Au cours des négociations avec Recep Tayyip Erdoğan sur la Syrie, Vladimir Poutine a indiqué que les groupes de radicaux avaient pratiquement provoqué la reprise des hostilités dans le pays, ajoutant qu’un document commun avait été concerté sur le règlement.
Les rencontres en comités restreint et élargi sous la présidence des dirigeants russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdoğan, ont duré plus de six heures, vient d’annoncer Sputnik.
Document commun et cessez-le-feu
À l’issue de ses négociations avec Recep Tayyip Erdoğan, Vladimir Poutine a déclaré que les groupes de radicaux en Syrie avaient pratiquement provoqué la reprise des hostilités. Il a ajouté que la Russie et la Turquie avaient concerté un document conjoint sur le règlement en Syrie.
« À l’issue de nos négociations, nous avons mis au point un document commun dont les articles seront rendu publics par les chefs des diplomaties. Ce document expose les décisions que nous avons élaborées avec le président turc, monsieur Erdoğan, au cours de nos consultations qui ont duré plus de six heures », a-t-il souligné.
Recep Tayyip Erdoğan a pour sa part annoncé qu’un cessez-le-feu entrerait en vigueur à minuit.
Le format d’Astana
Le président russe a souligné que la rencontre avec son homologue turc avait été l’occasion de confirmer la nécessité de poursuivre les négociations sur la Syrie.
« Nous avons confirmé aujourd’hui l’intérêt de nos deux pays pour la poursuite d’un travail conjoint dans le cadre du format d’Astana. C’est ce processus qui a donné une sérieuse impulsion au règlement syrien », a poursuivi Vladimir Poutine.
La Russie et la Turquie prévoient de mettre en place un couloir de sécurité dans le gouvernorat d’Idlib dans le secteur de la route Alep-Lattaquié (M4), a déclaré pour sa part Sergueï Lavrov donnant lecture du document.
Négociations fructueuses
Vladimir Poutine a déclaré que ses négociations avec Recep Tayyip Erdoğan n’avaient pas été simples.
« Je voudrais remercier Monsieur le Président […] et tous les collègues turcs pour le travail intense, compliqué, mais constructif qui s’est achevé, à mon avis, sur un résultat positif », a-t-il noté.
La Turquie a dépêché des forces supplémentaires à Idlib sur concertation avec la Russie, a encore fait savoir Recep Tayyip Erdoğan.
Sur la base du respect mutuel
Le président turc a déclaré que son pays avait activement participé au règlement à Idlib et « avait déployé tous ses efforts pour agir en concertation avec les structures russes ».
Il a également dit avoir invité son homologue russe en Turquie à l’occasion du centenaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Il a constaté que Moscou et Ankara avaient une longue histoire de relations et que la Turquie souhaitait poursuivre sa collaboration avec la Russie sur la base du respect mutuel.
Aggravation de la situation
La situation dans la zone d’Idlib a connu une brusque dégradation quand des terroristes du groupe Hayat Tahrir al-Cham ont lancé une offensive contre les positions de l’armée syrienne. Cette dernière a riposté et ses tirs ont touché des soldats turcs qui pourtant ne devaient pas se trouver dans le secteur, a indiqué le ministère russe de la Défense.
Les pertes parmi les militaires turcs ont été de 36 tués et une trentaine de blessés. La Russie a alors déployé des efforts pour que les forces syriennes acceptent un cessez-le-feu. Les morts et les blessés ont été évacués sur le territoire turc. L’aviation russe n’a pas participé aux opérations militaires dans le secteur, a fait remarquer la Défense russe.
À la suite de ces tirs de la part de l’armée syrienne, le gouvernement turc a décidé que les forces syriennes seraient considérées comme des cibles hostiles.
Le ministère russe des Affaires étrangères avait précédemment indiqué que la Turquie n’avait pas respecté certains engagements concernant Idlib. Ainsi, Ankara n’a pas séparé à Idlib l’opposition armée prête à dialoguer avec Damas et les terroristes, a-t-il affirmé.