Résumé de l’action : l’Italie présente son budget à la Commission européenne – le vrai pouvoir, pas le Parlement, qui compte pour des nouilles mais qui nous coûte la peau des fesses – que le collège des commissaires rejette logiquement car la limite des 3% du déficit n’y est pas respectée.
L’Italie ne fait aucun effort, d’après les maîtres de l’Euro, pour résorber sa dette. Traduction : l’Italie refuse de se soumettre à la logique financière internationale, celle des fameux « marchés ». Des marchés qui dominent visiblement les nations puisqu’ils dictent leurs lois, et les eurocommissaires sont là pour transmettre les ordres.
Avec ce budget très national, et donc pas très européen, Salvini (ministre de l’Intérieur) et Di Mario (ministre de l’Économie) essayent de passer en force. Heureusement, le vice-président de l’exécutif européen, Valdis Dombrovskis, veille au grain, et au gain :
« Aujourd’hui, pour la première fois, la Commission est obligée de demander à un pays de la zone euro de revoir son projet de budget »
Di Maio botte en touche en déclarant : « Les prochaines semaines seront des semaines de grand dialogue avec l’Europe, les marchés ». Salvini, plus brut de décoffrage, envoie paître les grands prêtres du dieu Euro : « Nous écoutons tout le monde, mais nous ne revenons pas en arrière ».
Badaboum, l’Italie a osé briser le tabou. Moscovici et ses amis de la Commission transpirent, en espérant que l’Italie reverra sa copie. Elle a trois semaines pour ça. Sinon, c’est la prune : 3,4 milliards selon Le Figaro, ou 0,2% de son PIB.
Le commissaire politique européiste avait pourtant donné ses ordres à 60 millions d’Italiens la veille du clash, le 22 octobre 2018 :
Quand on entend Moscovici dire que « la dette est l’ennemie des peuples », on ne peut qu’abonder. Cette phrase restera dans les annales. Elle risque même, tant elle sent l’euphémisme, tant elle est lourde de sens caché, de lui coller au train tout le reste de sa carrière. On dit ça, on dit rien...
« L’Italie doit poursuivre ses efforts pour faire baisser sa dette... L’économie italienne est à bout de souffle. »
Pour l’économie, c’est à revoir. Quant à la dette, Mosco n’a que ça à la bouche. Ne déclare-t-il pas, toujours sur la radio de propagande de l’oligarchie :
« L’observation que nous faisons à la France, c’est que son déficit structurel, 0,3%, est inférieur à ce qu’il devrait être, 0,6% parce que c’est ça qui devrait permettre de diminuer la dette... Mais ne comparons pas les choses. Ce que nous demandons à la France, ce sont des précisions ; ce que nous soulignons c’est effectivement un risque, que la dette publique continue d’augmenter, elle devrait baisser dans les années suivantes... Il n’y aura pas de problème avec le budget français, ça je peux le dire. »
Merci, ô grand Mosco, de nous délivrer de la dette (les intérêts) de la dette.
En plus le grand Mosco, qui s’occupe théoriquement d’Europe, lui qui n’a pas été élu (la Commission se fout des élections), distribue tel un semeur divin ses conseils (gratuits) à la France et aux Français. Il précise la bonne ligne politique pour ceux qui seraient tentés de salvaniser leur ligne, une ligne de plus en plus populaire de l’autre côté des Alpes :
« Je connais bien Jean-Luc Mélenchon, on a été dans le même gouvernement, c’est un homme dont certaines des causes me sont sympathiques. Je ne confonds pas ceux qui combattent les traités européens avec ceux qui combattent les migrants et qui sont des xénophobes. Donc Jean-Luc est pour moi un homme qui se situe dans l’espace de la gauche.
Justement, comme beaucoup de jeunes se reconnaissent en lui, il devrait avoir un sens de la responsabilité, et ce sens des responsabilités c’est aussi de respecter nos institutions. Là il se comporte comme tous ces populistes qui pratiquent la démocratie ilibérale. C’est-à-dire qui pensent qu’on arrive au pouvoir par les urnes et qui ensuite combattent les libertés.
Ce qu’il a fait sur la presse, ce qu’il fait sur la Justice, ce n’est pas très différent de ce qu’il se passe avec monsieur Orban ou monsieur Kachinsky. Et donc je lui dis attention, je dis attention à Jean-Luc Mélenchon : on a un devoir d’exemplarité, on a un devoir à l’égard de la jeunesse. Jean-Luc Mélenchon peut combattre politiquement, il peut être en colère, et je peux comprendre sa colère, à la limite, mais la révolte contre les institutions, appeler à une forme d’insurrection démocratique, non, non et non. »
Tout est dit : pas touche à l’Europe, coco, c’est chasse oligarchique gardée ! Touche pas au grisbi !
Conclusion : l’euro, c’est la dette.