Nicolas Dupont-Aignan, comment réagissez-vous au projet de « large union des patriotes » de Paul-Marie Coûteaux, du Front national à Debout la République en passant par le Mouvement pour la France et le Rassemblement pour l’indépendance de la France ?
Paul-Marie Coûteaux méconnaît le calendrier électoral. Il n’a pas compris que l’élection présidentielle a lieu avant les élections législatives. Sa proposition est donc nulle et non avenue sauf à ce qu’il soutienne Marine Le Pen au premier tour. L’élection présidentielle doit être le choix d’un projet et d’une personne et après, en fonction du projet et de la personne, en toute transparence, la question de « l’union » peut être posée. Pas pour l’instant. Et puis, il faudrait savoir de quoi on parle : du projet apparent de Marine Le Pen ou du Front national avec Bruno Gollnisch ? Personne ne le sait. Il y a beaucoup de contradictions entre des changements réels de discours et la réalité du projet du mouvement, que ce soit en matière d’immigration ou en matière d’économie… Dans tous les cas, je serai candidat en 2012 !
Paul-Marie Coûteaux espère dans nos colonnes que vous aurez « le courage de prendre en compte la réalité ». Que lui répondez-vous ?
Que son projet ne correspond à aucune réalité. Des millions d’abstentionnistes n’en peuvent plus du système UMPS et ne veulent pas pour autant voter Marine Le Pen à cause de ses ambiguïtés et de ses contradictions. Je leur propose d’oeuvrer pour le rassemblement des Français et le redressement de la France.
Redresser la France, c’est aussi le programme de Marine Le Pen…
Je ne souhaite pas le faire dans la division et dans l’anathème. Marine Le Pen est une bonne candidate de premier tour et une très mauvaise candidate de second tour. Face à elle, la gauche est certaine de l’emporter. Est-ce que vous souhaitez ce retour de la gauche au pouvoir ? Je souhaite planter mon arbre droit et ne participerait pas au jeu des supputations. De plus, le conseil national de Debout la République a unanimement approuvé ma candidature à l’élection présidentielle. Les Français décideront. Mais je pense que ma capacité de rassemblement est plus importante que celle de Marine Le Pen. Face à DSK, Marine Le Pen perdra. Mais Nicolas Dupont-Aignan face à DSK ?
Les sondages vous donnent beaucoup moins que Marine Le Pen au premier tour…
C’est normal, je ne suis pas l’instrument d’un système. Marine Le Pen est utilisée, sans qu’elle s’en rende compte, par le PS et par l’UMP pour exterminer toutes les offres politiques. Mais je ne tiens pas à critiquer Marine Le Pen car elle vulgarise des thèmes de campagne qui sont les miens. Elle n’est pas mon adversaire. Je pense par contre que les 55% de Français qui ont dit « non » au traité établissant une constitution pour l’Europe comme les 40% de Français qui se prononcent pour un retour au franc doivent avoir le choix…
Les sondages vous concernant ne sont pas très encourageants pour le moment…
Les sondages sont une photographie de l’opinion publique à un moment précis. Si j’étais invité dans les mêmes émissions que Marine Le Pen, je serais beaucoup plus haut. Laissons du temps au temps !
Prévoyez-vous des surprises lors de l’élection présidentielle de 2012 ?
C’est certain, ne serait-ce que moi. Les Français n’en peuvent plus du système actuel et Marine Le Pen, malgré son talent et toute son énergie, ne peut pas rassembler tout le monde. Une vague colossale va déferler contre l’UMP, aujourd’hui en situation catastrophique, et le PS, en état de délabrement total.