L’active collaboration française dans les projets israéliens et américains ne reste apparemment pas sans déclencher des réactions. A cela s’ajoute le fait que la FINUL agit depuis sa mise en place comme la fidèle protectrice des intérêts israéliens au sud-Liban... et qu’elle est de plus en plus impopulaire. Cet attentat a peut-être valeur de sérieux avertissement.
Trois soldats français de la force des Nations Unies au Liban ont été blessés dans une attaque à la bombe dans la ville méridionale de Saïda, selon un responsable de la sécurité.
« L’explosion a eu lieu alors que leur véhicule roulait sur la route côtière, près de l’entrée sud de la ville, » d’après un officiel qui n’a pas souhaité être identifié.
Un correspondant de l’agence AFP présent sur les lieux, a déclaré que les soldats avaient subi des blessures au visage et aux mains.
Les blessés ont été transportés à l’hôpital, l’un d’eux dans un état grave avec des brûlures au visage et des éclats d’obus dans un œil, selon une déclaration de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).
Le second soldat a été légèrement blessé à l’œil gauche, a dit un employé de l’hôpital Hammoud à Saïda, et le troisième a été renvoyé à sa base après traitement.
Un porte-parole militaire a déclaré que la bombe avait été placée sur le côté de la route puis déclenchée alors que passait le véhicule des Casques bleus - un transport de troupes.
Le transport de troupes était le quatrième dans un convoi de véhicules de l’ONU traversant la région, a rapporté la télévision libanaise.
L’avant du véhicule a été gravement endommagé et plusieurs de ses éléments ont été soufflés à 20 à 30 mètres par la force de l’explosion.
On pouvait voir plusieurs soldats français couverts de poussière à proximité du site de l’explosion, qui a pu être entendue à travers tout Sidon, la principale ville du sud du Liban.
Les membres du contingent français de la FINUL se sont précipités vers le site avec les troupes libanaises, lesquelles ont bouclé la zone et commencé à enquêter.
« Nous travaillons en coordination avec l’armée libanaise afin de déterminer les circonstances de l’incident », a déclaré à l’AFP Neeraj Singh, un porte-parole de la FINUL.
Najib Mikati, le Premier ministre libanais, a dénoncé l’attaque comme immorale et a dit qu’il avait demandé une enquête rapide pour en trouver les responsables. Il a également contacté l’ambassadeur français pour exprimer son soutien, a indiqué son bureau.
En mai, six casques bleus italiens avaient été blessés à Saïda dans un attentat similaire en bordure de route.
Personne n’avait revendiqué la responsabilité de cette attaque, qui visait une jeep de la FINUL circulant sur la route principale reliant la capitale au sud du Liban, où la force de 12000 hommes est déployée.
L’Espagne détient actuellement le commandement de la FINUL, mise en place en 1978 et chargée de superviser une paix fragile le long de la frontière sud avec Israël.
Après l’Italie, la France constitue le plus gros contingent, avec 1600 soldats. Elle est suivie de l’Espagne, avec 1100.
La FINUL a été initialement mise en place pour surveiller la frontière du Liban avec Israël, puis élargie après la dévastatrice agression israélienne de 2006.
La force a été la cible de trois autres attaques non revendiquées. Trois casques bleus espagnols et trois colombiens ont été tués en juin 2007, quand une voiture piégée a explosée au passage de leur véhicule de patrouille.