Pire que toutes les prévisions, le taux de chômage a progressé de 2,4% en octobre, soit 46900 demandeurs d’emplois de plus. Principales victimes : les moins de 25 ans (+4,3%). Les licenciements économiques ont explosé : +5,1%. Le nombre de chômeurs a ainsi dépassé les 2 millions. A part ça, nous ne sommes pas en récession…
42200 chômeurs de plus ? 45000 ? Les chiffres officiels sont bien pires : selon la Dares, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 46900 en octobre, soit +2,4% par rapport au mois précédent. Sur l’année, l’augmentation aura été de +4,4% portant le nombre de chômeurs de catégorie 1 au delà de la barre symbolique des deux millions, à 2 004 500. En septembre, la hausse avait été de 8000 chômeurs, cinq fois moins. Plus de doute possible : la crise devient sociale.
Les moins de 25 ans durement frappés
Parmi les populations concernées, les jeunes de moins de 25 ans sont les plus frappés avec +4,3% de chômeurs sur le mois et +8,3% sur l’année. Les 25-59 ans sont 2,1% de plus en octobre à chercher un emploi (+3,5% sur l’année) et les plus de 60 ans 1,2% (+4,1% sur l’année).
En cause : licenciements économiques, fins de CDD et de contrats d’intérim
Les motifs du chômage sont très clairement marqués par la crise économique. Les fins de contrat d’intérim explosent de 11,5%, alors qu’elles avaient décru de 1,5% en septembre. Au deuxième rang, les licenciements économiques, qui avait baissé de 2,6% en septembre, bondissent de 5,5%. Les non renouvellement de CDD mettent au chômage 2,7% de personnes en plus.
La tentative (ratée) de préparer l’opinion
Envoyés successivement au charbon, Eric Woerth et Laurent Wauquiez avaient bien tenté de donner un signal pour éviter la surprise. Le premier avait insisté sur le fait que les heures supplémentaires n’empêcheraient pas la crise économique de générer du chômage. Le second avait avancé la fourchette, alors pessimiste, de 40 à 50.000 chômeurs de plus, annonçant une hausse plus importante qu’en août (+2,2%), et censée amorcer une année de hausse.
Difficile pour Christine Lagarde de brandir un de ses fameux euphémismes : les 0,14% de croissance au troisième trimestre dont elle s’était félicitée n’ont pas empêché le recul de 5,5% des offres d’emplois à l’ANPE, sous les 300.000, totalisant 9,9% de baisse sur l’année. La récession « technique » n’est pas là mais le recul social la précède.
OCDE et Insee, les prochains chiffres qui vont faire mal
La ministre de l’Economie n’est pas au bout de ses peines : elle qui s’agaçait déjà en juin dernier du « pessimisme » de l’Insee devra réagir jeudi 4 décembre à la publication du taux de chômage en France. Selon l’OCDE, il pourrait atteindre les 7,5% (contre 7,2% en septembre) et continuer de croître jusqu’en 2010 avec un pic à 8,7%. L’organisme table sur une homogénéisation du profil des demandeurs d’emplois, ne se concentrant plus sur les jeunes : du fait du ralentissement de la consommation et de la crise de confiance dans les entreprises, la croissance devrait freiner et l’emploi piler avec elle.
En attendant, fidèle à elle-même, Christine Lagarde s’accroche aux réformes Sarkozy contre le chômage : création du Pôle emploi, augmentation de 100.000 du nombre de contrats aidés en 2009 et extension aux bassins d’emploi en difficulté du contrat de transition professionnel. Seul oubli dans le communiqué de Bercy : le total de 2 millions de demandeurs d’emploi, psychologiquement trop violent, peut-être. Tant qu’il y a de l’espoir…
Source : http://www.marianne2.fr
42200 chômeurs de plus ? 45000 ? Les chiffres officiels sont bien pires : selon la Dares, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 46900 en octobre, soit +2,4% par rapport au mois précédent. Sur l’année, l’augmentation aura été de +4,4% portant le nombre de chômeurs de catégorie 1 au delà de la barre symbolique des deux millions, à 2 004 500. En septembre, la hausse avait été de 8000 chômeurs, cinq fois moins. Plus de doute possible : la crise devient sociale.
Les moins de 25 ans durement frappés
Parmi les populations concernées, les jeunes de moins de 25 ans sont les plus frappés avec +4,3% de chômeurs sur le mois et +8,3% sur l’année. Les 25-59 ans sont 2,1% de plus en octobre à chercher un emploi (+3,5% sur l’année) et les plus de 60 ans 1,2% (+4,1% sur l’année).
En cause : licenciements économiques, fins de CDD et de contrats d’intérim
Les motifs du chômage sont très clairement marqués par la crise économique. Les fins de contrat d’intérim explosent de 11,5%, alors qu’elles avaient décru de 1,5% en septembre. Au deuxième rang, les licenciements économiques, qui avait baissé de 2,6% en septembre, bondissent de 5,5%. Les non renouvellement de CDD mettent au chômage 2,7% de personnes en plus.
La tentative (ratée) de préparer l’opinion
Envoyés successivement au charbon, Eric Woerth et Laurent Wauquiez avaient bien tenté de donner un signal pour éviter la surprise. Le premier avait insisté sur le fait que les heures supplémentaires n’empêcheraient pas la crise économique de générer du chômage. Le second avait avancé la fourchette, alors pessimiste, de 40 à 50.000 chômeurs de plus, annonçant une hausse plus importante qu’en août (+2,2%), et censée amorcer une année de hausse.
Difficile pour Christine Lagarde de brandir un de ses fameux euphémismes : les 0,14% de croissance au troisième trimestre dont elle s’était félicitée n’ont pas empêché le recul de 5,5% des offres d’emplois à l’ANPE, sous les 300.000, totalisant 9,9% de baisse sur l’année. La récession « technique » n’est pas là mais le recul social la précède.
OCDE et Insee, les prochains chiffres qui vont faire mal
La ministre de l’Economie n’est pas au bout de ses peines : elle qui s’agaçait déjà en juin dernier du « pessimisme » de l’Insee devra réagir jeudi 4 décembre à la publication du taux de chômage en France. Selon l’OCDE, il pourrait atteindre les 7,5% (contre 7,2% en septembre) et continuer de croître jusqu’en 2010 avec un pic à 8,7%. L’organisme table sur une homogénéisation du profil des demandeurs d’emplois, ne se concentrant plus sur les jeunes : du fait du ralentissement de la consommation et de la crise de confiance dans les entreprises, la croissance devrait freiner et l’emploi piler avec elle.
En attendant, fidèle à elle-même, Christine Lagarde s’accroche aux réformes Sarkozy contre le chômage : création du Pôle emploi, augmentation de 100.000 du nombre de contrats aidés en 2009 et extension aux bassins d’emploi en difficulté du contrat de transition professionnel. Seul oubli dans le communiqué de Bercy : le total de 2 millions de demandeurs d’emploi, psychologiquement trop violent, peut-être. Tant qu’il y a de l’espoir…
Source : http://www.marianne2.fr