Norman Finkelstein a toujours refusé et dénoncé l’instrumentalisation faite par les élites sionistes de la persécution des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, permettant à l’État d’Israël de brandir le statut moral supposé de l’ancienne (et éternelle) victime afin de spolier tranquillement les Palestiniens. Ce qu’on ne peut lui enlever.
En revanche, il semble incapable de voir, ou au moins de montrer du doigt, le rôle que peut jouer Israël dans les affaires du Proche-Orient, au-delà de la seule Palestine. Les Occidentaux, et rien que les Occidentaux, sont accusés du chaos régnant dans la région. Et ils seraient incapables de voir leur rôle, tant leur hybris est grande, se contentant de regarder de haut ces pauvres Arabes incapables de se débrouiller seuls, de faire fructifier les cadeaux qu’on daigne leur faire. Norman Finkelstein ne semble pas voir (par biais communautaire ?) que l’effondrement de ce qui tenait encore debout il n’y pas si longtemps dans la région sert avant tout le programme « Peuple élu et Terre promise ». Et que l’État d’Israël, dont l’État d’Israël dans les pays occidentaux, n’y est pas pour rien.