Le 26 avril 2003, Victoire Patouillard, militante et présidente d’Act Up, était reçue par Thierry Ardisson pour réagir à l’invitation, lors d’une émission précédente, d’Érik Rémès qui avait commis un roman où il était beaucoup question de pratiques sodomites sans protection, voire dans un but de contamination. La démarche typiquement gauchiste de notre militante homosexuelle ne surprend pas : il s’agissait de tancer Ardisson en lui faisant comprendre qu’on ne doit pas inviter ceux qui n’ont pas l’heur de plaire à Act Up. Procédé habituel du Camp du Bien qui pratique ce qu’Alain Soral appelle la technique de l’édredon et que la petite Victoire demande ouvertement et sans aucune gêne.
Mais à l’époque, Thierry Ardisson s’enorgueillissait d’inviter tout le monde, « sauf des néo-nazis, des mecs d’extrême droite, des fascistes » (sic), il y a quand même des limites – la question restant toujours la même : "Qui" fixe les limites ?
En l’occurrence ce fut Thierry Ardisson lui-même lorsque, quelques années plus tard, il mit à la porte ceux-là même qu’il brandissait dans la vidéo relayée plus bas comme des étendards à sa propre gloire :
Il y a deux théories dans la vie, il y a « pas de liberté pour les ennemis de la liberté » et il y a « je ne partage pas vos idées mais je suis prêt à mourir pour que vous puissiez les exprimer ». Moi je suis de la seconde catégorie. Voilà.
Ainsi donc, Victoire Patouillard – « quel bien vilain nom ! » aurait dit Pierre Aucaigne – vient sur le plateau nous servir sa soupe prohibitionniste en arguant d’une maladie réelle (dont l’origine n’est pas nécessairement là où on le pense) mais d’une épidémie factice et encore plus clairement mensongère à la lumière d’aujourd’hui (14 ans plus tard) :
Quand Guillaume Dustan a dit sur votre plateau on ne meurt plus du Sida, personne ne l’a contredit, vous vous rendez compte de la portée de tels propos aujourd’hui où on sait que l’épidémie de Sida par ailleurs est en pleine reprise.
Victime lui-même de l’agit-prop violente d’Act Up lors de sa précédente émission, Thierry Ardisson s’indignait – par l’entremise d’une solidarité de circonstance bien commode – du saccage dont fut victime la maison d’édition Les Editions Blanche (l’éditeur historique d’Alain Soral) mais aussi le journal 20 ans « parce qu’Alain Soral y travaille » :
Donc c’est dire aux gens qui emploient Alain Soral : si vous continuez à employer Alain Soral, on viendra saccager vos bureaux jusqu’à ce que vous ne l’employiez plus, donc c’est une façon de le mettre au chômage.
C’est exactement ce que fera l’homme en noir quelques années plus tard, lorsque la fameuse température montra de 10 degrés.
Quand Alain Soral (qui, lui, discute vraiment avec tout le monde) bavardait avec le fameux Érik Rémès :