Invité par le faux naïf Thierry Ardisson sur le plateau de Salut les Terriens !, le 29 octobre 2016, dans le but de présenter son dernier livre Les Vrais Ennemis de l’Occident, Alexandre del Valle, le chevalier des amalgames, dénonce avec force le « projet totalitaire des monarchies du Golfe ».
Dans un contexte marqué par le « terrorisme », le journaliste, écrivain et chercheur en géopolitique franco-italien – de son nom de plume Marc d’Anna – semble apporter des éclairages au téléspectateur français moyen. Néanmoins, la description très néoconservatrice et « huntingtonienne » des relations internationales pousse à s’interroger...
Qui est vraiment ce revendiqué « spécialiste » qui découple sans explication l’Arabie saoudite de son soutien politico-économique états-unien et de son allié géostratégique Israël ?
Alexandre del Valle, un anti-totalitariste de façade au service de l’impérialisme bien réel ? Voir son passage remarqué dans Salut les Terriens ! :
Alexandre del Valle, de l’antiaméricanisme au sionisme « panoccidental »
Personnage complexe, détesté par beaucoup, adulé par d’autres, tantôt boycotté tantôt médiatique, politisé, mais jamais politique, journaliste mais pas vraiment, chercheur et presque universitaire, mais tricardisé de l’Université, Del Valle, géopoliticien polémiste et essayiste franco-italien, né à Marseille en 1969, est déconcertant car on peut difficilement le ranger dans une case.
Le Monde a d’ailleurs dit de lui dans un article incendiaire (2002) écrit par Xavier Ternisien qu’il était « surgi de nulle part »... Il a été successivement chroniqueur à la Nouvelle Liberté (Marseille), La Une , Le figaro Magazine, Le Figaro, Spectacle du Monde, Israël Magazine, au Libéral (Italie) et même animateur de l’émission Cosmopolite à TFJ, l’ancienne chaîne du Câble juive qui a disparu. Aujourd’hui chroniqueur à France Soir, il continue de produire des analyses provocatrices et de publier des ouvrages sur le monde arabe, la Turquie, l’islamisme et les « Rouges Bruns Verts », sa théorie quasi « panoccidentaliste » qui l’a fait détester par l’extrême gauche et l’extrême droite, théorie selon laquelle il y aurait aujourd’hui une « alliance » (complot ?) ou une « convergence » des révolutionnaires et totalitaires anti-occidentaux, anti-libéraux, anti-chrétiens et antisionistes : les rouges communistes, les Bruns nazi-fascistes et les verts islamistes et No Global.. Une théorie chère également à ses seuls soutiens au CNRS, Jaques Tarnero, et Pierre André Taguieff. Pour le reste, il est désavoué par les académiciens et les Universitaires qui lui reprochent de faire plus de recherches orientées à la think tank que de vraies recherches scientifiques universitaires.
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Homme paradoxal, décrit par son ancien professeur d’Aix André Martel comme « instable », « incontrôlable », et « capable de toutes les métamorphoses » ; Del valle réussit le tour de passe-passe d’être le chouchou de gaullistes hyper pro-serbes de la droite de la droite,comme Gabriel Kaspereit qui le promeut dans des meetings de la Mairie du IXème ou Alain Griotteray, proche du Club de l’Horloge et ex-maire de Charenton obsédé de l’immigration, tout en adhérant au même moment, soi-disant « par amour de la géopolitique qui n’a pas de frontières idéologiques », au Club Démocraties de son étrange ami « général Rouge », un club rempli de Barbouzes à la Hernu dont Del Valle est d’ailleurs proche du Fils, Patrice, et d’agents de renseignement ou surtout de franc-maçons transversaux.
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À la fois partout et nulle part, fidèle en idées mais pas du tout en partis politiques, Alexandre del Valle rencontre son alter ego un peu avant, au RPR, cette fois-ci, dans les cercles pasqualiens pro-serbes, avec Marie France Garaud : l’opportuniste Rachid Kaci, qui préface l’ouvrage best-seller de Del Valle, Le totalitarisme islamiste à l’assaut des démocraties (tout un programme géopolitique paranoïde !!! mais bourré d’infos des RG, car Del Valle travaille encore au SGDN et reçoit des infos des RG, notamment de la DCRG et de la DRM avec qui le SGDN est en liens d’études). C’est à ce moment que Del Valle se lie aussi d’amitié avec son second parrain spirituel après Gallois : Alain Griotteray, puis avec l’avocat ultra-sioniste Gilles William Goldnadel, et Éric Zemmour, récemment condamné, qui le consacrera en lui accordant une page « portrait » au Figaro au moment des attentats du 11 Septembre lorsque Del Valle l’ancien pro-serbe anti-américain devient subitement pro-américain. À ce moment, en septembre 2001, l’ancien Del Valle pestiféré pro-serbe et anti-américain apparaît sur tous les écrans de télévision pour avoir été un des premiers avec son autre ami Rolland Jacquart, également droitiste, à mettre une photo de Ben Laden sur la couverture de son livre Guerre contre l’Europe.
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Marié à une juive comme le révélent le GUD, la Nouvelle droite, les revues cathos intégristes comme Monde Et Vie, puis Radio courtoisie, ceux qui l’ont invité à dédicacer ses livres à son arrivée à Paris après l’avoir connu à Science Po Aix et à Marseille, le haïront et se sentent trompés pas celui qui a toujours maintenu une ambiguité profonde sur ses croyances réelles et ses orientations depuis qu’il a cessé d’être un catholique traditionnaliste, lui qui ne l’était pas dans son enfance aux Villages d’Enfants à la DASS et à Marseille mais qui s’était « converti » au catholicisme au contact de L’Opus Dei à Aix en Provence pendant ses études de Science Po en 1991, au retour d’une mission au Liban avec l’Odre de Malte qui lui avait accordé une bourse de voyage. Se disant toujours « judéo-chrétien » mais quittant la pratique catholique, Alexandre Del Valle perd son lectorat souverainiste, chevènementiste, villiériste et d’extrême droite, pour ne rester proche que de ses lecteurs anti-islamistes, pro-Serbes, et défenseurs d’Israël et de la communauté juive, qu’il sillonne en héros avec Pierre André Taguieff. L’Alexandre Del Valle nouveau devient alors un conférencier vedette de la franc-maçonnerie juive, le Bnaï Brith, originaire des États-Unis, et de nombre d’organisations sionistes françaises de droite ou sans complexe comme l’Union des Patrons juifs de France (UPJF), où il côtoie un autre néo-conservateur ex-souverainiste et ultra-droite Claude Goasguen, le KKL, l’Union sioniste, Radio J, le Cercle Ben Gourion, etc. parmi les cathos intégristes ou traditionnalistes qui l’ont jadis promu et aimé, seuls ses amis de L’Opus Dei, les plus atlantistes, lui demeurent fidèles et le défendent encore. Mais ils craignent que son coming out dans la communauté juive et son mariage avec Monica Altmann, juive de Buenos Aires, ne lui donne envie de se convertir ou reconvertir au judaïsme ou d’évoluer vers la maçonnerie.
C’est en tout cas ce que le très informé Emmanuel Ratier, qui a rencontré Alexandre del Valle avec Alain Griotteray dans des colloques du Club de l’Horloge, à Aix et à Paris, avec les Ultra-libéraux horlogers Garello et Mattei, explique dans une dizaine de numéros très documentés de la letre confidentielle Faits et Documents.
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Procédurier et soutenu par des avocats guerriers et bénévoles de la communauté juive, Del Valle gagnera des procès et procédures de refus d’insertion de droits de réponse face au Monde, à Marianne, Libération, et surtout le MRAP, condamné de l’avoir diffamé (2008) en l’accusant d’islamophobie, mais il perdra un procès phare face à l’organisation islamiste À votre Service, qui l’accuse de l’avoir diffamé dans Le Totalitarisme islamiste en l’accusant d’être proche du FIS algérien, puis contre la Mosquée de la Rue Jean Pierre Tingaud, qui gagnera contre Le Figaro Magazine, Aziz Zemouri et lui pour un article sur l’islamisation de la France (2000), et surtout contre Ras l’Front , qu’il attaque pour diffamation, mais ne parvient pas à faire condamner car le tribunal donne l’excuse de « bonne foi » à Ras l’Front, défendu notamment par le chercheur Jean Yves Camus, qui dira plus tard que Del Valle fréquentait des milieux « incompatibles entre eux ». Depuis, Del Valle continue de traîner en justice tous ceux qui l’incriminent tel un Don Quichotte se battant contre des Moulins à vent...
Adepte et connaisseur des thèses scandales du choc des civilisations de Samuel Huntington, Del Valle se dit l’inventeur du concept de « Panoccident » qui vise à dépasser la « Paneurope », afin de rassembler tous les peuples « judéo-chrétiens ». Un terme qui déplait aux laïques de tous bords, y compris ses anciens amis de Marianne, maçons, chevènementistes ou gaullistes, qui le voient aujourd’hui comme un « néo-cons » huntingtonien.
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