"Le président américain Barack Obama n’a pas pris de décision concernant d’éventuelles frappes aériennes en Syrie, en complément de celles menées en Irak, pour lutter contre l’État islamique", a affirmé lundi son porte-parole Josh Earnest.
Le Pentagone a évoqué ces derniers jours la possibilité de frappes en Syrie pour intensifier la lutte contre les jihadistes ultra-radicaux qui ont revendiqué la décapitation du journaliste américain James Foley.
M. Obama devait rencontrer lundi en milieu d’après-midi le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, qui a affirmé la semaine dernière que la menace de l’État islamique allait bien au-delà de tout autre groupe terroriste connu jusqu’à présent.
Lundi, le porte-parole de l’exécutif a souligné que les frappes aériennes n’étaient pas la seule option à l’étude : "Le président est déterminé à répondre à la menace que représente l’EI. C’est la raison pour laquelle il a ordonné des frappes aériennes en Irak. Ceci étant dit, il est important de souligner que l’option militaire n’est pas le seul outil disponible", a-t-il déclaré.
Le gouvernement syrien a affirmé de son côté, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, que toute frappe américaine contre les jihadistes sur son territoire devait être coordonnée avec lui, au risque d’être considérée comme une agression.
La Maison Blanche n’a pas directement répondu à ces propos mais indiqué qu’elle se réservait toujours la possibilité d’agir unilatéralement pour défendre les intérêts américains.
"Le président a déjà démontré sa volonté d’utiliser la force pour protéger les Américains quelles que soient les frontières" a-t-il affirmé, citant l’exemple du raid contre la résidence d’Oussama Ben Laden à Abbottabad au Pakistan, le 2 mai 2011.
"Les États-Unis n’avaient pas été sollicités par le Pakistan", a-t-il rappelé. Il s’agissait d’une décision du président car c’était nécessaire pour protéger le peuple américain.
Il y a une semaine, la porte-parole du département d’État, Marie Harf, avait rejeté l’idée selon laquelle les États-Unis et la Syrie seraient sur la même longueur d’onde contre l’EI, jugeant un petit peu trop simpliste de comparer les théâtres d’opérations en Irak et en Syrie.
Pour le général Martin Dempsey, chef d’état major interarmées, l’EI est une menace régionale qui sera bientôt une menace pour les États-Unis et l’Europe, a indiqué son porte-parole lundi.
Il est convaincu qu’il faut mettre la pression sur l’EI à la fois en Irak et en Syrie, a ajouté le porte-parole Ed Thomas.