« Les médias, ça fait des mois qu’ils nous accusent d’être des extrémistes et des radicaux, eh bien je pense qu’aujourd’hui les gens vont voir qui sont les extrémistes et les radicaux. Ce sont eux les radicaux, ce sont eux qui ne respectent pas les lois. »
Le porte-parole de La Meute, Sylvain Brouillette, estime que son groupe aurait remporté une bataille en montrant à la population que La Meute est un groupe « contre la violence » qui « respecte les lois ». Il est d’avis que les radicaux sont ceux qui ont empêché sa bande de manifester à 14h, comme c’était prévu.
« Aujourd’hui, on a montré au monde qui étaient les radicaux. On va laisser juger les gens de la suite », a lancé M. Brouillette aux membres rassemblés à la fin de la marche.
Souvent décrite comme raciste, xénophobe et anti-immigration, La Meute prévoyait manifester en haute ville contre ce qu’elle perçoit comme une vague d’immigration illégale et hors de contrôle, lorsqu’un petit groupe de contre-manifestants est venu créer du grabuge, ce qui a forcé les autorités à exiger que les membres de La Meute restent isolés.
« On exige de nos membres une discipline à toute épreuve », a commenté M. Brouillette, rappelant que les valeurs de La Meute sont notamment le respect des lois et de la police. « Je pense qu’on est représentatifs des gens du Québec ; ils sont posés et ils respectent les lois. »
Femmes et enfants évacués
Pendant qu’ils étaient à l’intérieur du stationnement souterrain du Complexe Marie-Guyart, en haute ville de Québec, M. Brouillette a raconté au Soleil que les « femmes et les enfants » étaient évacués vers une salle climatisée en raison des conditions sanitaires difficiles et de la chaleur. Plus de 600 personnes, selon les organisateurs, sont restées pendant de longues heures dans le stationnement, pendant que les contre-manifestants attendaient à l’extérieur. À ce moment, nul ne savait si la manifestation aurait toujours lieu ni l’itinéraire de celle-ci.
Une fois les contre-manifestants dispersés, les membres de La Meute se sont finalement pointés, drapeaux et pancartes hissés bien haut. Entourés de membres de leur propre équipe de sécurité, les troupes se sont mises en marche vers le Parlement.
Les centaines de personnes ont marché en silence, certains faisant le signe de paix avec les doigts. Que la manifestation soit silencieuse était prévu avant que des groupes opposants bloquent leur manifestation, a expliqué M. Brouillette.
« Notre but n’est pas de provoquer ou d’insulter qui que ce soit, c’est de faire passer un message et d’attirer l’attention sur notre groupe. La meilleure façon pour le faire, ce n’est pas en lançant des roches, des tables et des chaises », a-t-il dit, faisant allusion aux gestes des contre-manifestants plus tôt.
La manifestation s’est déroulée sans heurt et sous escorte policière. Les centaines de marcheurs se sont rendus jusqu’au Parlement avant de revenir sur leurs pas jusqu’à l’édifice Marie-Guyart.
« Éduquer les gens »
L’un des cofondateurs de La Meute, Patrick Beaudry, a alors pris la parole devant les centaines de manifestants, qui ont applaudi à leur arrivée.
« Merci pour votre discipline », a-t-il déclaré aux membres de sa bande. Il a en même temps félicité le Service de police de la Ville de Québec pour son travail, ajoutant que le « 20 août passerait à l’histoire ».
« La Meute existe pour les bonnes raisons : défendre la liberté d’opinion, la liberté de pensée et d’association. On veut libérer le peuple de la pensée unique et de l’oppression. C’est pour ça que La Meute existe ! » a soutenu M. Brouillette aux manifestants qui ont répondu par de bruyantes approbations. « Il faut éduquer les gens un à un », a ajouté un autre membre de La Meute.
Quelqu’un a ensuite lancé un « au revoir », signe que le groupe pourra vraisemblablement organiser d’autres manifestations.
Interview de Sylvain Brouillette à 2’43 :
Du côté des « antifas »...