Le site Euronews, qui licencie actuellement 200 salariés à Lyon, explique le dissensus entre l’UE et la Chine : les 27 voudraient que la Chine condamne la Russie dans le conflit contre l’Ukraine.
Non seulement la France est à la traîne de l’UE en matière de diplomatie, mais l’UE est à la traîne des États-Unis, qui veut la guerre, et la guerre sur le sol européen. Mais ça n’a pas l’air d’inquiéter Leyen & Macron, qui nous poussent vers l’abîme.
Comment peut-on alors soutenir que Macron travaille pour un « retour à la paix » ?
Le chef de l’État français entamera mercredi 5 avril son voyage en Chine. Mais pas seul, en compagnie d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Faut-il voir dans ce duo la fin de la singularité gaulliste en matière de politique étrangère ou la concrétisation d’une « souveraineté européenne » ?
Comme Tintin dans Le Lotus Bleu, Emmanuel Macron s’est cru obligé d’emmener à Pékin, début avril, sa capitaine Haddock à lui, l’ineffable Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. On ne sait si Milou, je veux dire Josep Borrell, le « ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne », sera lui aussi dans les bagages présidentiels pour cette expédition sans précédent. Mais l’événement, car c’en est un, mérite qu’on s’y arrête. Jusqu’ici, en effet, on avait cru naïvement que la France, puissance nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, était encore capable de conduire souverainement sa politique étrangère comme jadis un certain général de Gaulle, qui avait, le 27 janvier 1964, reconnu la République populaire de Chine, présidée à l’époque par Mao Tsé-toung. Avec ces mots : « En vérité, il est clair que la France doit pouvoir entendre directement la Chine, et aussi s’en faire écouter ».
L’affaire avait fait grand bruit à l’époque. Les deux pays avaient accédé à l’arme atomique à peu près au même moment, au début des années 1960, l’un pour s’émanciper de la tutelle anglo-saxonne, l’autre pour marquer son indépendance à l’égard de l’URSS. Mais l’heure n’est plus, côté français en tout cas, à l’ambition d’une voix « singulière », et encore moins d’un « rang » pour la France dans les grandes affaires du monde : Macron, en militant européiste convaincu, tout autant qu’en activiste de la mondialisation heureuse où il excella jadis comme banquier, a depuis longtemps troqué l’ambition nationale pour une imaginaire « souveraineté européenne ». L’invitation de la Commission européenne et de sa présidente à une visite bilatérale de grande importance avec la première puissance de la planète procède de cette conviction.
Elle n’en signale pas moins cependant une étape clé dans la destruction de toute ambition nationale française à l’international. D’autant qu’on avait cru comprendre que ni la Commission européenne, ni sa présidente, nommés par les États, ne disposaient de la moindre légitimité pour conduire la diplomatie, et encore moins la guerre, à la place des États démocratiquement élus, quels que soient les efforts médiatiques autant que bureaucratiques déployés inlassablement en ce sens par l’infatigable Ursula von der Leyen, à l’occasion du conflit ukrainien. On avait cru noter aussi que ladite Commission européenne ne s’était pas fait remarquer récemment pour ses bonnes manières à l’égard de la France, infligeant au contraire défaite sur défaite aux tentatives françaises de peser sur la fixation du prix de l’électricité ou sur le financement du nucléaire dans « la taxonomie » verte de l’Union. À croire que, contrairement à sa réputation, le Président français, finalement, n’est pas si rancunier que cela… Mais au-delà des caprices de Jupiter, ce curieux tandem Pékinois est aussi le révélateur d’un déclassement plus grave encore de notre pays.
L’homme malade de l’Europe
La France, est bel et bien devenue l’homme malade de l’Europe, avec ses manifestations de masse contre la réforme des retraites, ses 3 000 milliards d’euros de dette, son déficit extérieur record à 160 milliards dont un quart avec la Chine (39,6 milliards d’euros en 2021), ses millions de pauvres et de chômeurs ou ceux qui survivent au RSA ou à l’aide alimentaire, son immigration incontrôlée (320 000 premiers titres de séjour et 150 000 demandeurs d’asile en 2022), sa désindustrialisation au profit de la Chine notamment, la panne de ses centrales nucléaires et de ses hôpitaux. Cette France-là, de toute évidence, ne se sent plus assez forte pour parler seule, d’égale à égale, avec la Chine. Elle cherche des appuis.
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Ça m'a fait ma soirée pic.twitter.com/A4TjFFY1oa
— Stratpol (@stratpol_site) April 3, 2023