Le 11 février 2020 la version chinoise du coronavirus 2019-nCoV – apparu initialement, rappelons-le, en Arabie en 2012 – a été officiellement rebaptisée « Covid-19 ». Le 30 janvier, l’Organisation mondiale de la santé l’avait labellisée « urgence de santé mondiale ». Un estampillage qui n’avait été donné que cinq fois depuis la création de cette organisation multilatérale : deux fois pour la fièvre hémorragique Ebola, en 2009 pour la grippe H1N1, puis pour l’arbovirus Zika et la poliomyélite. Au reste, en changeant de nom le coronavirus n’a pas pour autant changé de nature et le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, sise à Genève, Tedros Adhanom Ghebreyesus, n’a pas hésité pas à le qualifier le jour même de « très grave menace pour le monde », même si actuellement 99 % des cas se sont déclarés en Chine.
Une situation dont ne peut se faire une idée qu’indirectement et de façon parcellaire à travers quelques rares témoignages et vidéos parvenant à franchir les mailles serrées de la censure d’État et le blocage hermétique des réseaux sociaux. Néanmoins, les images qui nous parviennent montrent des scènes impressionnantes, des visions de chaos, des suicides en direct, des cadavres jonchant les rues, des sacs mortuaires déblayés au bouteur (bulldozer en néo-français), les fameux hôpitaux express construits en dix jours semblables à des prisons, aux fenêtres grillagées, les portes ne s’ouvrant que de l’extérieur et ressemblant pour certains d’entre eux plus à des mouroirs collectifs qu’à autre chose, certains sans personnel soignant ni médicaments.
Une situation aux allures de déroute qui a entraîné (après la publication de statistiques révisées de contamination : 13 332 des cas supplémentaires diagnostiqués pour la seule journée du 13 février) le limogeage de Jiang Chaoliang, secrétaire du Parti communiste chinois du Hubei, épicentre du séisme viral, remplacé par le maire de Shanghai, Ying Yong, spécialiste du maintien de l’ordre, qui s’est notamment illustré dans la répression des chrétiens…
L’opinion publique acceptant de moins la gestion de la crise, à la fois brutale et laxiste, s’est faite sévère après le décès le 7 février du Dr Li Wenliang (âgé seulement de 34 ans) … Un fait venant contredire l’idée que la mort ne toucherait que les plus de cinquante ans ! Celui-ci, avait donné l’alerte au tout début de l’épidémie, raison pour laquelle il avait été convoqué par la police pour une « réprimande » (terme légal), arrêté et accusé qu’il était de diffuser des rumeurs portant atteinte à l’ordre public. Raison pour laquelle le médecin sonneur de tocsin est devenu au fil des jours un symbole et le révélateur de la volonté des autorités d’escamoter l’ampleur du désastre tandis que les 56 millions d’habitants du Hubei avaient été de facto placés en quarantaine dès le 23 décembre 2019.
À partir de maintenant, et alors que la France regarde son nombril et se repaît de la soupe froide de l’écologisme sauce Macron, plusieurs scenarii deviennent envisageables… En premier lieu, l’épidémie de Covid-19 – ex 2019-nCoV – reste pour l’essentiel limitée à la Chine, sauf – pour l’instant – quelques cas exportés hors frontières… C’est le scénario Mers-CoV, du nom de ce premier coronavirus (Middle East Respiratory Syndrome) apparu en Arabie au cours du mois de juin 2012, puis au Qatar et en Jordanie. Depuis 2012, plus de 2400 malades du Mers-CoV ont été recensés dans 27 pays, huit européens dont la France), avec près de 800 décès, soit un taux de mortalité très élevé (33 %). La flambée épidémique s’est rapidement éteinte, mais l’agent pathogène, lui, reste toujours présent, embusqué, attendant des circonstances propices pour se réveiller. Un modèle assimilable à celui de la grippe saisonnière : le parasite attend son heure, prélève son tribut (une petite dizaine de milliers de morts lui sont attribués chaque année en France, mais cela touchant les « vieux », la chose s’est banalisée sans problème)… Passez muscade, il disparaît au printemps quand le temps chaud et humide lui devient défavorable.
Deuxième modèle, le H1N1. En 2009, l’OMS déclare une pandémie grippale d’origine mexicaine avec un niveau d’alerte maximal (6 sur une échelle de 6). L’Organisation mondiale de la santé dénombrera 18 500 morts pour cet incendie viral. Un feu de paille ? L’OMS est blâmé pour sa hâte excessive, notamment par la France qui a commandé 94 millions de doses de vaccin pour un montant de 869 millions d’euros et qui reste le bec dans l’eau : seules 6 millions de personnes auront été vaccinées ! Cependant en juin 2012, trois ans plus tard, l’OMS produit de nouveaux chiffres selon lesquels l’épidémie aurait causé de 151 700 à 575 400 décès, soit quinze fois plus qu’annoncé initialement [lemonde.fr du 26 juin 2012]. Écart qui n’est pas sans rappeler les estimations allant du simple au double (de cinquante à cent millions) pour les victimes de la grippe dite espagnole en 1918.
Le Dr Isabelle Humbert, du Centre national pour la recherche scientifique, se montre pour sa part assez optimiste… De son point de vue, le nouvel agent pathogène suivrait le même schéma évolutif que celui du syndrome de déficit respiratoire aigu. En janvier 2003, le pic épidémique du SRAS était en effet atteint et commençait à se stabiliser au mois de février suivant, avant de décliner et finalement disparaître entre les mois de mars et d’avril. Selon ce chercheur, d’ici un mois ou un mois et demi (guère plus), il ne devrait plus y avoir de nouveaux cas. Le Ciel l’entende ! Un avis partagé par le président Trump et ses conseillers le 6 février, lesquels adhèrent à l’hypothèse du schéma suivi par la grippe A de type H1N1 (1918 et 2009)… allergique à la chaleur printanière et à l’humidité, mais en attente jusqu’au retour des premières froidures ! Tout cela étant bel et bon, sauf si bien sûr le virus a été génétiquement modifié, voire « militarisé », la question n’ayant rien d’absurde et nombreux sont ceux qui se la sont posée.
Un virus artificiel produit de l’ingénierie biologique ?
Des biologistes indiens de la Kusuma School of biological sciences (Indian institute of technology) et de l’Acharya Narendra Dev College (University of Delhi) ont, semble-t-il, le 31 janvier 2020, publié une étude établissant que le génome du Covid-19 est en gros très similaire aux autres coronavirus déjà connus. Mais cette étude montre également que le génome du virus contiendrait quatre inserts, à savoir des protéines du virus HIV-1 (Sida). « Trois inserts encodent la glycoprotéine de surface gp120 et le quatrième encode la protéine Gag. Ces deux protéines permettent respectivement l’accrochage sur la cible et l’assemblage du virus du sida HIV-1 ». Il s’agirait là d’une évolution non-conventionnelle, à telle enseigne que les scientifiques indiens se demandent par quel tour de passe-passe (ou miracle) un coronavirus aurait pu acquérir naturellement de tels inserts en provenance d’un autre virus… Ou bien alors, le Covid-19 (alias 2019-nCoV) serait une chimère, créée en laboratoire, combinant habilement et sournoisement un coronavirus plus ou moins banal de chiroptère (la roussette) avec des protéines clefs du virus HIV-1 [voir… medias-presse.info, 6 février 2020].
Notons que l’analyse prépubliée le 31 janvier n’est plus aujourd’hui accessible. Soit il s’agissait d’un faux, soit l’information était à ce point indésirable qu’il convenait de l’effacer d’urgence. Nos compétences ne nous permettent pas de vérifier l’une ou l’autre possibilité.
Néanmoins, dans le prolongement de cette thèse désobligeante, le Dr Francis Boyle, professeur de droit international à l’université de l’Illinois College of Law, l’homme qui a rédigé le texte transposant en droit américain la Convention internationale relative aux armes biologiques (loi sur la lutte contre le terrorisme des armes biologiques promulguée par le président George HW Bush en 1989), a pu déclarer de manière assez tonitruante dans un entretien accordé à Geopolitics and Empire que le coronavirus de Wuhan 2019 est/serait une arme de guerre biologique offensive bio-ingéniérée et non un produit déviant de la marâtre nature… que l’Organisation mondiale de la santé, le sachant, n’oserait le dire [aphadolie.com, 6 février 2020]. Vraie ou fausse, une interrogation légitime à n’en pas douter… Sans oublier que ce type d’armes de destruction massive, biologique ou chimique, est toujours à double tranchant.
« Une très grave menace pour le monde »
Quoi qu’il en soit, le 13 février, la Chine avouait 1355 morts et 60 000 personnes contaminées. Le lendemain le 14, la Commission nationale de la santé, annonçait 121 nouveaux décès durant les dernières 24 heures. Simultanément elle retranchait 108 morts du bilan national, justifiant cette correction par des « doublons » ! Des oscillations statistiques qui pourraient cacher un certain désarroi ou pour le moins une incapacité à accorder les divers violons de la propagande… Sachant que les régimes démocratiques en général (le nuage de Tchernobyl en position stationnaire sur la Ligne bleue des Vosges), et les démocraties populaires en particulier, ont érigé structurellement le mensonge statistique en principe politique, sans doute, en ce cas, faudrait-il multiplier ces chiffres par 10 ?
« Chaque jour, partout dans le monde, des cas de contamination sont découverts. L’inquiétude grandit » titrait Le Figaro qui pourtant ne semble pas jusqu’ici sacrifier à un délire catastrophiste néfaste pour l’économie européenne et vecteur de ralentissement pour la croissance… même si l’on fanfaronne à Paris qu’une réduction du chômage est intervenue ces derniers mois (au demeurant située dans la moyenne basse de l’Union)… L’OMS, prudente et bien équipée en algorithmes de simulation, avait averti trois jours plus tôt que le ralentissement des contaminations était peut-être un trompe-l’œil alors que la pandémie venait d’atteindre Pékin… placée sous contrôle en sus des quelque quatre-vingts villes de plusieurs millions d’habitants déjà mises en quarantaine… 400 millions de personnes seraient concernées !
Menace d’autant plus grave que la Chine « fabrique ouvertement des chiffres » avons-nous dit, qu’elle corrompt des données pourtant essentielles si l’on veut prévenir ou enrayer, dans un esprit de coopération internationale, une éventuelle catastrophe à échelle planétaire… Des graphiques publiés il y a quelques jours sont à ce sujet aussi inquiétants qu’impressionnants… Ainsi, avant le 10 février, le nombre de personnes recevant des soins médicaux s’était mystérieusement stabilisé autour de 190 000 après avoir augmenté jusque-là de 15 000 à 20 000 par jour ! Idem à propos du nombre de cas suspects, lequel, après avoir augmenté régulièrement d’environ 1000 à 2000 au cours des deux dernières semaines, s’était effondré de plus de 5000 en une nuit, entraînant une forte baisse du nombre total de cas suspects de 28 942 à 23 589. À première vue, c’eût été une formidable nouvelle si celle-ci ne violait pas toutes les connaissances disponibles relatives à l’épidémiologie virale… Or, à présent, les chiffres s’envolent au motif que les critères de comptabilisation auraient été modifiés ! Toutes choses qui, par voie de conséquence, confirment sans véritable surprise l’agressivité avec laquelle la Chine falsifie ses données [cf. aubedigitale.com 10 février 2020]. On comprend alors mieux les paroles – au demeurant fort peu sibyllines – du directeur général de l’OMS émettant la sinistre hypothèse que « nous pourrions peut-être ne voir que la partie émergée de l’iceberg ! ».
Déjà le 31 janvier The Lancet, revue scientifique faisant autorité, nous expliquait que « si la transmissibilité de 2019-nCoV était similaire partout en Chine et sur la durée, nous pouvons en déduire que l’épidémie croît de façon exponentielle dans plusieurs grandes villes de Chine (avec un retard par rapport à l’épidémie de Wuhan d’environ une à deux semaines). Dès lors les grandes villes d’outre-mer en liaison étroite avec la Chine pourraient à leur tour devenir autant d’épicentres de la pandémie en l’absence de politiques énergiques (de santé publique) à grande échelle. À ce titre des plans d’interventions d’atténuation [amortir le choc en quelque sorte] doivent être conçus et mis en œuvre pour un déploiement rapide à l’échelle mondiale ».
Une épidémie apparemment « prévue »
Depuis un certain temps, certains prévisionnistes n’ont pas manqué de se montrer alarmistes. Ainsi Eric Toner de l’université Johns-Hopkins à Baltimore. L’an passé il avait réalisé un modèle prospectif de la propagation à échelle planétaire d’un coronavirus. Suivant ses calculs, au bout de dix-huit mois, celui-ci avait décimé (sur ses écrans d’ordinateur), 65 millions de personnes ! Une projection reprise en partenariat avec le Johns Hopkins Center for Health Security et la Bill & Melinda Gates Foundation, dans les débats et les réflexions du forum de Davos réuni le 18 octobre 2019 à New York, soit trois mois avant le déclenchement de la crise sanitaire de Wuhan, [centerforhealthsecurity.org/event201].
En France, par une coïncidence du même ordre, un projet de loi de La République en marche faisait son apparition le 5 décembre, trois jours avant le début officiel de l’épidémie, le 8 décembre 2019. Ce texte comprend un ensemble de dispositions utiles à juguler une crise épidémique, prévoyant notamment le « maintien à domicile » imposé (article 6 – comme à Pékin aujourd’hui), ou encore des « mesures exceptionnelles d’isolement contraint » (article 7). Sans risque d’erreur l’on peut dire que ce projet de loi reflète les conclusions non rendues publiques de Davos afin de « préparer les chefs d’État et de gouvernement à une épidémie mondiale ».
Vulnérabilité de l’Afrique noire
Maintenant ce qui vaut pour les pays industrialisés ne vaut évidemment pas pour les nations en (voie de) développement. Très près de nous, selon l’équipe dirigée par Vittoria Colizza (Institut Pierre-Louis - Inserm), l’Algérie figure au premier rang des pays africains – avec l’Égypte et l’Afrique du Sud – parmi les plus potentiellement menacés [lemonde.fr, le 10 février], en raison de l’implication chinoise dans son économie. Les données statistiques récentes n’étant pas accessibles, en 2009 on estimait à plus de 800 000 le nombre de Chinois présents en Afrique. On peut imaginer sans peine que ce chiffre a décuplé au cours des dix dernières années d’autant que les 10 000 entreprises (2017) répertoriées en Afrique importent leur propre main-d’œuvre nationale (on comptait en 2009, environ 400 000 Chinois en France, 600 000 au Japon, 900 000 au Canada…). « Égypte, Algérie et Afrique du Sud présentent une aptitude à répondre à l’épidémie sur un gradient allant de modéré à élevé : l’Égypte aurait un index capacitaire de 87 sur 100 et un index de vulnérabilité de 53 ; l’Algérie 76 en capacité et 49 en vulnérabilité, enfin l’Afrique du Sud 62 en réactivité et 69 en vulnérabilité ». Pas de quoi être cependant tout à fait rassuré quant aux moyens logistiques et humains de l’Afrique sub-saharienne à faire face à une pandémie agressive… sans cependant ignorer pour autant que la rougeole a tué l’an dernier, environ 150 000 enfants à travers le monde, notamment en Afrique, sans que cela émeuve plus que cela. Mais comparons ce qui est comparable.
Le 10 janvier 2000, à New York, le Conseil de sécurité des Nations unies se penchait sur une question cruciale : « L’impact du sida sur la paix et la sécurité en Afrique ». Il en ressortira plusieurs résolutions, en particulier l’article 90 de la Résolution de la session spéciale de l’Assemblée générale des Nations unies du 27 juin 2001 appelant à la création d’un « fonds mondial santé et VIH-sida afin de financer une réponse urgente à l’épidémie selon une approche intégrée de prévention, de prise en charge, de soutien et de traitement, afin d’appuyer les États dans leurs efforts contre le sida, avec une priorité donnée aux pays les plus touchés, notamment en Afrique subsaharienne et dans les Caraïbes ». Resterait à savoir quel a été l’impact de ces mesures sur la diffusion réel du fléau . Partant de là, une telle structure pourrait-elle être activée et développée dans l’urgence pour bloquer la propagation du Covid-19 dans le ventre mou (au plan de la santé) que constitue le continent africain ? Seule l’épreuve des faits pourrait apporter une réponse à cette lancinante interrogation !
Ralentissement économique global
Des études récentes prévoient que les pandémies (ici apparemment tenues pour inéluctables) détermineront dans les années qui viennent un manque à gagner de 0,7 % du PIB mondial, 570 milliards de dollars. D’où l’évidente nécessité d’une coopération entre les gouvernements, les grandes institutions internationales, si l’on veut prévenir les conséquences catastrophiques pouvant découler d’une pandémie à grande échelle. Reste que la Chine étant à l’heure actuelle l’usine du monde, et la région de Wuhan, aujourd’hui paralysée, une zone où se concentrent des industries du numérique, de l’automobile et de l’optique, l’arrêt de l’activité industrielle dans le nouvel empire du Milieu, commence à retentir sur une économie mondialisée. En raison, entre autres, de la folle et étroite interdépendance existant entre des acteurs économiques fonctionnant à « flux tendus », c’est-à-dire sans réserve de pièces, de composants ni de produits finis. Situation qui va bientôt (si la crise se prolonge) se faire durement sentir avec la rupture des chaînes d’approvisionnement… avec pour résultat final un ralentissement prévisible de l’activité économique européenne. Certes le prix des hydrocarbures à la pompe commence à baisser, mais il est le signe avant-coureur du ralentissement économique en cours, les monstrueuses flottes de porte-conteneurs ne sillonnant plus (ou presque) les océans. Nous ne dirons pas pour autant que le mondialisme [ou plutôt la mondialisation, NDLR] agonise, en tout cas la situation présente montre son inquiétant degré de vulnérabilité.
Laissons à l’économiste Marc Rousset le soin de conclure sur ce chapitre :« En fait, personne n’est actuellement en mesure d’évaluer la gravité de l’épidémie, et encore moins ses effets à venir sur l’économie et les bourses mondiales. Une seule pièce chinoise manquante pour un sous-traitant quelque part dans le monde et cela peut mettre à l’arrêt une chaîne entière de production en Europe ou aux États-Unis. La seule chose de certaine, c’est que le PIB chinois représente 16 % du PIB mondial, que la croissance chinoise était l’un des principaux moteurs de l’économie mondiale. Si elle vacille, une récession est probable, avec une onde de choc qui se propagera dans le monde entier et des banques centrales (Chine incluse) qui émettront de plus en plus de monnaie de singe pour la contrecarrer ».