Pour la première fois depuis l’éclatement du conflit syrien, l’armée syrienne a réalisé des raids aériens contre des régions libanaises à la frontière avec la Syrie, pour traquer les insurgés de la milice de l’ASL au pays des cèdres.
Selon l’agence de presse officielle libanaise ANI, les cibles de l’attaque syrienne se trouvent dans la région de Ersale, située à 130 Km de la capitale au nord-est du Liban, aux confins. (C’est dans cette localité de plus de 40 000 habitants, que deux soldats de l’armée libanaise avait été tués dans une embuscade alors qu’ils tentaient d’arrêter un terroriste demandé par la Justice).
En parallèle aux raids syriens, les positions des miliciens dans les deux villages syriens Dabaa et Joussiyeh, du côté syrien de la frontière, étaient la cible d’un pilonnage à l’artillerie de l’armée syrienne.
Ces dernières semaines, des tentatives d’infiltrations quotidiennes avaient lieu vers les territoires syriens en passant par cette région précisément et des accrochages s’en suivaient.
La semaine passée, l’ambassadeur syrien au Liban, Ali AlAli a remis une lettre de mise en garde au gouvernement libanais contre ces attaques, lui demandant de les empêcher, faute de quoi « les forces armées de son pays se trouveraient dans l’obligation d’intervenir ».
Des milliers de miliciens au Liban
Des medias libanais ont révélé que plusieurs milliers de miliciens s’apprêtent à investir les territoires syriens à partir du Liban. Le nombre 15 000 est le plus fréquemment signalé. Dans la nuit de dimanche à lundi, a été avortée une nouvelle tentative d’infiltration de miliciens à partir du Liban vers la province de Tal Kalekh, dans le gouvernorat de Homs, rapporte le journal syrien al-Watan, proche du pouvoir.
Des médias libanais ont également révélé la présence de bases arrière militaires pour les miliciens de l’ASL dans les régions libanaises proches de la frontière avec la Syrie.
Ce lundi, le colonel à la retraite de l’armée libanaise Walid Zaytouni a signalé l’emplacement de ces bases d’entraînement, de rassemblement et de repos.
Dans un entretien télévisé pour l’agence de presse Asia, il a mentionné la région de Ersale, ainsi que celles de Faydiyyé, Majdal-Anjar, Barreliass et Omariyya, toutes situées dans la Békaa au nord du Liban.
« A Omariyya seule, il y a entre 300 et 350 miliciens », indique-t-il, assurant que les noms de leurs chefs sont connus des forces de sécurité libanaises. Et d’assurer que les miliciens circulent dans ces régions avec leurs armes, sans être inquiétés.
Et des camps de repos
Selon cet ancien colonel de l’armée de l’air libanaise, il existe d’autres régions de l’intérieur de la Bekaa, à l’instar de Jlala, Saadnayel et al-Marej qui sont des camps de repos pour que les miliciens reprennent leurs forces et repartent à nouveau vers la Syrie.
Interrogé sur leurs principales connexions libanaises, il indique le courant du Futur, dirigé par Saad Hariri, ainsi que les habitants de la région où le courant salafiste est omniprésent.
Zaytouni a émis des craintes pour cette région libanaise au cas où les insurgés perdent la bataille en Syrie. « Dans ce cas ils se retourneront contre le Liban, où ils essaieront de compenser dans la région de la Bekaa du centre, de la Bekaa de l’Ouest et dans le nord du Liban, où des forces salafistes siègent dans certaines régions, surtout si l’État libanais n’intervient pas », a-t-il appréhendé.
Les quartiers alaouites menacés d’extermination
Ce lundi, la milice de l’Armée syrienne libre a menacé d’exterminer les Syriens alaouites dans leurs quartiers de Homs, sous prétexte que ce sont des « chabbihas » (terme qui diabolise les Syriens, toutes confessions confondues qui soutiennent les autorités syriennes), « des collaborateurs nassiriens (alaouites) impies et tyrans ».
Selon le site syrien Syria Truth, la mise en garde a été prononcée par le porte-parole des “Brigades d’al-Farouk”, particulièrement actifs dans le gouvernorat de Homs. Il y est question d’un pilonnage intensif contre « les colonies AzZahra, Nouzha, et Wadi Zahab », en allusion aux quartiers à majorité alaouite dans la ville, et qui sont carrément assimilés aux colonies sionistes en Palestine occupée.
S’adressant aux habitants sunnites des quartiers avoisinants, qualifiés de « nos frères de la communauté victorieuse », ils ont été priés de « prendre leurs précautions et d’édifier ce qui pourrait les protéger ».
Oui les deux Joulani ont été tués
Un responsable sécuritaire britannique, travaillant dans le bureau de l’ambassadeur John Links a confirmé pour le site Syra Truth, les informations sur la mort du dirigeant de la milice d’al-Qaïda, Front al-Nosra.
Depuis la semaine passée, des bruits courent sur les différents sites proches des autorités syriennes sur la mort de Adnane al-Haj Ali, plus connu sous son nom de guerre Abou Mohammad al-Joulani, ainsi que de son assistant, Omar Moustafa al-Badaoui, dans une attaque aérienne des forces gouvernementales contre son siège, situé dans la localité de Douma (au nord-est de Damas).
Une source syrienne informée a révélé pour sa part qu’Abou Mohammad al-Joulani avait été séquestré, ainsi que 1 500 autres, entre 2007 et 2011 dans les prisons syriennes, dans le cadre d’un accord avec les Américains contre les éléments d’Al-Qaïda qui se rendaient à cette époque en Irak.
En plus du front al-Nosra, plusieurs milices œuvrant en Syrie affichent leur obédience à la nébuleuse d’Al-Qaïda, dont Liwa al-Islam, Liwa al-Fourkane, qui combattent dans la province de Damas et « Brigades des gens du Levant » présents dans la localité de Mliha, dans la province d’Idleb.
Ces derniers temps, indique le site, plusieurs chefs de groupuscules armés de la milice du front al-Nosra ont été tués en Syrie dans des accrochages avec l’armée, dont celui de Hama, Sahib Hassan an-Najib, battu le 3 mars dernier, et celui du gouvernorat de Homs, Ahmad Hussein, plus connu sous son nom de guerre, Abou Ali al-Joulani.
Un milicien chinois en Syrie
Nouvelle nouveauté dans la crise syrienne, des miliciens chinois semblent eux aussi avoir rejoint le rang des insurgés armés.
Sur la toile, une vidéo a filmé l’un d’entre eux, qui raconte comment il a commencé son périple de découverte d’Al-Qaïda, en lisant un livre de l’intellectuel islamiste du siècle dernier, Sayyed Kotob, qui est une source d’inspiration pour les salafistes takfiris.
Citant des rapports occidentaux, Syria Truth assure que les services de renseignements turcs s’efforcent depuis plusieurs années de s’infiltrer dans les rangs des Musulmans chinois et de les enrôler dans le projet turc dans la région.
Mme Assad à la cérémonie des mères des martyrs
Toujours en Syrie, la participation de la Première Dame de Syrie, Asma Bachar el-Assad le samedi dernier à une cérémonie de célébration de la fête des mères des martyrs a fait la une des medias et des réseax sociaux sur la Toile.
En plus de ses trois enfants, Mme Assad était accompagnée des enfants de son beau-frère, le général Maher el-Assad, et ceux de sa belle-sœur Bouchra. La cérémonie, baptisée « la mère qui rassemble », avait été organisée par une ONG intitulée « La mère des martyrs », dans la salle de l’Opéra au centre de Damas. Au même endroit où son époux le président syrien avait prononcé le mois de janvier dernier, pour la première fois en 2013, un discours retentissant.
Terrain
À Damas, les forces gouvernementales ont réalisé une avancée dans le quartier Joubar. Alors que deux engins ont explosé : le premier dans une voiture à Baramké, où des victimes ont été signalées, et dans le quartier Fahhamé, où un engin a explosé à proximité d’une voiture, faisant uniquement des blessés, selon Syrian Documents.
Le site signale qu’un obus s’est abattu contre le bâtiment de l’enseignement supérieur sans faire de victimes.
Alors qu’à Alep, elles ont réinstauré leur contrôle du barrage de l’école Al-Hikma (La sagesse) dans la région Rachidine, infligeant aux miliciens de lourdes pertes. Selon le journal, l’armée gouvernementale a aussi renforcé ses barrages dans l’entourage des deux quartiers Hamadaniyyeh et la banlieue d’Assad, après des attaques aux obus contre les bâtiments résidentiels.
Ces deux quartiers requièrent une grande importance en raison de leur proximité de l’Académie Assad pour le génie militaire, devenue la cible privilégiée des attaques des miliciens.
Dans la ville d’Alep, indique Arabi-Press, des combats ont éclaté entre deux milices de l’insurrection, le front al-Nosra et Ossoud Sakhour (Lions de Sakhour) dans la région de Sakhour, au cours desquels plusieurs d’entre eux ont été tués. En principe, les conflits intestinaux entre les miliciens sont dus à leurs divergences sur le partage des butins volés dans les quartiers qu’ils ont saccagés, ou aux disputes concernant leurs zones d’influence dans les régions occupées.
À Homs, l’armée régulière a détruit un repaire des miliciens dans la région Bourj-Kai à Houla, tuant des dizaines d’entre eux, selon une source militaire syrienne.
Dans la région de Hassaké, un massacre a été perpétré par les miliciens dans le village Oum el-Kheir, après des combats qui ont duré deux jours entre les miliciens et les habitants de la région.