« Il aurait été impudique de représenter les attentats sur le grand écran précisait Olivier Demangel. Quand j’ai commencé à réfléchir sur le script en 2017, je savais que je ne voulais pas revenir sur les événements meurtriers en tant que tels, mais examiner l’onde de choc qu’ils ont provoquée et la façon dont la police et l’antiterrorisme ont dû agir dans la précipitation afin que la société tienne bon. » (Marianne)
On va tout de suite avouer : on n’a pas vu le film, qui sort aujourd’hui. Mais le propos du réal, la bande-annonce, les critiques, tout porte à croire qu’il s’agit encore une fois d’une patate émotionnelle et pas d’un lent cheminement vers la vérité, essayer de comprendre comment cette saloperie a été possible. À la place, on a Dujardin & Kiberlain, des grands acteurs, selon Marianne. C’est vrai que dans ce film, Dujardin n’est pas habillé en jaune, qu’il ne fait pas de grimaces et qu’il n’appelle pas Sandrine Chouchou (ou Loulou). C’est déjà ça.
On va pas se répéter : sur le Bataclan et les terrasses, où sont les enquêtes sérieuses dans les médias mainstream ? Ce film, qui vient trop vite (et justement qui vient moissonner un peu sur la douleur), est un clou planté dans le cercueil de la vérité. Lanzmann serait vivant, il ne laisserait pas passer un Novembre, comme il n’a pas laissé passé les fictions sur la Shoah : seule la sienne comptait.
Cédric Jimenez, qui sait filmer – à l’américaine –, genre on est au cœur de l’action palpitante, a choisi un thème et un événement qui résonnent dans tout le cœur des Français, afin de partir avec un avantage émotionnel. C’est comme si un coureur de 100 mètres partait avec 50 mètres d’avance sur les autres. Mais cela ne fait pas gagner la course. On verra si on change notre critique de « sales cons qui n’ont pas vu le film mais qui ont leur avis dessus ».
Au lieu de critiquer, vous proposez quoi ?
Eh bien un film couillu sur la version officielle, avec deux acteurs qui incarnent Fenech & Pietrasanta, la paire en charge de la version officielle du 13/11, c’est-à-dire de l’enterrement des questions qui fâchent, et qui fâchent le renseignement, le politique, l’Intérieur, Valls, et toutes les ramifications étranges qui vont jusqu’à loin, en profondeur, horizontalement et verticalement.
Faut se souvenir des paroles de Bernard Squarcini ("le Squale" ex-numéro 2 des RG puis patron de la DCRI (devenue DGSI) services secrets) sur Manuel Valls et surtout on apprend une petite anecdote sur le pourquoi de l'attaque du Bataclan (l'info n'a jamais été divulgué ds médias) https://t.co/OrV0EiGBzs pic.twitter.com/9YlQcvzhfu
— M'sila28 (@Msila28_) July 13, 2021
Là on a un sujet, avec d’autres vibrations, beaucoup plus puissantes, beaucoup plus politiques, moins émotionnelles, mais chargées de colère, celle des victimes, qui, malgré un procès-fleuve historique et quasi inutile, n’ont pas autre chose à se mettre sous la dent qu’un triste « oh eh ben c’est les failles du renseignement, que voulez-vous, et débrouille-toi avec ça, nous on retourne au boulot ».