France, 3 avril 2015. Une conférence du chercheur en sciences sociales Nicolas Bourgoin, qui devait se tenir ce soir à Besançon et qui avait pour thème les politiques sécuritaires et liberticides du gouvernement de Manuel Valls vient d’être annulée. Que s’est-il passé ?
La veille, de valeureux djihadistes de la bonne morale avaient lancé contre lui une de leurs armes redoutables : une antifatwa. Cette action régulièrement employée par ce type d’activistes vise à décrédibiliser une personne en l’assimilant à des positions jugées intenables vis à vis de la morale publique dominante. Le chercheur ne serait donc « pas fréquentable », il faudrait alors s’en écarter le plus possible, comme si on risquait d’en être sali. S’en était suivi hier d’un communiqué de quatre de ses collègues du département de sociologie haut placé dans la hiérarchie (Dominique JACQUES-JOUVENOT, directrice du LASA-UFC [le LAboratoire de Sociologie et d’Anthropologie], Sylvie GUIGON, directrice adjointe du LASA-UFC, Christian GUINCHARD, Directeur du Département, Sophie CHEVALIER, directrice adjointe du Département) qui lui ont exigé de l’abandonner, je cite, une « conférence à laquelle nous lui demandons instamment de renoncer ».
Rapidement, la presse locale se fait l’écho de cette nouvelle et c’est non seulement l’image du sociologue qui est salie, mais c’est aussi par là même le journalisme qui s’en trouve revigoré. Il était temps, l’opinion publique s’impatientait.
Il faut dire que les arguments de l’article ne sont que le fruit de liens tout à fait logiques, comme l’atteste de manière irréfutable le début du billet, publié dans l’Est Républicain.
Cela dit, ne jouons pas les vierges effarouchées, il est somme toute logique qu’un journal d’État rende la monnaie de sa pièce à son financier en participant à l’antifatwa généralisée. L’ordre social n’en est que mieux gardé.
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