Ou ce documentaire date de quelques années, ou le mec est très naïf. Il annonce 2500 lobbyistes à Bruxelles. Il est loin du compte réel.
Quand la loi sur la transparence a été adoptée, Jovanovic en a parlé sur son blog. Il était mort de rire. La loi n’étant pas rétroactive, les 2500 inscrits sur les listes du secrétariat, sont volontaires. Il en fallait quelques uns pour montrer la bonne volonté des commissaires. En réalité ils sont plus de 10 000 d’après Jovanovic, avec leurs propres badge, offerts par les technocrates. Ce que ne dit pas l’enquêteur, non plus, c’est qu’un lobbyiste travaille pour plusieurs clients. Personne ne peut dire combien d’entreprises fait du lobbyisme à Bruxelles. Moi, je pense qu’elles en font toutes. Pourquoi se faire chier à négocier avec des gouvernements locaux, quand on a accès au gouvernement fédéral ?
Et puis d’ailleurs le mec à l’air de découvrir des pratiques qui existent depuis bien plus longtemps que la commission européenne. Verneuil dénonçait déjà ces pratiques dans les années 60. A l’époque on ne disait pas lobbies, on parlait de syndicats d’intérêts ou de zones d’influences. Le mot lobby, c’est de la novlangue qui vient tout droit du congrès américain et que l’on peut traduire par groupes de pression.
Le lobbyiste a besoin que d’une seule chose pour travailler : un parlement. Et par le plus grand des hasards, la condition n°1 pour adhérer à la fédération européenne est d’avoir un système parlementaire. Pas de parlement, pas d’adhésion. C’est pour cette raison que les 7 monarchies de la fédération sont toutes parlementaires.
En France, ils ont de la chance, ils ont 2 chambres pour le prix d’une. Il y a plus de 3000 lobbyistes à l’A.N. dont une centaine carrément installée en permanence au cabinet de l’Elysée. D’ailleurs Hollande détient un record mondial jamais égalé, avec 41 conseillers. Même Obama n’en a pas autant. Et ce sont tous les lobbyistes, jusqu’au directeur de l’Elysée (le big boss des conseillers) qui travaille, devinez pour qui ?... Goldman-Sachs.
La chienlit peut perdurer uniquement grâce à la démocratie, avec un système d’alternance. On mettra au pouvoir le parti dit "de droite" quand on veut signer de gros contrats et mener une politique d’expansion et on mettra le parti dit "de gauche" quand il faudra gérer une crise et lever des impôts supplémentaires. Les autres partis ne sont là que pour donner un semblant de choix à l’électeur. Et ils sont payés pour ça. 42 828 €/an pour chaque député.
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