Snowden. C’est le nom du nouveau film d’Oliver Stone, toujours à l’aise lorsqu’il s’agit de déclencher une polémique pour le grand public américain et mondial. Voilà en Français, enfin, toutes ses réponses concernant la démocratie, la guerre et l’américanisme.
La guerre est la force la plus dangereuse de puissance écrasante au monde. Toute l’histoire de l’humanité est basée sur la question de savoir pourquoi les gens vont faire la guerre et à ce petit jeu les États-Unis sont rois, stipule Oliver Stone dans une interview accordée au quotidien norvégien Aftenposten, réputé pour ses prises de positions franches sur la politique américaine.
« La violence fait partie intégrante de notre culture. Pas seulement via la télévision ou le cinéma, mais également la société et les attitudes. La violence nous est transmise dans le lait maternel », a déclaré le cinéaste américain.
Selon lui, les USA doivent s’adapter à un monde plus ouvert dans lequel ils ne sont pas les seuls à avoir le droit de dominer la Planète. Pour Oliver Stone, la civilisation américaine n’existe pas. Avec les États-Unis, qui sèment le chaos dans les pays après y avoir imposé une pseudo-démocratie, comme la Libye ou l’Irak, sans pourtant assumer aucune responsabilité, c’est bien l’âge des ténèbres qui s’annonce.
À la différence de plusieurs médias européens qui glorifient Hillary Clinton, leader actuel de la course à la présidence malgré son malaise, Oliver Stone n’a jamais été confiant en la politique étrangère des États-Unis lorsque celle-ci était à la tête du secrétariat d’État américain. Le réalisateur souhaite que l’Europe se libère des frayeurs à l’égard de Donald Trump, et, au contraire, se méfie de la candidate démocrate. Le sujet sera cependant inclus dans son nouveau film, intitulé Snowden.
« Hillary Clinton a toujours été la tenante d’une ligne dure, avec beaucoup d’erreurs en tant que secrétaire d’État. Et elle n’en tire aucune leçon. Le chaos qu’elle a créé en Libye a pris la forme de Daech. Je crois que les hommes politiques américains ont perdu leurs automatismes de diplomates. Un politicien doit être flexible, ce qui manque à Clinton », a expliqué M.Stone.
Estimant même que la candidate démocrate avait quelque chose d’un tyran, Oliver Stone prévient que si Mme Clinton devenait présidente des États-Unis, elle pourrait mettre en place une surveillance de masse des citoyens américains qui oseront la contredire. Il est clair qu’elle souhaite faire des États-Unis un État policier. Pour lui, la surveillance de masse n’a jamais donné de résultats, contrairement au travail du détective méthodique toujours à l’affut. Par exemple, le fonctionnement de l’Armée républicaine irlandaise a été anéanti par le travail des détectives et la diplomatie.
Dans son discours, M.Stone sépare vie privée et lutte contre la criminalité ou le terrorisme, soulignant que ce n’est pas le gouvernement qui nous accorde la liberté, mais ce sont bien les citoyens du pays qui confient certains pouvoirs au gouvernement.
« L’idée que le monitorage de tous les aspects de la vie personnelle ne conduit pas à la discrimination est typiquement américaine. C’est la méthode que les USA utilisent lors des campagnes militaires. Les États-Unis sont un éléphant sous l’emprise de stéroïdes », a tranché l’illustre cinéaste américain.
À l’écran depuis fin septembre, Snowden, le tout nouveau film d’Oliver Stone, a été bloqué par Hollywood, avant d’être tourné en Europe.