Romain Molina et Pierre Ménès incarnent deux approches presque opposées, sinon complémentaires, du monde du foot.
Le premier, plus jeune, fait dans l’info profonde, la coulisse, les réseaux, la révélation (à notre avis ça a un sens christique) ; le second, plus âgé, fait dans l’affectif et le people, mâtinés d’un poil de tactique et d’une couche de râlage.
Dans sa dernière chronique intitulée Face à Pierrot, il envoie un Scud sur Romain à 8’35.
« J’ai pas suivi la sortie médiatique de Romain Molina, parce que le mec qui dénonce tout et tout le temps, au bout d’un moment ça me fatigue. »
Pierre se prononce contre le ramadan des joueurs musulmans, pratique religieuse qui porterait préjudice aux résultats, avec comme exemple le Red Star, où 14 joueurs sont concernés. La vidéo de Pierrot consacrée – partiellement – à ce sujet, qui fait trembler les rédactions mais moins les filets, a totalisé, sur ses 53 000 abonnés, 13 000 vues en 5 jours.
La démonstration de Romain, nanti de 320 000 abonnés sur YouTube, a engrangé 80 000 vues en moins de 24 heures. Et le contenu est assez solide dans l’info et dans l’analyse. Romain compare la réaction des médias mainstream et de la fédération (FFF) face au ramadan des joueurs, et surtout, face à la nouvelle drogue que les joueurs s’envoient dans le cornet, sans même parler de l’alcool.
Son argument pour balancer tout ça est simple : les footballeurs pro, a fortiori ceux de l’équipe de France, ont un devoir d’exemplarité. Ça va faire rire leurs fournisseurs en putes et produits stupéfiants (on pourrait d’ailleurs inclure les femmes dans les produits stupéfiants) !
On se consolera en se disant que ce comportement de racailles droguées et défoncées à l’azote, sans oublier les bataillons de putes qui entrent au Sofitel après le match, touche tous les footballeurs, et pas seulement ceux de l’équipe de France, ou simplement les joueurs de confession musulmane. Une confession avec laquelle certains jouent allègrement, franchissant les lignes blanches...
On reste chez les Bleus avec le racisme comme sujet de fond, mais du côté de Belattar cette fois-ci, qui s’est permis d’injurier le sélectionneur national. Et là, ce n’est plus une vanne, à la manière d’un Guillon qui déroule son idéologie haineuse sous couvert d’humour...
« Didier Deschamps, il me dégoûte. »
Yassine Belattar : "Les musulmans, ils arrêtent de jouer au football en France bah venez on se met au water-polo. L'équipe de France, qu'est-ce qui reste de français dans cette équipe ? (...) 10 noirs sur le terrain. Je suis pour qu'on mette des quotas juste quelque blancs" pic.twitter.com/4jfZlNIsWp
— Rafael Sereti (@RafaelSereti) March 23, 2024
Belattar, sous couvert d’antiracisme, se montre infiniment plus raciste que tous ceux qu’il accuse en permanence de racisme. Il a le racisme à la bouche comme d’autres ont l’antisémitisme.
Ménès, ce fils caché de Thierry Roland, est un beauf à l’ancienne et il le revendique. Pour la socioculture, il est d’un autre temps, il a déjà un pied dans l’au-delà médiatique.
Molina s’attaque au comportement des joueurs qui font le grand écart entre image et réalité, ce qu’il appelle « hypocrisie », tout en évitant les pièges du racisme et de l’islamophobie. Vu le développement du foot-business dans une société sans valeurs, son avenir professionnel est assuré.