Fleur Pellerin a critiqué sur Canal + l’interdiction par la justice de diffusion aux mineurs du film érotique Love de Gaspar Noé. Pour Christian Combaz, la ministre de la Justice se dispense du service minimum en attaquant la puissance publique au bénéfice d’intérêts privés.
Notre ministre de la Culture qui, à force de s’occuper de choses essentielles, n’a même plus le temps d’ouvrir un livre, s’est trouvée une cause urgente à défendre : permettre l’accès des spectateurs de moins de 18 ans à un film où l’on voit, selon certaines rumeurs, un organe masculin dans les meilleures dispositions. C’est à la fois très courageux de la part de la ministre, et très prioritaire en ce moment comme chacun peut en juger. Non, c’est vrai, la France entière espérait qu’elle allait, toutes affaires cessantes, voler au secours d’un producteur privé, sur fonds publics, pour lui éviter de boire le bouillon sur une provocation. C’est fait, nous voilà soulagés.
Le fait que ledit producteur l’ait inondée de propos vengeurs au mois de juillet en prétendant qu’elle faisait le jeu du Front national si elle interdisait le film aux mineurs, le fait que le réalisateur ait un carnet d’adresses capable de ruiner n’importe quelle carrière publique sur trois coups de fil, n’ont absolument rien à voir avec le revirement de la ministre. Elle a pris sa décision en toute indépendance.