Le premier ministre russe appelle à l’établissement d’une “communauté économique harmonieuse de Lisbonne à Vladivostok” dans une tribune au journal allemand Süddeutsche Zeitung. A l’occasion de sa visite officielle en Allemagne, Vladimir Poutine va jusqu’à demander l’établissement d’une zone de libre-échange entre l’Union européenne et la Russie, qui pourrait aboutir à “un marché continental commun”.
Ce rapprochement économique doit se concrétiser par une politique industrielle commune, estime le premier ministre. “Des alliances stratégiques entre entreprises, dans le domaine de la construction navale, aéronautique et automobile, l’industrie spatiale, mais aussi dans les secteurs médical, pharmaceutique, nucléaire et logistique seraient judicieuses”, estime Vladimir Poutine.
Il appelle également à la suppression de l’obligation de visa pour voyager entre les deux ensembles. Cette suppression signifierait “le début d’une vraie intégration entre la Russie et l’Union européenne”. M. Poutine demande par ailleurs la multiplication des prises de participation communes entre entreprises russes et européennes.
Cet appel à l’ouverture économique de la part d’un homme plus réputé pour sa fibre nationaliste que ses idées libre-échangistes est réellement novateur. D’autant plus que le développement de coopérations industrielles entre les deux ensembles est régulièrement freiné par des considérations politiques.
Ces déclarations interviennent alors que l’Union européenne et la Russie sont parvenus mercredi à un accord qui doit permettre l’adhésion du pays à l’Organisation mondiale du commerce. Les deux ensembles ont notamment réussi à s’entendre sur les taxes à l’exportation russes.