Il y aurait près de 2 millions d’ « euros-russes » au sein de l’Union Européenne, la très grande majorité vivant dans les trois pays baltes.
Suite au démantèlement de l’URSS, les russophones s’étant installés pendant la période soviétique ou même avant, se sont retrouvés sur ces territoires. Nous parlons peu de la situation de ces individus d’origine russe, alors que ces derniers subissent très souvent une discrimination d’État, sur le continent qui promeut les droits de l’homme à travers le monde.
Pour Konstantin Dolgov, délégué aux droits de l’homme du ministère russe des Affaires étrangères, « la discrimination persiste malgré les nombreux appels et recommandations adressés à Riga et à Tallin par les principales institutions internationales de protection des droits de l’homme ». Ces discriminations s’accompagnent d’une montée du nationalisme et d’une banalisation de l’apologie du nazisme, particulièrement en Estonie et Lettonie, par rejet de la période soviétique.
Il est ainsi, étonnant que des individus vivant en Union Européenne ne disposent pas de la citoyenneté et se retrouvent apatrides, alors qu’ils vivent depuis plusieurs décennies sur ce sol ; d’autant plus que, Serguei Lavrov affirme que, « ce sont des gens qui vivent en Lettonie, qui veulent y vivre… ». La situation de ces « russes » varie grandement d’un État à l’autre, en fonction de leur démographie et de l’histoire du pays.
Alors que l’Union européenne veut mettre en place une politique de quotas de clandestins illégaux sur le sol européen, elle ferait mieux de veiller à la normalisation de la situation des individus apatrides, vivant ici depuis plusieurs décennies.
La Lituanie, le bon élève
La Lituanie est le « bon élève » des pays baltes. Il dispose de la plus petite minorité russophone. À coté de cette dernière, le territoire compte une importante minorité polonaise. Ils sont respectivement 9 % et 7 %.
80 % de la population parle le lituanien, alors que seulement 62 % en Estonie et 55 % en Lettonie. Les russophones sont mieux intégrés que les minorités polonaises, la Lituanie cherche davantage à « dé-poloniser » le pays. La Pologne est vue comme un occupant depuis des siècles également. En Lituanie, plus de 90 % des minorités non lituaniennes ont été naturalisées. Cela a été possible grâce à la loi de 1989 qui fut souple et a permis à 98 % des russophones d’être naturalisés. Cette loi a été durcie en 1997.
En 1995, est créé l’Union des Russes de Lituanie qui est une association visant à défendre les droits auprès du gouvernement lituanien. La radio et télévision publique lituanienne proposent des émissions en russe, polonais, biélorusse et bien d’autres langues encore. L’État respecte ainsi le droit de ces minorités installées historiquement sur son sol.
Entre 1990 et 1995, le nombre d’école russe a même augmenté de 10,5 %. En 2009, sur plus de 2000 écoles, on compte 64 écoles polonaises, 38 russes et des écoles d’autres minorités.
Toute fois, les lois ne sont pas traduites dans les langues minoritaires, alors que toutes les lois sont traduites en anglais. En outre, la Lituanie a ratifié la Convention européenne des droits de l’homme. Dans ce sens, des institutions parlementaires chargées de surveiller le respect des droits de l’homme ont été créés, afin de protéger les minorités ethniques notamment.
La Lituanie fait figure d’élève sérieux ou de modèle à suivre pour les deux autres pays baltes qui auraient des choses à tirer du modèle lituanien.