue un antidote aux évolutions dangereuses.

GdB

Pourquoi cet écrit ?

Adhérente à E&R et fille de GdB, qui ne sera jamais mon parent 1, ni mon parent 2, je souhaitais vous faire parvenir ce témoignage de son amitié avec Michel. Il vous faut peut-être savoir que mes deux parents ont été adhérents au PCF. Quand le PC a viré social-démocrate, ils ont rendu leur carte, déçus.

Il est évident, quand on connaît les œuvres des deux hommes, que Soral est le vrai héritier de Clouscard. Encore faut-il faire l’effort de bien vouloir s’intéresser à celle de Soral, qui est encore rejetée par les médias, alors que la pensée de Clouscard a été récupérée par ceux-là même qui hier le rejetaient, par ceux-là mêmes qu’il dénonçait, lui, de son vivant ! Que le journal L’Humanité, vendu depuis longtemps au PS, ait relayé cette lettre écrite deux ans avant sa mort, lui affaibli et vieillissant, n’est pas étonnant. La pression de l’environnement pro-socialiste de Michel a été déterminante à la création du fossé idéologique Clouscard/Soral qu’on a établi afin de discréditer Soral aux yeux du public.

Ces méthodes de tricherie, de mensonge, et de perversion intellectuelle sont représentatives de « la gauche » actuelle et de son bras droit « antifasciste », qui utilisent en pratique les armes de ceux que leurs membres croient combattre : à travers l’atteinte à la liberté d’expression de Soral et de E&R, les « antifas » empêchent les seuls résistants au libéralisme de véhiculer leur pensée. Ils sont en fait manipulés par le système qu’ils dénoncent, manipulés par la pensée dominante. Être nationaliste c’est la seule résistance dans le monde d’aujourd’hui, au libéralisme. Pour preuve : Chavez. Il est parfois difficile de garder son sang froid, quand lors d’un débat, l’argument de ceux qui n’en ont pas (pour paraphraser M. Collon), c’est « fasciste », « négationniste » ou encore « complotiste » ! Le point Godwin étant atteint, le débat est clos. Quelle frustration ! Et quelle appellation erronée : comment traiter de fasciste un patriote qui se réclame de la Résistance, de cette France qui a combattu l’Allemagne, de ses parents, de ses racines ?! C’est absurde.

Je salue alors ici toutes les victimes du système, qui en sont les réels et seuls opposants : tous les Dieudonné, les Marion Sigaut et autres chercheurs de vérités, uniques combattants honnêtes au système.

Et pour clore cet éclairage quant à la pensée des deux hommes, en guise de conclusion, j’appellerai de mes vœux tous les hommes qui sont encore des hommes, tous les Français de cœur : réveillez-vous ! Nous sommes en guerre, idéologique pour l’instant, mais pour encore combien de temps ? Il est l’heure de prendre votre courage à deux mains, de faire cet effort intellectuel et émancipateur de recherche de vérité et de justice. Il est temps de prendre sa carte à E&R et de grossir les rangs de ceux qui réclament justice et vérité chez nous, en France ! Nous ne nous soumettrons pas à l’euro-libéralisme !

Je serai heureuse et ravie, quelle que soit votre origine – c’est la force réconciliatrice de ce mouvement, qui se réclame d’abord et avant tout français et patriote – de vous rencontrer, vous les déçus de la politique, vous les futurs ex-idiots-utiles, vous les frustrés de la pensée, vous les honnêtes gens, vous les bras dans lesquels coule le sang de la révolte à cette élite mondialiste ; révolte qu’on entend au doux murmures des veillées catholiques, gronder.

Sa fille

Retrouvez Michel Clouscard et Alain Soral chez Kontre Kulture :

 






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  • #394473
    Le 30 avril 2013 à 11:46 par JC1987
    Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

    C’est très bon à lire Clouscard, surtout en ces temps chaotiques de règne (médiatique) de la non pensée Fourestienne.

     

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  • #394533
    Le 30 avril 2013 à 13:20 par mouloud
    Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

    J’ai connu Soral par Dieudo : d’abord Soral, l’énervé des plateaux télé puis Soral des autres médias, diffuseur d’idées et passerelle vers des auteurs penseurs comme Clouscard (Kontre Kulture a toujours existé).
    Merci à Michel Clouscard, Dieudo et Soral.

    Sur le désaveu de Clouscard envers Soral : c’est leur histoire. Je ne peux que me réjouir que la fille de Clouscard apporte un éclairage légitime, d’autant plus qu’il est positif pour Michel et Alain et qu’il renforce la dissidence.

    Fille de...d’accord mais aussi elle même : merci Madame pour votre courageux soutien. (à Alain : tu dois être content mon salaud. ravi que ce miel réchauffe ton corps. moi qui suis pas dans l’affaire, je jubile.)

    ps : J’ai éprouvé beaucoup de difficultés à lire Clouscard. Pas sûr d’avoir tout compris. Mais des oeuvres à lire pour tout dissident et donc à relire pour moi. démasquer le libertaire 68ard comme l’allié du libéral : très fort et très utile dans la vie réelle (car expliquant des accointances-alliances paradoxales a priori).
    2e ps : cet article, ces histoires d’hommes et leur dénouement sont pleins d’ironie. je chéris cette ironie du sort, pied de nez à ceux qui jouent leur partition en solo sans tenir compte de la symphonie du cosmos et amie de ceux qui n’ont comme prétention que d’apporter une rime mélodieuse, même infime, au concert du monde.

     

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    • #395875
      Le Mai 2013 à 15:21 par Fille de GdB
      Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

      Ce n’est pas exactement ce que vous croyez, mais qu’importe, moi aussi "je chéris cette ironie du sort, pied de nez à ceux qui jouent leur partition en solo sans tenir compte de la symphonie du cosmos et amie de ceux qui n’ont comme prétention que d’apporter une rime mélodieuse, même infime, au concert du monde."
      C’est si joliment dit ! ;-)

       
  • #394546
    Le 30 avril 2013 à 13:45 par sanglier
    Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

    Sans oute des choses intéressantes, mais n’exagérons rien. Il y a souvent de la simplificaction chez clouscard. Quant au problème de la nation face aux "euro-mondialistes", rappelon l’état de la France avant l’édit de Villers-cotterêts : un ensemble de dialectes sans liens. Et prôner l’internationalisme ouvrier contre le trotskysme (et je ne défends certainement pas trotsky) me semble drôle quand on sait comment parfois les ouvriers d’un pays se foutent d’autres ouvriers. Et l’idée de la classe moyenne généralisée est une belle hypocrisie. La classe moyenne généralisée c’est le communisme. Sinon, la classe moyenne est ce qu’elle est à savoir le pire. Elle est ce qui sert de base à la haute bourgeoisie, celle qui soutient la corruption inhérente au système capitaliste. Je dis ici ce qu’il faut à mon avis garder en mémoire : la classe moyenne n’est pas la solution ; la classe moyenne est le problème.

     

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    • #394639
      Le Avril 2013 à 19:00 par Simone Choule
      Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

      La classe moyenne, j’en viens et t’as ni les problèmes des pauvres ni les problèmes des riches ! Certes une unification et conformisation où tout le monde devient la classe moyenne c’est pas bandant, mais il existait d’autres ordres avant l’édification de classes qui n’étaient pas dépendants de l’économie de Marché et qui ont marché quelques siècles (bon faut que les Bellatorres retrouveront l’envie d’aller croiser le fer avec les mondialistes mais ça peut encore servir je pense, une belle classe de nobles fondée sur la défense du peuple français, le courage et la foi^^).
      Sinon le vrai problème n’est pas la classe moyenne (c’est elle qui est en baisse depuis 30 ans, alors pourquoi taper sur un blessé ? Le navire coule et faut en plus faire de la perceuse ?) c’est l’hyperclasse mondialiste, beaucoup trop riche au point que ça les rende dingues (les Soros, Rockfeller et autres déviants, leurs relais et le pouvoir qu’ont ces gens sur le monde, ce qui devrait être interdit : notre planète n’appartient pas à 1286 personnes que je ne connais pas) et que le ratio entre un patron et un cadre était autrefois de 1 à 6, or il est maintenant de 1 à 20, créant une super classe, en rien basée sur des valeurs nobles (dominer par son compte en banque). La Classe bourgeoise est à annihiler et diviser (car pour le moment elle est en pleine forme), une noblesse d’épée est à reformer et les pauvres sont à sauver des attaques incessantes contre eux.

       
    • #394649
      Le Avril 2013 à 19:10 par Saroumane38
      Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

      Je dis ici ce qu’il faut à mon avis garder en mémoire : la classe moyenne n’est pas la solution ; la classe moyenne est le problème.
      Donc le grand patronat et les grandes banques qui cherchent par tous les moyens à prolétariser la classe moyenne sont en fait nos alliés dans le combat contre le capitalisme ? Intéressant comme raisonnement, à défaut d’être intelligent.

       
    • #398831
      Le Mai 2013 à 21:26 par PatriceT
      Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

      J’ai un peu de mal a croire ce que je viens de lire... il faudrait que tu développes : prônes-tu une société constituée au-dessus d’une classe exploiteuse et en-dessous d’une classe prolétarienne encore plus exploitée, sans rien entre les deux ? Si c’est cela ton projet, tu peux dormir sur tes deux oreilles, c’est bien vers cela qu’on va, l’accroissement des inégalités ; mais là, tu t’es trompé de crèmerie...

      Enfin, si c’est quelque chose d’un peu moins idiot, n’hésite pas à le faire savoir, ça m’intéresse...

       
  • #394756
    Le 30 avril 2013 à 21:56 par horus
    Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

    Je dis ici ce qu’il faut à mon avis garder en mémoire : la classe moyenne n’est pas la solution ; la classe moyenne est le problème.Je pense le camarade veut dire que la classe moyenne se solidarise plutôt avec la classe hyper-riche par peur du prolétariat et favorise ainsi le système

     

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    • #396219
      Le Mai 2013 à 00:27 par sanglier
      Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

      Oui, en gros c’est cela que je veux dire ; la classe moyenne mange toujours au bout de la table des maîtres et attend les miettes ; si elle tombe de la table, elle flatte les prolétaires ; si elle a plus de miettes, elle méprise le prolétaire. C’est le PS, dans toute son hypocrisie (qui est donc consubstantielle à son être). Je voulais donc dire que le combat serait plus franc et plus clair sans elle : prolétaire contre capitaliste. La classe moyenne est toujours peu ou prou "arrosée" (au sens maffieux) par le capital.

       
    • #398838
      Le Mai 2013 à 21:31 par PatriceT
      Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

      Que dire de ces puissantes analyses, si ce n’est qu’avant de commenter les œuvres de Soral et de Clouscard, il serait bon de commencer par les lire, voire même de les comprendre. Vous ne le regretterez pas, je suis sûr que vos commentaires gagneront en profondeur et en précision...

       
  • #394888
    Le 1er mai 2013 à 03:52 par xyz
    Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

    Bonjour ,

    Alain Soral si tu me lis , j’aimerais que tu édites une collection de livre qui aura comme objectif de faciliter la compréhension des Travaux de Michel Clouscard .

    http://philoclouscard.free.fr/pages...

    Une série "Comprendre Clouscard" ou bien "Comprendre le libéralisme-libertaire" ... dans le même style avec lequel vous aviez expliqué "l’idéologie du Désir" dans votre livre Misère du Désir .

    "Michel Clouscard propose une refondation philosophique ambitieuse articulant les fondamentaux de la production et de la consommation et les grandes dynamiques du libéralisme libertaire. Pour faire face à la contre-révolution en marche, il élabore une morale provisoire citoyenne articulée sur le sport, mais aussi une éthique de la praxis et une philosophie politique débouchant sur l’institution d’un Parlement du Travailleur Collectif."

    Concrètement ça donnerai quoi sur le plan institutionnel et économique ? quel mode de gouvernance et quel mode de production ?

    Je me rappel qu’avant de mourir , clouscard avait publié un texte synthétisant certains de ses travaux pour le compte d’une association qui avait pour mission de populariser ses travaux .

    ils annonçaient même , la publication de son prochain livre , mais depuis sa mort , plus aucun signe de vie de la part de cette association .

    Paix à son âme .

     

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    • #395059
      Le Mai 2013 à 12:14 par viscard
      Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

      son but était le socialisme autogestionnaire comme il l’écrit dans ses derniers livres : post capitalisme soutenu par l’ensemble des forces productives anti rentières, progressif avec médiations lentes et non "grand soir" amateuriste et jeuniste.
      socialisme autogestionnaire pas au sens anarcho autonome du terme ou gauchiste du terme. mais aussi sens authentiquement roussauiste et marxiste du terme : pour faire pièce au capitalisme monopoliste d’etat libéral libertaire (ni social démocratie, ni gauchisme, ni stalinisme)

      conseil : lisez d’abord ses livres de vulgarisations et de synthèse prodigieuse "les métamorphoses de la lutte des classes" et "les dégâts de la pratique libérale".

       
    • #395217
      Le Mai 2013 à 15:40 par xyz
      Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

      Merci viscard .

      Donc ce qu’il proposait c’était une certaine solidarité entre plusieurs petit entrepreneur pour faire face aux produits des multinationales ?

       
    • #395509
      Le Mai 2013 à 23:47 par viscard
      Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

      très concrètement :
      même s’il est marginal et que son projet n’a pas été suivi y compris dans la gauche sociale, il s’inscrit dans la lignée des économistes du PCF et de la CGT, sur la ligne éditoriale des éditions sociales des années 70/80 : c’est à dire alliance totale, dialectique et large du peuple de France (ceux qui produisent plus qu’ils consomment, les travailleurs, ceux qui assument le principe de réalité) : la classe moyenne (petits patrons ascétiques victime du libéralisme libertaire, PME, PMI soumis à la pression directe des trusts internationaux et de la finance cosmopolite, du CME) + salariés, fonctionnaires, victimes du néolibéralisme giscardo-mitterandien + couches moyennes, les ITC : techniciens, cadre, ingénieurs + le couple base ouvrier/employée.

      cette alliance type néo CNR reste toujours à faire... cela rejoint parfaitement les 99% contre les ultra rentiers de l’oligarchie (hyper classe).

       
  • #395225
    Le 1er mai 2013 à 15:46 par TeddyTed
    Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

    Excellent, ces deux articles. Bien écrits déjà, ce qui devient rare. Ecrits avec une certaine objectivité, et surtout... du recul.
    Je suis en train de lire "Le capitalisme de la séduction", et je me dis que malgré les tentatives de Clouscard de rendre ses textes accessibles, heureusement qu’il y eut Soral pour les "populariser" (dans le sens d’expliquer en langage populaire).
    Les deux hommes sont complémentaires, mais je place Soral un étage au-dessus, celui-ci étant finalement plus "polyvalent" (il a des compétences pluridisciplinaires, ce qui manque cruellement à la plupart de nos universitaires).
    Il est aussi plus courageux, ce qui n’est pas la moindre des des qualités.

     

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  • #395601
    Le 2 mai 2013 à 04:41 par Meth-Tical_90
    Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

    J’avais seulement entendu une fois Soral dans une conférence mentionner monsieur Clouscard, cet article m’a beaucoup éclairé sur ce grand homme, ça m’a même donné envie de lire ses œuvres. Merci pour cet article de grande qualité.

     

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  • #396425
    Le 3 mai 2013 à 15:55 par nanothermite
    Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

    "Clouscard ou l’intellectuel collectif sans collectif

    Cette déception, je l’avais déjà vécue à gauche quand, il y a maintenant quinze ans, je m’efforçais de faire découvrir aux jeunes contestataires de ma génération l’excellent travail de Michel Clouscard, le philosophe marxiste qui avait théorisé, dès 1972, la montée de la droite libérale-libertaire grâce à Mai 68. Je me démenais donc pour faire connaître Neo-fascisme et idéologie du désir que je préfaçai. Je contactai Jean-Claude Michéa, alors patron des éditions Climats, pour qu’il réédite ses autres livres oubliés, jusqu’à ce que je découvre que ce vieux monsieur, jaloux du succès immérité d’Althusser et qui n’avait rêvé au fond, toute sa vie, que d’être un maître à penser sur le modèle de Sartre qu’il vomissait, me débinais systématiquement auprès des gens à qui je le recommandais. Et pas pour des raisons théoriques, simplement parce que ce vieux puceau, ex-amoureux éconduit d’une ancienne beauté sorbonnarde qui lui avait préféré le célèbre Jacques Lacan, était tout simplement jaloux de mes succès féminins !
    Eh oui, comme la beauté physique n’a pas toujours à voir avec l’intelligence chez la femme, on peut être un grand penseur et un tout petit homme.
    Exit Couscard et sa solidarité de classe, manquant terriblement de classe !"
    Alain Soral, in Flash n° 38, 22 avril 2010, Le CNR n’est pas pour demain !, compilation dans Alain Soral, Chroniques d’avant guerre, Ed. Blanche, Kontre-Kulture, 2012.

     

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    • #396620
      Le Mai 2013 à 22:06 par Fille de GdB
      Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

      Et ? J’ai pas perçu l’argument, là, sur le plan théorique  ?

      Croyiez-vous seulement que ce n’était pas su ??!!!

      Dans cet article, il est question du rapport idéologique Soral / Clouscard. Pas de leurs gué-guerres privées qu’ont tous les universitaires, si vous les connaissez un peu.
      Si c’est le linge sale qui vous intéresse, changez de site, il y en a plein type Gala et compagnie, tous les autres magazines de gonzesse pré-pubères devraient vous intéresser. Ici il s’agit de politique, philosophie, société ... et on reste digne et honnête.

      Remarque : Soral n’est pas bien revanchard : il édite aujourd’hui les livres de Clouscard.
      Il diffuse son œuvre. C’était le souhait le plus cher de Michel.

      Mais bon, dans votre ardeur à vouloir les dénigrer, l’un et l’autre, ça a dû vous échapper.

      Il est fort regrettable, nanothermite, que vous n’ayez pas eu un petit commentaire pour expliquer votre démarche. En revanche, je note avec la précision, la profusion de détails, l’exactitude, la rigueur, avec lesquelles vous donnez vos références. Si j’étais malavisée, je ferais des parallèles aussi fourbes et malveillants que ceux de la tonalité de ce message. Mais je crois que je vais vous laissez le monopole du ressentiment vengeur et perfide ce soir, afin de garder cet article à la gloire de Michel et à celle de Soral.

       
    • #406451
      Le Mai 2013 à 00:01 par brainstorm
      Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

      @Fille de GdB

      Alors là, je reste sans voix... Une "fille" qui écrit correctement, qui connait et apprécie Soral, qui est bonne "rhéteuse", et qui est lucide sur la médiocrité des "magazines de bonnes femmes" : vous et Marion Sigaud êtes sur le point de me dé-misogyniser ;)

      Désormais je sais où chercher des femmes de valeurs pour partager mes vieux jours : dans la dissidence bien sûr !!!

      Merci à E&R... de faire ainsi monter le niveau des "bonnes femmes" ;)

       
  • #401132
    Le 9 mai 2013 à 22:41 par Markovitch
    Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

    Connaissant un peu l’ancien résistant puis dirigeant communiste Roland Leroy, chargé, entre autre, des intellectuels, et qui aurait dû succéder à Waldeck-Rochet à la place de Georges Marchais, je peux vous assurer qu’il avait de la considération pour Michel Clouscard.
    Aujourd’hui Roland Leroy a eu 86 ans ce 4 mai et je suis sûr qu’Alain aurait eu plaisir à le rencontrer. C’était, c’est toujours, un homme d’une grande intelligence. Lui aussi dira les bienfaits des grèves ouvrières de 1968 mais aussi "le début de l’individualisme". Il ne dit pas tout, mais en dit suffisamment pour les initiés lors de ces 5 interviews d’une demi-heure chacune : un militant communiste singulier et brillant comme il n’en existe plus !
    http://radiofanch.blogspot.fr/2013/...
    Merci d’avance de diffuser mon message.

     

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  • #411480
    Le 21 mai 2013 à 16:20 par Pierre-Antoine
    Michel Clouscard et Alain Soral : même combat

    @Viscard : "son but était le socialisme autogestionnaire comme il l’écrit dans ses derniers livres : post capitalisme soutenu par l’ensemble des forces productives anti rentières, progressif avec médiations lentes et non "grand soir" amateuriste et jeuniste.
    socialisme autogestionnaire pas au sens anarcho autonome du terme ou gauchiste du terme. mais aussi sens authentiquement roussauiste et marxiste du terme : pour faire pièce au capitalisme monopoliste d’etat libéral libertaire (ni social démocratie, ni gauchisme, ni stalinisme)"

    Et dire que c’était aussi le projet du fascisme des débuts et de l’extrême fin ... Qui dit encore aujourd’hui qu’avec Mussolini fût aussi pendu Nicola Bombacci, l’un des fondateurs du PC italien qui essayait d’orienter le Fascisme vers plus de socialisation. Nicola Bombacci tué par les partisans communistes est mort en criant "vive le socialisme, vive l’Italie" ... Et oui !
    L’histoire contemporaine est une bouillie de sang bien cynique. Tous ces gens courageux des deux bords qui voulaient améliorer la société et se sont entre-tués dans des guerres précipitées par les financiers. C’est immonde. C’est ça la première réconciliation nationale à faire. Quand on lit cet article biographique on se demande ce que penseraient aujourd’hui nos aïeux communistes du fait qu’au regard d’un observateur contemporain, leur anthropologie personnelle relèverait en fait de la réaction ... Comme ici amour de la nature et du terroir, l’île de France où souffle l’esprit etc. Ce qui nous fait dire qu’aujourd’hui être réactionnaire ou révolutionnaire c’est avoir le même ennemi. Gauche du travail, droite des valeurs etc

     

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