Pendant que les féministes haineuses demandent la tête de Quatennens sur les RS, Clémentine Autain, l’air de rien, se présente comme le recours. Le roi est vieux, vive la reine. Pour cela, il faudra écarter les prétendants au trône, à commencer par Adrien, qui a – ou qui avait – le plus de potentiel : sur le social, il est assez imbattable. Mais le sociétal, c’est son talon d’Achille : le féminisme obligatoire qui pèse dans l’électorat mélenchoniste l’a renvoyé pendant quatre mois – de suspension de ses fonctions à LFI – dans ses 22. Aujourd’hui, il revient, comme Johnny, pensant avoir payé sa dette à la société gauchiste, mais la résistance et parfois la haine des militantes prouvent le complot politique.
Et quand l’aigle est blessé
Il revient vers les siens
Aujourd’hui je reviens
Et je demande ton pardon
Adrien revient, mais même en demandant pardon, certaines ne veulent plus de lui. Sauf Mathilde, qui le défend du bout des doigts. Comprendre que le panotisme ne se dilue pas dans l’autainisme. On va donc parler courants, comme au bon vieux temps du rock and roll, et du PS.
#Quatennens
Mathilde Panot #LFI devant @AJParlement
"Moi aussi je m'interroge sur les fuites dans la presse. Adrien a le droit de se défendre, il n'est pas fini. Aujourd'hui il accepte les conséquences politiques avec la radiation temporaire décidée par le groupe"@LCI pic.twitter.com/B4SvSUAYP7— Frédéric Delpech (@fredericdelpech) December 14, 2022
Cependant, après la justice (2000 euros d’amende), le communiqué du groupe LFI-NUPES lui en remet une petite couche :
La double sentence est dure : Adrien pensait avoir payé sa dette aux femmes, et voilà qu’il reprend 3 mois ferme. Mathilde n’est pourtant pas la plus dure, voyez les propos de gouine rouge :
Ta gueule sale agresseur
— gouine rouge (@Mhkzo) December 13, 2022
Victoire à la Pyrrhus des féministes
Pendant ce temps (un jour avant), Clémentine fait la une de Libé, le journal sans lecteurs, et déroule carrément son programme, ce qui fait sourire tout le monde, à gauche comme à droite. Mais laissons-la rêver : utiliser un canard de losers pour réussir son coup d’État, c’est assez comique.
Auréolée de son statut de victime (des hommes), elle pensait avoir éliminé, par essentialisme, ses rivaux masculins. Manque de pot, Mélenchon a refondé son bureau politique, plaçant (Manuel) Bompard à sa tête et écartant les vieux sectaires du type Coquerel et Ruffin, sans oublier les ambitieuses qui pensaient que leur essentialisme (féminin) suffirait à les faire passer devant les hommes. Ruffin n’est pas vraiment un sectaire, mais il joue trop cavalier seul, d’où son éloignement des instances de décision. On écoute la pleurniche de Clémentine :
« Je constate que le repli et le verrouillage ont été assumés de façon brutale. Les militants n’ont pas eu voix au chapitre alors qu’ils devraient être les acteurs principaux du mouvement. La direction a été choisie par cooptation, ce qui favorise les courtisans et contribue à faire taire la critique. »
Elle réclamait de la démocratisation, elle a eu la brutalité stalinienne ! Une grosse gifle politique, mais Mélenchon – qui s’est estimé sali par les propos de Clémentine – n’est pas du genre à se dénoncer. Son féminisme a des limites.
Pendant ce petit reset qui secoue la maison mère de la gauche, Quatennens défend sa cause dans La Voix du Nord. Il y explique en substance avoir payé très cher pour une gifle, dont il n’est pas coutumier, et dévoile les chantages de son ex-compagne. Sans oublier le Scud en direction de l’Intérieur, ce qui lui vaut une plainte en diffamation de Darmanin :
« Plusieurs sources concordantes me disent que cela a été directement orchestré depuis le ministère de l’Intérieur. Je ne suis pas en mesure de l’affirmer moi-même aujourd’hui... »
La gauche, c’est finalement le déchirement permanent. La démocratie dans un parti a du bon, mais quand il faut décider, et agir, mieux vaut que tout le monde soit sur la même ligne, sinon ça fait désordre, comme en Espagne en 1936. Justement, pendant que La France insoumise se déchire, le NPA implose. On ne va pas entrer dans les détails, mais une portion du parti de Poutou (qui cache la vraie direction trotskiste) s’est décrochée pour aller se coller sur LFI. Une militante, avec tout ce qu’il faut comme vocabulaire abscons, pire que le droit institutionnel !, raconte en 51 tweets la scission de ce micro-parti d’extrême gauche. Là, c’est la première tranche :
Congrès du NPA : que s'est-il passé ce week-end, et pourquoi cette séparation ? Un long thread (00/51)
— Conall (@ConallOg) December 12, 2022
Quand on voit tout ce tableau, on se dit qu’on est mieux du côté des méchants qui ont misé sur la fusion du social et du national : une gauche sociale sans le national, ça donne LFI qui se plie aux règles de la tyrannie européiste. Une gauche sociétale sans le social, et encore moins le national, c’est un agglomérat impossible entre des minorités agressives et contradictoires.
Vous nous direz, à droite et a fortiori à l’extrême droite, c’est pas mieux. On est d’accord : le libéral ou le national sans le social est voué à l’échec. On souhaite donc une pas trop désagréable traversée du désert à Quatennens, il aura le temps de lire nos coffrets de Noël et de muscler son jeu national. Quant aux féministes de LFI, si elles prennent un jour le pouvoir, elles n’auront plus que des cendres entre leurs mains.
Autain et le devoir d’exemparité