Georgette et Martine, deux mamans de 46 et 54 ans, ont chacune connu le drame immense de perdre prématurément leurs filles uniques. Kimberley, la fille de Georgette, est décédée, en 2013, à 17 ans des suites d’une embolie pulmonaire, tandis qu’Angélique, la fille de Martine, succombait, en 2010, à une tumeur au cerveau. À la douleur d’avoir perdu leurs filles uniques, s’ajoute pour ces deux Molenbeekoises celle de voir leurs tombes régulièrement vandalisées.
Peluches volées, statuettes brisées et fleurs arrachées font ainsi partie du lot quotidien de ces mamans qui se recueillent chaque jour sur la sépulture de leurs enfants. « Moi et mon mari, Bruno, on vient se recueillir deux fois par jour, parfois trois. J’en ai besoin. On reste entre 20 et 30 minutes. Mais souvent, on découvre de nouvelles dégradations », déplore Georgette. « Je passe aussi tous les jours, c’est important. Ces derniers temps, il y a eu sept vols sur la tombe d’Angélique », poursuit Martine. « Deux fois les fleurs artificielles, trois fois ses peluches préférées et deux fois les petites lanternes », explique la Molenbeekoise.
Autant de dégradations et de vols qui blessent ces mamans déjà endeuillées au plus profond de leur chair. « Moi et Kim, on était tout le temps ensemble. C’était ma fille unique. Elle était tout pour moi. Je ne comprends pas comment on peut dégrader sa tombe », explique Georgette, qui a de nouveau porté plainte la semaine dernière.
« Angélique et moi étions également inséparables. Elle était tout pour moi, car je n’ai pas d’autres enfants et que son mari est mort. Je l’ai élevée toute seule », indique Martine. « Aujourd’hui, je n’ose plus rien mettre sur la tombe de ma fille. Je suis triste, car je voudrais bien décorer sa sépulture avec de chouettes peluches et des fleurs. Mais je ne le fais plus car quelqu’un va tout saccager », ajoute cette habitante du quartier Beekkant.