La reprise de Palmyre, dimanche, par les troupes de l’armée syrienne a permis de (re)découvrir la cité antique, vieille de 2000 ans - du moins ce qu’il reste. État des lieux du site, un an après le passage des jihadistes de l’EI.
Cela faisait presque un an que la ville antique de Palmyre, vieille de 2 000 ans, était aux mains de l’organisation État islamique. Mais le 27 mars, l’armée syrienne, appuyée par l’aviation russe, a repris la ville, signant un an après sa cuisante défaite un retour militaire et symbolique sur son territoire.
En mai 2015, les jihadistes s’étaient emparés de la célèbre cité provoquant un émoi considérable parmi la communauté internationale. Le monde avait assisté, choqué, à la destruction d’une partie de ces ruines, classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Il avait également été horrifié par la décapitation de l’ancien directeur des Antiquités de la cité antique, Kaled al-Assaad, âgé de 82 ans. Il était l’un des plus éminents experts du monde antique.
Même soulagement du côté d’un soldat syrien interrogé sous couvert d’anonymat par l’AFP. « Nous étions si effrayés à l’idée d’entrer sur le site antique et de le trouver complètement détruit […] Nous avions peur de regarder...mais quand nous sommes entrés, nous avons été soulagés ».
La ville « moderne » a quant à elle énormément souffert du passage des jihadistes et des raids aériens des derniers jours. Selon un correspondant de l’AFP sur place, Palmyre ressemble aujourd’hui à une ville fantôme, la quasi-totalité des habitants ayant fui les bombardements
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Une experte de l’Unesco se déclare néanmoins
« perplexe sur la capacité de reconstruire Palmyre »
Annie Sartre-Fauriat, membre du groupe d’experts de l’Unesco pour le patrimoine syrien, se dit « perplexe sur la capacité de reconstruire Palmyre » au vu des destructions considérables et des pillages sur le site et dans le musée, également « ravagé » par le groupe État Islamique.
« Tout le monde s’enflamme parce que Palmyre est "libérée" entre guillemets, mais il ne faut pas oublier tout ce qui a été détruit et la catastrophe humanitaire du pays. Je suis très perplexe sur la capacité, même avec l’aide internationale, de rebâtir le site de Palmyre », a indiqué à l’AFP cette historienne spécialiste du Moyen-Orient, membre du groupe d’experts constitué par l’Unesco en 2013 sur le patrimoine syrien.
« Quand j’entends dire qu’on va reconstruire le temple de Bêl, ça me paraît illusoire. On ne va pas reconstruire quelque chose qui est à l’état de gravats et de poussière. Construire quoi ? Un temple neuf ? Il y aura peut-être d’autres priorités en Syrie avant de reconstruire des ruines », observe-t-elle.