Aucun institut de sondage n’avait prédit une si large victoire du camp du « Non » lors du référendum grec. Une grande partie des médias mettait même le « Oui » en tête à quelques jours du scrutin. De quoi s’interroger sur l’impartialité des médias.
Le résultat du vote de dimanche en Grèce a été sans appel. 61,31% pour le « Non » soutenu par Alexis Tsipras et Syriza. Très loin devant ce qu’annonçaient les sondages et la majorité des médias grecs. De quoi entraîner la colère du grouvernement, une enquête officielle a d’ailleurs été lancée ce lundi.
Plusieurs médias ont en effet laissé planer une incertitude sur le résultat pourtant sans appel du référendum. Pratiquement toutes les chaînes de télévision grecques ont d’ailleurs fait campagne pour le « Oui » au référendum. Meilleur exemple sur la chaîne de télévision Mega TV qui imposait à tous ses téléspectateurs un clip en faveur du « Oui » avant le début de tous ses programmes. Des images de gens en train de faire la queue devant les banques ont aussi tourné en boucle à la télévision. Le tout sans que certaines chaines de télévision n’hésitent à utiliser des images vieilles de trois ans... Voire des images venues de Turquie.
Grèce : la propagande contre le #Greferendum bat son plein. Ce tabloïd utilise une image du séisme en Turquie en 1999 pic.twitter.com/LluVBFLv5Y
— Niκoς (@smykos) 1 Juillet 2015
Selon le journaliste Petros Petropoulos, les 29 et 30 juin, les médias grecs auraient consacré 47 minutes au « Oui » contre seulement huit minutes pour le « Non ». Un parti pris qui a énervé le gouvernement d’Alexis Tsipras. Une enquête au sujet de la couverture médiatique de ce référendum a d’ailleurs été lancée dans le pays, rapporte le quotidien To Bima. Selon le journal, de nombreuses plaintes auraient été déposées au sujet de la partialité des médias.
Il y a deux semaines, l’eurodéputé et ancien membre du FMI Panagiotis Roumeliotis avait révélé que des journalistes grecs avaient été invités à un « séminaire » dans les locaux du Fonds à Washington afin de « mieux comprendre le rôle de l’institution ». La nouvelle avait fait grand bruit à Athènes, et cela rend compte de la situation des médias grecs, à la lumière du traitement de l’information lors de la campagne de ce référendum.