Face aux risques de pénurie de gaz, chaque pays membre de l’Union européenne (UE) va devoir faire plus d’efforts que prévu. Ce mercredi, la Commission européenne a proposé que chacun d’entre eux fasse « tout son possible » pour réduire, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation nationale de gaz d’au moins 15 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période, dans le cadre d’un plan d’urgence, alors que l’Europe traverse sans doute sa plus grave crise énergétique.
« C’est dès maintenant qu’il faut réduire notre consommation énergétique pour ne pas avoir de récession sur notre marché unique », a prévenu la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui veut que l’Europe soit prête, y compris à subir le pire des scénarios qui verrait la Russie couper le gaz à l’Europe. Ce qui pourrait potentiellement réduire le produit intérieur brut européen de 1,5 % si l’hiver est froid, estime la Commission.
Chacun va donc devoir, sur une base volontaire pour l’instant, solliciter ménages et entreprises pour participer à l’effort qui doit permettre aux Européens de passer l’hiver au chaud, et aux entreprises de ne pas mettre la clé sous la porte dans les prochains mois.
Le plan doit être discuté mardi 26 juillet lors d’un Conseil des ministres européens de l’Énergie. « Je m’attends à ce que tous les États membres me disent qu’ils ont déjà fait beaucoup d’efforts mais, en réalité, aujourd’hui, il n’y a que 5 % de réduction de la consommation énergétique en Europe, c’est insuffisant », a déclaré la commissaire à l’Énergie, Kadri Simson.
L’Europe compte en tout cas suivre méticuleusement les efforts de chaque État membre à qui elle va demander de lui faire parvenir, tous les deux mois, la liste des mesures prises. L’exécutif communautaire recommande tout à la fois la réduction des chauffages et de la climatisation, la transition verte là où elle est possible, le passage à d’autres sources énergétiques quand cela est nécessaire.
Le cadre temporaire d’aides d’État, qui avait été mis en place au début de la crise ukrainienne, va d’ailleurs être mis à jour pour favoriser toutes les substitutions possibles. Si les États membres agissent pour atteindre les objectifs de réduction de la demande, « la tentative de Poutine de nous manipuler échouera », a déclaré le chef du climat de l’UE, Frans Timmermans.
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Addendum : Le Portugal est « totalement opposé » à la proposition de l’Union européenne de réduire la consommation de gaz et l’Espagne ne demandera pas à ses citoyens de réduire leur consommation de gaz. (Source)