« Si j’étais parisien, je voterais pour Rachida Dati parce que je trouve que sa personnalité mérite la confiance »
Prends ça dans ta gueule le RN ! C’est dans le quotidien libéral européiste L’Opinion que le Menhir a lancé un beau petit pavé dans la mare : il a déclaré que la candidate LR était sa favorite.
Il rappelle que lorsqu’il siégeait au Parlement européen, elle s’était toujours bien comportée avec lui. Il est vrai que le lieutenant de Sarkozy avait pour ordre de ne pas fâcher le chef historique du FN, l’UMP ayant comme ambition d’assécher le marigot nationaliste et de réaliser une union des droites qui ne dit pas son nom. Jean-Marie non, ses électeurs oui ! C’est d’ailleurs le coup qu’avait réussi Sarkozy en 2007. Ensuite, les choses se sont gâtées politiquement pour lui : rafler les voix nationales est une chose, les garder en est une autre.
#LaSemaineDeDati
Les Parisiens méritent un Paris sûr, un Paris propre, un Paris où il fait bon vivre.
Je parle à tous les Parisiens, je ne segmente pas, je ne catégorise pas !
Pour rendre sa splendeur à Paris, réconcilier les Parisiens avec Paris, ENGAGEZ-VOUS !#DatiPourParis pic.twitter.com/39dHjXBAlH— Rachida Dati ن (@datirachida) February 22, 2020
Il y a donc un petit attachement affectif de Le Pen pour Dati qui, elle, sait ratisser large : comme l’écrit Le Figaro dans un article dithyrambique, Rachida plaît aux pauvres et aux riches, à la femme de ménage musulmane comme à la grande bourgeoise catho du XVIe (hola les clichés), elle sait parler à tous, elle vient de la méritocratie républicaine et ses petites histoires de diplômes sont oubliées. Dans un article du 21 février, voici ce que Carl Meeus, rédacteur en chef du service politique du canard de droite, écrit : « Rachida Dati a les codes de toutes les catégories sociales ».
Rachida Dati adore les déplacements sur le terrain. Elle en a fait, depuis plus d’un an, sa marque de fabrique. 18e, 11e, 15e, elle arpente les rues de la capitale sans relâche, sachant que sa venue a des effets bénéfiques sur les candidats qui la soutiennent. Sa force ? Elle est sans doute la seule candidate à pouvoir aller du nord au sud et de l’est à l’ouest de Paris sans provoquer d’animosité à son encontre. À l’inverse, c’est plutôt de la bienveillance que lui montrent les Parisiens. Ceux qui ne votent pas pour elle se réfugiant dans l’indifférence. Anne Hidalgo peut-elle en dire autant ? Pas sûr.
Rachida Dati a les codes de toutes les catégories sociales. Aussi à l’aise avec une femme issue de l’immigration dans le 18e qu’avec une femme issue d’une famille aisée du 16e. Elle sait trouver les mots pour chacun de ses interlocuteurs, des mots qui entrent en résonance avec son histoire et ses préoccupations. Les personnes d’origine étrangère ? Elle leur raconte sa jeunesse dans les HLM de Chalon-sur-Saône. Les personnes issues de l’immigration ? Elle peut leur parler de son intégration et de son parcours de magistrate, puis en politique. Les familles bourgeoises des quartiers ouest ? La ministre de Nicolas Sarkozy, maire du 7e arrondissement, les épate avec son carnet d’adresses où figurent les grands noms de la politique comme des grandes entreprises du CAC 40. Les femmes admirent le parcours de celle qui a su se hisser dans un milieu d’hommes. Les hommes apprécient cette femme qui ne mâche pas ses mots, dit ce qu’elle pense et bouscule l’ordre établi. « Elle est “no limit”, assure une élue qui la connaît bien. Rachida Dati ? C’est, à elle seule, le métro aux heures de pointe ! »
Tous les efforts du candidat RN Serge Federbusch sont-ils anéantis par l’annonce de Le Pen ? Si Jean-Marie accorde sa préférence à Rachida, qui a déjà le vent en poupe à Paris, une partie des militants historiques du FN-RN risque de voter pour la candidate sarkozienne !
Et Lorrain de Saint Affrique en remet une couche :
Si avec ça Federbusch n’est pas rhabillé pour le printemps...
Ce matin, sur le terrain, en compagnie d’@AgnesEvren, à la rencontre des habitants et des commerçants du quartier Convention, pour échanger sur nos propositions pour Paris et plus précisément pour #Paris15.#EngagesPourChangerParis #DatiPourParis pic.twitter.com/fDVQi6b1QK
— Rachida Dati ن (@datirachida) February 9, 2020
Mais tout le monde n’est pas Dati, à Paris. Le maire LR sortant du XVe sent le vent du boulet et attaque bille en tête la candidate :
« Rachida Dati est une mitraillette à mensonges »
Fallait pas l’énerver !
Si Dati, dans sa vidéo de campagne, dit qu’elle « aime les gens », elle sait aussi sortir les couteaux quand on la cherche ! On verra en mars si « la machine à perdre », la droite française, saura resserrer les rangs pour battre une Hidalgo qui ne tient plus que par ses minorités : LGBT, féministe et sioniste. Le réseau concurrent, celui de la Sarkozy, n’a pas disparu avec la défaite électorale de 2012 face à François Hollande et les ennuis judiciaires de Nicolas, notamment la partie libyenne. Fin janvier, un homme-clé de la Sarkozie est tombé, Alexandre Djouhri, ce receleur de secrets. Guéant, lui, a été neutralisé auparavant. C’est pourquoi la ville de Paris est aussi importante pour ce réseau, malgré les tirs de barrage de Macron.