@ BABOU
L’ASL n’existe plus, d’ailleurs elle n’a jamais existé que sur le plan médiatique et par un tour de passe passe . Aujourd’hui, c’est le Front Islamique qui est la troisième force, celle qui remplace dans les faits l’ASL. Et de ce que j’ai appris des observateurs de la région, lorsque l’Arabie Saoudite a voulu donner des garanties aux USA sur la réalité de son poids dans la région, elle a demandé à ses "employés" de l’ex ASL de rejoindre son proxy le Front Islamique. En 24h, l’ASL a disparu de la scène. L’idée était de présenter une force militaire qui n’émane pas de la succursale Al Qaïda, une force qui, sur le terrain, pourrait gêner les ambitions syriennes de victoire. C’était la dernière carte sur le plan militaire avant de passer aux choses sérieuses...
Quant au Liban il faut connaître les vrais rapports de force et ne pas sombrer dans la déprime quand on ne maitrise pas cette donnée. Aujourd’hui, de l’avis de tous, l’ennemi "israélien" en premier, le Hezbollah est une force régionale qui compte au même titre que la Syrie. Cet organisme est plus grand que le Liban au point où tous les dirigeants atlantistes lui accordent systématiquement une place dans leurs discours et cherchent à négocier. Le président américain, en parlant du Liban ne tient compte que du Hezbollah. La Russie a établi des relations au plus haut niveau avec cet acteur essentiel de l’équation moyen orientale.
Il faut savoir que le Hezbollah ne cherche pas le pouvoir au Liban, mais le jour où il sera contraint le Liban sera sous sa coupe en 24 ou 48 heures. La récente volte face du leader du la coalition du 14 mars Hariri et du président libanais Michel Sleiman qui espéraient mettre la coalition du 8 mars devant un gouvernement de fait accompli, après leur réunion de travail avec le roi séoudien et le président français, en ont eu pour leur frais. Il a suffi que Sayyed Nasrallah promette une réponse fulgurante pour que les américains interviennent auprès de leurs pions en leur demandant de se calmer car ils offraient le Liban sur un plateau au Hezbollah. Les américains connaissent la réalité des rapports de force, ils en sont sortis presque humiliés lors de leur dernier bras de fer, c’est Poutine qui a sauvé la face d’Obama. Voilà pourquoi pour l’instant ils laissent encore agir leurs petits éléments pour capitaliser un maximum de gains à monnayer lorsqu’il faudra finaliser les arrangements déjà faits avec les parties russes et iraniennes et demain syriennes (à Montreux) ;)