Nicolas Sarkozy se rendra demain en Libye, à Tripoli puis à Benghazi, accompagné du premier ministre britannique David Cameron et du philosophe Bernard-Henri Lévy. La délégation doit visiter un hôpital à Tripoli, rencontrer les dirigeants du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdel Jalil et Mahmoud Jibril, puis tenir un petit point presse. MM. Cameron et Sarkozy s’envoleront ensuite pour Benghazi où ils tiendront un discours sur la place de la Liberté.

La visite tombe alors que les déconvenues s’accumulent pour M. Sarkozy : rebondissement dans l’affaire de Karachi, mise en cause des contrats signés avec le guide Kadhafi, aujourd’hui introuvable, au début du quinquennat et relaxe de Dominique de Villepin dans l’affaire Clearstream.

La politique intérieure n’étant jamais loin, M. Sarkozy est certain d’avoir de belles images pour les journaux télévisés jeudi soir relatant son allocution à Benghazi : l’intervention menée par Paris et Londres a permis d’éviter le bain de sang promis par M. Kadhafi. Cela tombe bien, c’est pile le jour du premier débat de la primaire socialiste pour la présidentielle de 2012.

M. Sarkozy est un accoutumé : le 28 juin, jour de la déclaration de candidature de Martine Aubry à la primaire socialiste, il avait saturé l’espace médiatique : conférence de presse la veille sur les bienfaits du grand emprunt, visite champêtre dans la Sarthe avec François Fillon -c’était une première- au moment pile où Mme Aubry se déclarait candidate. Et pour couronner cette belle journée, Christine Lagarde avait été désignée directrice générale du FMI pile avant les journaux de 20 heures, réduisant d’autant la part du PS.