Au gouvernement, il semble qu’on a lâché et le Delevoye et les chiens sur Delevoye (même Christophe Barbier s’y met !), car les petites fuites du début dans les couches de la République commencent à ressembler à un fleuve d’emmerdes pour le monsieur Retraites de la Macronie. Il était écrit qu’il en prendrait socialement plein la gueule, mais pas qu’il avait caché tous ces petits privilèges à la nation. Et en ces temps insurrectionnels de resserrage de ceinture, de Gilets jaunes en fusion, les privilèges des nouveaux aristos, ces hauts fonctionnaires inamovibles qui cachetonnent en douce un peu partout, ça passe mal.
On n’a rien personnellement contre Jean-Paul, mais son job de refondateur du système des retraites s’est terminé en fusible géant et implosif. Il n’y a pas une journée sans qu’on apprenne qu’il a oublié ci, oublié ça, et encore ci et encore ça. Le feuilleton Delevoye vire au gag national et il prend cher pour la paire Macron-Philippe, celle qui a ourdi la vente des retraites françaises aux fonds de pension américains, aux assurances et aux banques privées.
On dirait même que Macron a balancé son monsieur Retraites à la foule pour éviter les inévitables coups que les « réformateurs » néolibéraux devaient s’attendre à prendre avec cette fameuse retraite à points. C’est plutôt une retraite à poings dans la gueule qui se profile.
Les avantages de la retraite par points expliqués par le gouvernement.
Si après ça, vous n’êtes pas convaincu du bienfait de cette #reformedesretraites ...#DelevoyeGate #greve13decembre
pic.twitter.com/jb5ftKqRms— BalanceTonMedia (@BalanceTonMedia) December 13, 2019
Les réseaux sociaux sous tension s’en donnent à cœur joie pour ce qui est de pourrir la réputation de ce bon gros cumulard radsoc de droite :
C’est déjà énorme que le bidouilleur de chiffres qui doit brader notre système de #retraites aux assurances privées travaille pour elles, ça l’est encore plus qu’il l’oublie.
La surenchère...#DelevoyeDemission #Delevoye #GiletsJaunes #grevedu9decembre pic.twitter.com/kTFKpy1QH9— Marcel Aiphan (@AiphanMarcel) December 9, 2019
Haut-commissaire au cumul (des mandales)
La dernière couille en date de notre Jean-Paul, c’est son « siège au conseil d’administration de la Fondation SNCF, qui pilote les opérations de mécénat du groupe ferroviaire, particulièrement concerné par la réforme en cours », nous explique avec perfidie Capital.
Avec le coup de l’institut de formation des assureurs (IFPSS), ça fait deux oublis de taille dans sa déclaration de transparence. La question n’est pas de savoir si Jean-Paul a des trous de mémoire opportuns ou un début d’Alzheimer, mais si Macron l’a choisi justement pour ces manquements prévisibles à la morale publique. Car Macron est capable de tout : on obtient toujours beaucoup plus d’un type qu’on « tient » que d’un indépendant qui n’a pas de faiblesse.
Anticor rappelle la morale en la matière :
Article 23 de la Constitution : « Tout emploi public ou toute activité professionnelle » sont interdits aux membres du gouvernement. M. Delevoye aurait donc dû quitter ses emplois privés ou associatifs dès sa nomination comme Haut commissaire. https://t.co/dcsUgkEpQy
— Anticor (@anticor_org) December 13, 2019
« Et pourtant, la case n°6 de la déclaration des responsables publics prévoit explicitement la mention “des participations aux organes dirigeants d’un organisme public ou privé ou d’une société à la date de l’élection ou de la nomination et au cours des cinq années précédant la date de la déclaration”. Pour Jean-Christophe Picard, président d’Anticor, “cette nouvelle omission conforte l’initiative d’Anticor, qui a demandé à la HATVP de saisir le parquet, car ces invraisemblables manquements aux obligations de déclaration doivent être sanctionnés !” » (Capital)
Le nombre de conflits d’intérêts croisés du Jean-Paul grimpant exponentiellement, on ne voit pas comment il va s’en sortir, mais on subodore que son sacrifice est un coup fourré peut-être pour calmer les Français inquiets pour leur retraite. Quant à la défense de l’accusé, elle fait rire tout le monde avec son histoire de « bénévolat ».
Bonus 1 : la triste histoire de Jean-Paul qui n’a pas eu le temps
de démissionner de ses multiples fromages
Dupont-Aignan ne l’a pas loupé :
Bonus 2 : les mots visionnaires de Jean-Paul sur le « manque d’éthique »
Prix de l’humour politique 2019.
Et 2020 2021 et 2022. pic.twitter.com/oALxkXffI3— Guillaume Blardone (@gblardone) December 14, 2019