Le chef de la diplomatie canadienne Robert Nicholson a affirmé mercredi à Jérusalem le soutien inébranlable de son pays à Israël, estimant que le contexte régional ne laissait guère de choix à Israël pour se défendre contre les menaces.
Les propos du ministre canadien, prononcés lors d’une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (photo-contre), sont une manifestation de soutien d’une rare éloquence dans un contexte de forte pression internationale sur Israël.
« Nous ne pensons pas avoir de meilleurs amis que le Canada », a dit M. Netanyahu.
« Je suis ici pour montrer avec emphase le soutien inébranlable du Canada à Israël », a déclaré le ministre canadien lors de sa première visite en Israël depuis sa prise de fonctions début 2015.
« Nous comprenons bien que le voisinage d’Israël est aussi dangereux que celui du Canada est pacifique. Et nous savons bien que les dirigeants d’Israël n’ont pas d’autre choix que de prendre à tout moment toutes les mesures nécessaires pour protéger (Israël) contre les forces ouvertement déterminées à le détruire » a-t-il dit.
« Il y a longtemps que nous refusons de rester neutres pour ce qui est de notre soutien au droit d’Israël à se défendre contre les extrémistes violents » a-t-il martelé.
Depuis la formation, en mai, du nouveau gouvernement de M. Netanyahu, l’un des plus à droite de l’histoire israélienne, Israël fait face à une forte pression internationale pour le pousser à relancer l’effort de paix avec les Palestiniens.
Le président américain Barack Obama a prévenu Israël qu’il risquait de perdre sa crédibilité sur la question palestinienne, dans un entretien diffusé mardi.
Visite néo-zélandaise
La France devrait, après le 30 juin, reprendre ses efforts pour faire adopter par le Conseil de sécurité de l’ONU une résolution qui fixerait un calendrier et des paramètres de négociations pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius est attendu en Israël et dans les Territoires palestiniens en juin.
Son homologue de Nouvelle-Zélande, autre pays favorable à l’intervention du Conseil de sécurité dans les négociations israélo-palestiniennes, et prêt à soutenir l’effort français, était mercredi en Israël et devait se rendre jeudi en Cisjordanie, territoire palestinien occupé. La Nouvelle-Zélande doit assumer à partir de juillet la présidence tournante du Conseil de sécurité.
Lors de sa rencontre avec le ministre néo-zélandais Murray McCully, le Premier ministre israélien a réaffirmé son opposition au recours au Conseil de sécurité. « On ne fait la paix, comme nous l’avons faite avec la Jordanie et l’Égypte, que par des négociations directes entre les parties (israélienne et palestinienne) et non par décret » a-t-il dit, selon ses services.
De son côté, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki, qui a également reçu le chef de la diplomatie canadienne, lui a assuré que le gouvernement israélien s’emploie à saper la création d’un Etat palestinien qui coexisterait avec Israël.
Il a exhorté le Canada à faire pression sur Israël et appelé la communauté internationale à faire preuve d’une volonté forte pour préserver l’idée de la création d’un Etat palestinien, ont rapporté ses services.
En Israël, M. Nicholson n’a pas évoqué le conflit israélo-palestinien, et il n’a pas fait de déclaration à la presse côté palestinien.
Le convoi de son prédécesseur, John Baird, avait été la cible de jets d’oeufs de la part de Palestiniens à Ramallah le 18 janvier.
Fin 2012, le Canada avait été l’un des très rares pays à s’opposer à l’accession de la Palestine au statut d’État observateur à l’ONU. Durant l’été 2014, en pleine guerre de Gaza, le gouvernement canadien s’était signalé par la vigueur avec laquelle il défendait le droit d’Israël à se défendre.
M. Netanyahu a rappelé que le soutien canadien s’était encore manifesté le 23 mai quand le Canada, les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient mis en échec une initiative arabe visant Israël lors d’une réunion des pays signataires du Traité de non-prolifération nucléaire, à laquelle Israël assistait en tant qu’observateur.