Notre ministre de la Culture, la jolie Audrey Azoulay, suite à l’annulation du concert de Black M à Verdun, a dénoncé « un ordre moral nauséabond ». Alors là, c’est l’ail qui dit à l’oignon « tu pues ». Démonstration.
Parmi le torrent de mots déversé quotidiennement par l’ensemble des tuyaux médiatiques dans l’océan de la mémoire collective, nous avons retenu une espèce de poisson assez spéciale : le « nauséabond ». Le « nauséabond » est un produit de la gauche politico-culturelle contre la pensée de ce que cette dernière appelle « l’extrême droite ».
Le qualificatif, infamant, puisqu’il renvoie à une odeur de poubelles ou de pourriture, est censé mettre un terme à toute discussion, débat ou contact intellectuel avec les réprouvés qu’on traite de la sorte. C’est un stigmate, fabriqué et utilisé à outrance par cette gauche qui dit lutter contre la stigmatisation. Mais si on devait s’arrêter aux contradictions de la gauche... Ceci étant dit, nous avons relevé quelques uns de ces poissons, sans oublier leur contexte, et donc, ceux qui les ont envoyés dans le flux.
Cette petite étude sociologique n’a qu’une ambition scientifique : montrer que le nauséabond – ce 49-3 des « limités » – est brandi en cas d’impasse conceptuelle, d’inversion accusatoire, ou de refus du débat démocratique. C’est un des outils totalitaires dont la gauche abuse. Mais soyons précis : par gauche, nous entendons le climat socioculturel construit par les préceptes de l’idéologie dominante et ce, depuis l’avènement des médias de masse. Car avant, les Français – pour ne parler que d’eux – subissaient moins ce lavage de cerveau. Il est beaucoup plus difficile aujourd’hui d’échapper, même si on n’en pense pas moins, à ce pilonnage cérébral.
Nous sommes dans Salut les Terriens, sur Canal+, le 17 septembre 2011. L’humoriste Didier Porte est opposé à Chantal Brunel, le député UMP qui a suggéré de remettre les immigrés « dans les bateaux ». Elle ne s’était pas trompée, soit dit en passant. Sa petite sortie sur l’immigration avait déchaîné la gauche.
Didier Porte : « Moi je vois pas l’intérêt de donner la parole à madame Brunel... Pourquoi écouter les subalternes, écoutons Claude Guéant. »
Chantal Brunel : « Sur ce plateau je suis quand même élue. »
Didier Porte : « Ça ne justifie pas de tenir des propos nauséabonds. »
Dans Le Parisien du 8 mars 2006, grande interview d’Arthur :
« Ajoutez à ça l’image nauséabonde véhiculée par les Guignols. Oui, j’ai de l’argent, parce qu’il y a beaucoup d’argent à la télé. Mais pas plus que Delarue, Sébastien ou Drucker, qui en a plus que nous tous. »
Et maintenant, un passage du journal Le Monde du 18 novembre 2009 par le journaliste Bruno Lesprit :
« C’est plus fort que lui. Ulcéré par un milieu de terrain auxerrois, Louis Nicollin n’a pu s’empêcher, le 31 octobre, de le traiter de "petite tarlouze", en promettant qu’au match retour on allait "s’occuper" de son cas. Le Collectif contre l’homophobie (CCH) a sitôt condamné les propos du président du Montpellier Hérault Football Club, "aussi nauséabonds que l’odeur des poubelles qui ont fait sa renommée" [il est le patron du groupe du même nom, spécialisé dans le traitement des déchets, NDLR]. Louis Nicollin s’est excusé auprès du joueur. À sa manière : "On peut se parler, se dire les choses. On est des hommes, pas des gonzesses." Il devait cependant s’expliquer devant le Conseil national de l’éthique, lundi 16 novembre. »
Le 14 janvier 2009, dans le 7/10 de France Inter, « l’humoriste » Stéphane Guillon s’attaque à Dieudonné :
« Non y’a pas de sujets d’actu transcendants. La guerre à Gaza ? Écrire un truc drôle là-dessus je vois pas qui pourrait. À part Dieudonné évidemment qui manie comme personne subtilité et bon goût, jamais nauséabond, toujours sur le fil. Est-ce qu’on pourrait pas, c’est une idée est ce qu’on ne pourrait pas garder les 20 000 Maliens qu’on doit virer cette année et mettre Dieudonné à la place ? On renonce à la quantité c’est vrai mais niveau qualité on y gagne à mort. »
C’est Hervé Ryssen qui relève l’information suivante :
« Pour Le fabuleux Destin d’Amélie Poulain, (France, 2001), le scénario et les personnages étaient vraiment trop franchouillards : Serge Kaganski, critique du magazine Les Inrockuptibles, n’y tint plus, et déclara dans Libération du 30 mai 2001 : c’est "un film à l’esthétique figée et qui surtout présente une France rétrograde, ethniquement nettoyée, nauséabonde". »
Extraits du communiqué du CRIF en date du 3 décembre 2004 :
Dieudonné « a une posture nauséabonde parce qu’il joue sur les limites de l’acceptable ». Le CRIF « attend des associations antiracistes et du ministère public qu’ils réagissent sur le plan judiciaire pour faire sanctionner ce type de propos ».
La marionnette PPD à Le Pen dans Les Guignols de l’Info le 4 avril 2007 : « Quand même, il véhicule vraiment des idées nauséabondes. »
Le Monde du 7 février 2011 revient sur les célébrations nationales et l’exclusion de Céline par le ministre de la Culture :
« Dans le débat à propos de Céline, ceux qui ont fini par avoir sa peau ont tout mélangé. Céline était un auteur sulfureux ? Souvent ignoble ? Évidemment. Fallait-il le boycotter ? Surtout pas ! Au contraire ! C’était même la raison de s’y arrêter. D’explorer l’œuvre. Le "Voyage", mais aussi les textes nauséabonds. Ce qui fait de Céline un auteur de première importance, c’est son talent immense, mais aussi cette rage, précisément. Cette incapacité à aimer. Un Céline plus lisse nous ferait moins peur. Mais alors il serait plus éloigné de nous. C’est le vrai Céline qui nous aide à appréhender la vraie vie. C’est ce Céline qui nous permet de saisir la condition humaine dans tout son paradoxe. »
On poursuit avec l’incontournable BHL, quand il s’agit de s’indigner contre tout ce qui n’est pas sioniste, dans l’édition du très obligeant et complaisant Monde du 21 décembre 2001 :
« L’anti-américanisme. C’est, depuis Maurras et Drieu, un rendez-vous, chez nous, de toutes les régressions. C’est un attracteur du pire qui aimante, dans chaque famille politique, ce qu’elle produit de plus nauséabond. Ce que nous avons appris depuis le 11 septembre. »
Changeons un peu de journal pour Nice Matin, du 11 mai 2009, qui ouvre ses colonnes à Serge Klarsfeld, invité à un colloque organisé par le Grand Orient de France :
« “Dieudonné est un réceptacle des frustrations de pas mal de gens. Dans cette période de crise, il est possible que des personnes soient sensibles au fait qu’il passait souvent à la télé, et qu’elles puissent voter pour lui comme on fait une grosse farce qui manque de goût. Sa liste peut avoir un certain succès.”
Pour Serge Klarsfeld, on n’est donc plus dans le cadre rigolard de la candidature Coluche aux présidentielles de 1981, mais dans un marécage nauséabond, où l’antisémitisme n’est jamais éloigné. »
Nous avons assez de matière pour une petite conclusion.
- Rose trouvée près d’une croûte de pizza
« Nauséabond » est une simple contraction de plusieurs caractères interdits par la culture dominante : antisémitisme, antisionisme, anti-américanisme, antiparlementarisme, nationalisme, patriotisme, populisme, droitisme, racisme, homophobie, bref, tout ce qui n’est pas de gauche qui elle, est parfaite. Et sent bon. La gauche sent bon le chômage, l’immigration de masse, la dette, le terrorisme, la pédophilie et la violence de rue. Tous ces parfums mêlés donnant cette saveur particulière qu’on appelle « la démocratie ».