Lors d’un entretien à plusieurs chaînes dont RT en amont de sa visite en Arabie saoudite, Vladimir Poutine a appelé à restaurer la souveraineté de la Syrie et au retrait des forces étrangères, y compris de l’armée russe si Damas le décide.
En amont de sa visite en Arabie saoudite le 14 octobre, Vladimir Poutine a accordé une interview à trois chaînes arabophones, dont RT. Il y a notamment abordé l’actualité en Syrie, où la Turquie mène une offensive contre les milices kurdes dans le nord du pays. Le dirigeant russe a insisté sur l’importance de respecter la souveraineté de la Syrie, invitant les armées étrangères non conviées par le gouvernement à quitter le pays.
« Tous ceux qui sont présents sur le territoire d’un État étranger, en l’occurrence ici la Syrie, de manière illégitime, doivent quitter son territoire. Cela s’applique à tous les États », a-t-il affirmé.
Vladimir Poutine a alors évoqué le rôle de la Russie, également présente sur le terrain en tant que force conviée par le gouvernement syrien, conformément au droit international :
« Si les futures autorités légitimes de Syrie disent qu’elles n’ont plus besoin de la présence des forces militaires russes, alors, bien sûr, cela s’appliquera également à la Fédération de Russie. »
Le chef d’État russe a poursuivi :
« Aujourd’hui, nous débattons de cette question de manière absolument ouverte avec tous nos partenaires : les Iraniens, les Turcs. Nous en avons également parlé à maintes reprises avec nos partenaires américains. Et j’ai déjà dit ouvertement à mes homologues ce que je vais vous dire : le territoire syrien doit être libéré de toute présence militaire étrangère, et l’intégrité territoriale de la Syrie doit être pleinement rétablie. »
Plus tôt ce mois-ci, le président américain avait annoncé le retrait des troupes américaines des régions frontalières du nord-est de la Syrie, estimant qu’il était temps pour son pays de sortir de « ces guerres ridicules et sans fin ». Contrairement à Moscou, les forces américaines sont présentes illégalement depuis 2016 dans le pays. Cette présence a été vivement dénoncée par Damas à plusieurs reprises.
Au cours de cet entretien avec RT Arabic, Sky News Arabia, et la chaîne saoudienne Al-Arabiya, Vladimir Poutine a également été interrogé sur l’élargissement vers l’Est de l’OTAN. Il a expliqué se méfier des déclarations selon lesquelles la Russie n’avait « rien à craindre » de l’Alliance. Vladimir Poutine a ajouté : « Bien sûr, quand les infrastructures d’un bloc militaire s’approchent de nos frontières, cela ne peut pas nous réjouir. »
Sur un autre sujet, il a décrié les attaques ayant visé des pétroliers dans le golfe Persique, et ce quel qu’en soit l’auteur. Il a ajouté :
« Une puissance aussi importante que l’Iran, qui est présente sur ce territoire depuis des millénaires – les Iraniens, les Perses vivent ici depuis des siècles – a évidemment ses propres intérêts, et ces derniers doivent être respectés. »
Il a par ailleurs rappelé l’importance selon lui de la coopération avec l’Arabie saoudite, qu’il a appelé à renforcer à l’avenir.