Quatre députés du parti néonazi grec Aube dorée ont été inculpés mercredi de "constitution et appartenance à une organisation criminelle". L’un d’eux a été placé en détention provisoire. Tous quatre ont l’interdiction de quitter le pays.
Après des dépositions marathon de plus de quatorze heures devant un juge d’instruction à Athènes, trois députés, dont le porte-parole du parti Ilias Kasidiaris, ont été mis en liberté conditionnelle dans l’attente de leur procès. Le quatrième, Yannis Lagos, a été placé en détention provisoire.
Ce dernier est soupçonné d’implication dans le meurtre du musicien antifasciste Pavlos Fyssas, le 18 septembre près d’Athènes, perpétré par un membre du parti.
Ce drame a bouleversé la Grèce et poussé les autorités judiciaires et policières à procéder à une vaste offensive contre Aube dorée, qui avait multiplié ces dernières années des violences contre des migrants et des militants de gauche.
Les trois députés placés en liberté conditionnelle ont l’interdiction de quitter le pays. La justice a infligé à Ilias Kasidiaris une caution de 50 000 euros. Il est soupçonné d’être responsable de l’entraînement paramilitaire des militants du parti.
Les quatre hommes, qui affirment être innocents des charges retenues contre eux, ont passé plus de 18 heures dans le bureau d’un juge d’instruction. Ilias Kasidiaris a déclaré être victime d’une "persécution politique".
Dirigeant auditionné dans l’après-midi
Au total six des 18 députés du parti avaient été arrêtés le week-end dernier dans un vaste coup de filet de la police antiterroriste, dont le dirigeant d’Aube dorée Nikos Michaloliakos, et son adjoint Christos Pappas. Placés en garde vue, le premier déposera mercredi après-midi et le second jeudi.
Plus de quinze autres membres du parti ont été arrêtés ces derniers jours, dont quatre policiers.
Aube dorée, qui surfe sur la grave crise économique en Grèce, est entrée pour la première fois au Parlement lors des dernières élections en juin 2012. Le parti avait alors raflé 18 des 300 sièges de la chambre.