« Ce qui était caché sera dévoilé »
Nous sommes à une époque charnière, personne n’en doute. « Quelque chose est en train d’être dévoilé », tel est le sentiment de la plupart de nos contemporains à peu près lucides. En outre, ce « quelque chose en train d’être dévoilé » pourrait bien être le « quelque chose le plus important ».
Notre hypothèse de travail sera que ce « quelque chose le plus important qui est en train d’être dévoilé » concerne la manière dont le Pouvoir s’exerce réellement dans les sociétés occidentales postmodernes.
Notre propos est ici plutôt méthodologique, il concerne avant tout le « Comment fait-on quelque chose ? », et dans un second temps le « Pourquoi ? » ou le « Qui ? » Notre question primordiale est donc : « Comment exerce-t-on le pouvoir aujourd’hui ? »
Les motivations des acteurs du Pouvoir ainsi que leur habillage identitaire ne sont pas sans intérêt, mais ils sont permutables, la même méthode pouvant être appliquée par des acteurs différents. Ces motivations et cet habillage identitaire ne constituent donc pas des constantes mais des variables de la situation. Or, ce sont les constantes qui nous intéressent au premier chef, sachant que ce sont elles qui définissent le socle fondamental de la situation, et qu’elles constituent de ce fait la partie la plus précieuse du dévoilement actuel.
Évidemment, il faut éviter de tomber dans le « politiquement correct », qui interdit d’appeler un chat, un chat et qui oblige à tourner autour du pot sans jamais désigner clairement « qui » sont les acteurs de la situation. Mais rappelons-nous simplement que cette désignation nominative claire et distincte des « minorités actives » qui exercent le Pouvoir ne suffira jamais à accomplir la totalité du travail de décryptage de la situation. L’analyse de la méthodologie pure du Pouvoir, donc indépendamment de l’identité de ses acteurs, non seulement est incontournable, mais suffit parfois largement pour en neutraliser les effets nuisibles.
En clair : la surreprésentation statistique effective et indéniable des pro-israéliens et des pro-américains dans les sphères de ce Pouvoir oligarchique occidental ne suffit pas à expliquer toute l’étendue du désastre, il faut chercher encore au-delà, dans le « comment travaillent-ils ? », ce qui suppose de mettre entre parenthèses, pour un moment du moins, le « qui sont-ils ? », quitte à y revenir par la suite.
En outre, l’avantage de se concentrer sur l’analyse des méthodes, c’est d’éviter de trop spéculer sur les identités et les intentions, spéculation qui comporte toujours un risque de dérive interprétative et de divagation psychologique. Au lieu de cela, il semble judicieux de s’appuyer dans un premier temps sur un matériau empirique, factuel et objectif incontestable, constitué par les textes de référence des méthodologies appliquées par le Pouvoir, textes qui existent, qui sont publiés et dont les pratiques sont enseignées. À ce stade, le travail en « source ouverte » est suffisant.
Vers une méthodologie souverainiste
En résumé, la méthodologie du Pouvoir consiste à défaire la souveraineté populaire, dans tous les sens du terme, politique, économique, énergétique, alimentaire, cognitif… Il nous faut donc élaborer un nouveau « discours de la méthode », qui répondra à la question « Comment refaire de la souveraineté ? », dans tous les sens du terme également. Ce discours de la méthode souverainiste sera fondé comme le prônait Descartes sur des « idées claires et distinctes », et s’opposera ainsi à la confusion des émotions, des sentiments et des affects, typique de l’hystérie collective dans laquelle le Pouvoir oligarchique veut nous plonger pour nous aliéner. À travers la construction de ce discours, il s’agira d’annuler la façon dont l’oligarchie règne sur nous, en nous formant à ses propres méthodes de gouvernance.
En effet, pour s’exercer efficacement, le Pouvoir s’appuie sur une sorte de « technologie organisationnelle », une doctrine managériale étendue aux sociétés entières, qui fournit les clés, quand on la maîtrise, de son côté obscur, à savoir une « technologie désorganisationnelle », ou encore « management négatif ».
Nous devons arriver collectivement à la conscience lucide que des techniques de désorganisation nous sont appliquées. Comment nous sont-elles appliquées ? Essentiellement au travers de deux stratégies combinées : une « stratégie du choc » libérale, consistant à créer de manière complètement artificielle des crises économiques, associée à une « stratégie de la tension » identitaire, consistant à créer de manière complètement artificielle des tensions identitaires (ethnico-culturelles et de genre).
Gouverner par le chaos, comme nous l’avons écrit ailleurs. La conscience collective de ce management négatif qui nous est appliqué permet de ne plus en être la victime aveugle et le simple jouet, puis de commencer à reconstruire et « re-tricoter » ensemble le tissu psycho-socio-économique populaire et national que le Pouvoir passe son temps à détruire et détricoter.
Il est compréhensible que cette phraséologie un peu technicienne en rebute plus d’un, mais nous n’avons pas d’autre choix aujourd’hui que de l’adopter, si nous voulons nous mettre à niveau et rattraper notre retard. Le Pouvoir a quelques décennies d’avance sur le peuple pour ce qui concerne le niveau de conscience et de précision de son mode opératoire. Or, la force, c’est la précision. Si nous voulons être forts, nous devons être précis. Le Pouvoir le sait, raison pour laquelle il essaye par tous les moyens de nous rendre imprécis.
Postures et impostures
Globalement, le dévoilement en cours concerne donc la vraie nature du Pouvoir en Occident : quelles sont ses méthodes, comment procède-t-il ? Le terme générique que nous employons pour qualifier le travail de désorganisation du peuple par le Pouvoir est celui d’« ingénierie sociale ». Certes, il existe une ingénierie sociale positive et constructive, mais la négative est tellement majoritaire et écrasante que le rappel systématique du distinguo nous paraît superflu dans l’usage. Ce dévoilement des méthodes du Pouvoir représente le danger maximum pour le Pouvoir, lequel tire sa substance du fait qu’il est caché, inconnu.
La spécificité du Pouvoir actuel, sa constante, aux antipodes de l’ostentation du Pouvoir traditionnaliste, est d’avancer masqué, donc de truquer la réalité, de « faire croire » qu’il n’existe pas ou qu’il n’est pour rien dans la situation actuelle. C’est le processus de « naturalisation », élément clé du management des perceptions : faire passer pour naturel ou involontaire ce qui a été en fait conçu et installé de manière parfaitement intentionnelle et réfléchie.
On se souvient de la sentence assénée pendant des années par Margaret Thatcher : « There Is No Alternative » (également connue sous l’acronyme TINA), et dont l’esprit se traduit aussi par : « Il n’y a aucun plan B ». L’un des objectifs de cette propagande est de parvenir à ancrer dans les esprits que si le peuple s’abêtit et dégénère, ou pire, s’il entre en guerre civile, c’est que c’est dans sa nature, « l’humain est mauvais de toute façon », et cela n’a rien à voir avec les conditions socioéconomiques que le Pouvoir configure intentionnellement, et qui pourraient être autres.
Autre technique de dissimulation du Pouvoir, rappelée par Alain Soral dans Comprendre l’Empire : le fort, qui exerce le pouvoir, se fait passer pour le faible, qui le subit. Dans les systèmes de type capitaliste, le fort étant le riche, comment va-t-il réussir la performance de se faire passer pour le faible, c’est-à-dire le pauvre ? En déplaçant le débat du champ socioéconomique vers celui de l’identitaire. S’il le faut, afin de se faire passer pour le bouc émissaire universel, la victime absolue, le plus faible des faibles, de sorte à inhiber ainsi tout esprit critique à son encontre, le riche-fort ira même jusqu’à organiser en sous-main, au moyen d’un « idiot utile » sous contrôle (parfois moustachu ou barbu), des persécutions contre des gens possédant un trait identitaire commun avec lui mais d’un niveau socioéconomique inférieur, donc aisément sacrifiables.
Les images de souffrance produites dans l’opinion publique seront ensuite récupérées, exhibées et exploitées dans un discours victimaire étendu à l’ensemble du groupe possédant ce trait identitaire commun, de sorte à recouvrir et dissimuler la perception des antagonismes de classes socioéconomiques internes à ce groupe en sous-lignant uniquement et de manière répétée la perception du trait identitaire. Notons que ce stratagème trouve à s’appliquer à tout ce que l’on appelle les « minorités », et produit ce que l’on nomme du communautarisme.
Le cadre théorique de René Girard est ici adéquat pour comprendre les dynamiques en jeu. Le « bouc émissaire » est une place archétypale à occuper dans le jugement. Dans un premier temps, on pense que le bouc émissaire est coupable. Ensuite, il apparaît que le bouc émissaire est en fait victime. Au signifiant « victime » est toujours associé par glissement sémantique le signifiant « innocente ». Cette apparition de l’innocence du bouc émissaire que l’on croyait coupable possède un impact émotionnel qui écrase toute pensée critique. Le sentiment d’injustice à réparer déferle comme un tsunami qui noie tout jugement lucide dans un pathos absolutiste.
Car il se pourrait bien que le bouc émissaire soit effectivement un peu coupable quand même ! On corrige donc la première erreur, « le bouc émissaire est coupable », mais pas la deuxième, « le bouc émissaire est innocent ». La fabrication de victimes, essentiellement par des meurtres de masse, vise à éliminer toute forme de pensée rationnelle, c’est-à-dire nuancée, relativiste, en l’occurrence que le bouc émissaire est parfois effectivement victime innocente, mais aussi parfois coupable.
La guerre civile : finalité de l’ingénierie sociale
Cette mise en scène de l’innocence totale, cette revendication à cor et à cri du statut de victime absolue, donc de « vache sacrée », intouchable et incritiquable, cherche à imprimer dans les esprits un : « Ils ont assez souffert comme ça, laissons-les tranquilles ». Mais loin d’apaiser les tensions, cette manipulation participe en réalité d’un processus visant à les exacerber.
Dans le cadre d’une ingénierie sociale schismogénétique (ou polémogénétique), c’est-à-dire visant à créer des conflits, la pensée rationnelle et nuancée doit être affaiblie par la production de jugements purement émotionnels, globalisants, essentialistes, absolutistes, « tout noir ou tout blanc ». Cette pensée par blocs homogènes, par totalisations manichéennes, est une tendance pernicieuse de l’esprit humain. Elle peut être disciplinée et amoindrie, pour un effet de socialisation pacificatrice, ou encore renforcée, pour un effet de désocialisation belliqueuse. Ces types de jugements essentialistes, incapables d’assumer des compromis diplomatiques et dialectiques, obéissent au mécanisme émotionnel de « montée aux extrêmes » décrit par Girard en termes de rivalité mimétique, ou de schismogenèse (création de division) par Gregory Bateson.
Toutes les formes de compétition victimaire sur critères identitaires s’inscrivent dans ce dispositif. On peut donc les appeler des « rivalités identitaires » et observer qu’elles fournissent un bon outil de désagrégation sociale dans la mesure où elles fabriquent des tensions artificielles, sans raison objective, mais entièrement fondées sur des questions d’image de soi ou d’autrui, raisons purement subjectives, donc. Pour couper court à ces bêtises, qui peuvent malheureusement se révéler lourdes de conséquences, il faut toujours se demander : « Qui a intérêt à ces tensions ? », « À qui profite le crime ? » En général, à celui qui vous intime de répéter après lui, tel un hypnotiseur, qu’il est incapable de faire du mal…
La violence dans les sociétés humaines n’est pas naturelle. En effet, laissé à lui-même, spontanément, le peuple est conservateur et pacifique. Dans les sociétés traditionnelles, quand des tensions apparaissent, on se réunit et on se concerte, on essaie de régler le problème par le langage, donc par la raison, principe de la palabre africaine ou de la choura en Islam.
Cette nature populaire conservatrice et pacifique forme un obstacle à la « conduite du changement » que les ingénieurs sociaux tentent toujours d’impulser, au prix de la violence. La question qui se pose alors aux ingénieurs sociaux est : « Comment rendre le peuple révolutionnaire et violent ? », afin de provoquer une rupture dans les habitus et les structures, et de profiter du moment de flou de la transition ainsi que de l’énergie dégagée pour réécrire et recomposer la structure psychosociale dans le sens qui les intéresse. Fluidifier, donc détruire, avant de rigidifier mais sur d’autres bases. (Le manuel de Gene Sharp, par exemple, va dans ce sens.)
Évidemment, il arrive que des troubles sociaux adviennent spontanément. Mais au-delà d’un certain seuil, on remarque que la violence est toujours provoquée par des gangs, renommés Al-Qaïda, AQMI ou Machin-chose, contrôlés et rémunérés par le Pouvoir qui prétend les combattre, qu’il s’agisse de la CIA, du Mossad ou de l’OTAN (pratiques qui s’étalent en direct et presque sous nos yeux en Libye et en Syrie depuis de longs mois).
La révolution, la violence et le changement n’étant pas dans la « nature » du peuple, y parvenir suppose donc de le « dénaturer ». Autrement dit, de le rendre malade. Pour le rendre malade, il faut le faire souffrir. Comment ? D’abord, en lui inculquant une représentation du monde paranoïaque et anxiogène, en un mot schismogénétique, fondée sur des axiomes invérifiables : « L’homme est un loup pour l’homme », ou encore « Les races doivent vivre séparément », ou encore « Les hommes adultes oppriment les femmes et les enfants ». À chacune de ces trois propositions, on peut répondre que si tel était vraiment le cas, l’espèce aurait disparu depuis longtemps.
En réalité, les mécanismes de curiosité, de solidarité, de confiance, de don, de gratuité et d’amour sont bien plus courants et fondateurs dans les sociétés traditionnelles que ce que le révisionnisme postmoderne tente de divulguer avec sa conception libérale de l’humain, fondée sur l’égoïsme concurrentiel, l’agressivité et le calcul intéressé.
Cette suggestion au peuple d’une conception de l’humain libérale et individualiste, pathologique et pathogène, ne vient pas de nulle part. Conformément aux principes du shock testing, c’est-à-dire le « deux poids et deux mesures » érigé en méthode, l’oligarchie essaie de programmer deux types de comportements : pour elle, des comportements de solidarité en réseau favorisant sa propre organisation et cohésion ; et pour le peuple, des comportements libéraux, fondés sur l’égoïsme concurrentiel, « chacun pour sa gueule », favorisant la désorganisation et la décohésion, et qui aboutissent toujours à un affaiblissement de toutes les parties en présence selon un processus lose-lose mis en évidence par la théorie des jeux.
Une illustration littéraire en est donnée dans 1984, quand Winston Smith croit sauver sa vie en trahissant la femme qu’il aime, épreuve dont il ressortira de toute façon brisé psychologiquement et qui ne l’empêchera même pas d’être supprimé physiquement à la fin par ses bourreaux.
La conscience de classe aujourd’hui
Dans la terminologie managériale du gagnant-perdant, l’oligarchie essaie donc de programmer une stratégie globale win-lose dissociée, c’est-à-dire uniquement win-win pour elle (gagnant-gagnant) et uniquement lose-lose pour le peuple (perdant-perdant). Pour ce faire, le Pouvoir adopte une stratégie qui est en réalité tout sauf libérale, notamment dans le business, industriel comme financier, où foisonnent les concentrations verticales, les ententes au sommet, les pactes de non-agression pour se répartir les marchés en amont et fausser la concurrence, les délits d’initiés, les pistons, les accords et contrats privé/public entre Frères de loge et les mariages entre dynasties pour renforcer le patrimoine.
Des lois anti-trust ou anti-monopole existent ici ou là, mais l’essentiel de l’économie repose sur le lobbying et l’espionnage industriel, secteurs qui échappent totalement à toute régulation. De temps en temps, l’information sur cette vérité sort, mais en général le grand public n’en sait rien car il doit impérativement continuer d’être éduqué dans le mensonge et la naïveté d’un libéralisme « naturel », où l’individu pourrait se passer du soutien d’un réseau pour réussir, pour peu qu’il entre dans une compétition acharnée avec autrui. C’est la fiction totale du self-made man, mythe fondateur bien connu du monde anglo-saxon.
En réalité, l’oligarchie possède une conscience de classe très affirmée, bien plus forte aujourd’hui que dans le peuple. Cela ne doit rien au hasard. La disparition presque totale d’une conscience de classe populaire a été voulue et programmée par l’oligarchie pour affaiblir le peuple, comme le montrent Serge Halimi (Le grand bond en arrière) ou Monique et Michel Pinçon-Charlot. La promotion de l’idéologie de la libre concurrence ne poursuit en fait qu’un but : affaiblir ceux qui y croient et qui passeront ainsi leur temps à échouer sans comprendre et à s’entre-déchirer.
La survie dans le monde, a fortiori en territoire hostile, suppose nécessairement l’altruisme, l’entraide et la cohésion d’un réseau supra-individuel. Dans la perspective des Bases Autonomes Durables, l’unité de départ choisie devrait donc être d’emblée celle des « villes en transition », qui est aussi celle de l’humanité depuis des milliers d’années, c’est-à-dire le village, ou la collectivité urbaine de taille modérée, plutôt que celle du survivalisme (qui est aussi celle du cinéma hollywoodien), c’est-à-dire l’individu ou les petits groupes, qui n’ont aucune chance de s’en sortir à moyen terme dans le monde réel.
« Il n’y a pas de société, seulement des individus et des familles », dixit Thatcher, déjà responsable du TINA, et qui résume ainsi en deux formules toute l’anthropologie libérale lose-lose que l’oligarchie cherche à enfoncer dans le crâne du peuple pour le désorganiser. En effet, le morcellement, la sédition, les dissensions internes, la fragmentation des groupes viables en sous-groupes de plus en plus précaires, bref la « guerre civile » (la fitna en Islam), toutes ces calamités n’arrivent jamais d’elles-mêmes dans les milieux populaires et traditionnels, dont le mode de vie orienté sur la survie du groupe génère une sagesse interne structurée par les exigences du travail collectif et son impact socialisant, régulateur et pacificateur. Pour que ces calamités adviennent dans le peuple, il faut donc les y injecter, tels des virus. Relire l’album d’Astérix et Obélix, La zizanie…
Les clashs internes sont en revanche monnaie courante dans les milieux du Pouvoir, qui est toujours au bord de l’éclatement, et ce pour des raisons structurelles, contrairement au peuple. En effet, pour nuancer ce que nous disions plus haut sur la cohérence des membres de la « classe transnationale de privilégiés », il faut admettre que seuls l’argent et le pouvoir qu’il confère les rassemble et construit leur lien social. Ils ne poursuivent aucun idéal en dehors du pouvoir pour le pouvoir, et il ne faut pas accorder le moindre crédit à leurs déclarations d’allégeance à telle entité ou leurs professions de foi en telles valeurs, quelles qu’elles soient.
Ce caractère de mercenaires (ou de putains) est aussi la limite de leur solidarité. Les fissures, les trahisons, les lâchages qui deviennent lynchages, apparaissent dès que l’argent vient à manquer et le seul maître reconnu est celui qui paye le mieux (cf. les affaires Madoff ou DSK, et une foule d’exemples moins connus).
Pour résumer sur cette partie, une ingénierie des perceptions efficace doit donc permettre au Pouvoir de devenir invisible en se dissimulant derrière : 1) l’affirmation de lois et de règles dites « naturelles », auxquelles lui-même prétend obéir, alors que c’est lui qui les a définies ; 2) une apparence de faiblesse et de victime inoffensive, donc d’innocuité totale, obéissant à une stratégie en réalité schismogénétique de « division pour régner ».
À suivre.
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