La communauté juive de Thessalonique a indiqué mardi s’être portée devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour réclamer à l’Allemagne la réparation du « préjudice moral et matériel » subi par ses membres en 1943 par les nazis.
Ce recours a été décidé après que « la cour suprême grecque eut rejeté en 2013 une réclamation similaire pour des raisons de compétence, mettant fin à une saga judiciaire entamée en 1997 dans le pays », selon un communiqué de la communauté.
Les juifs de Thessalonique demandent surtout « la réparation du préjudice moral ainsi que le retour d’une rançon de 2,5 millions de drachmes payée en 1943 au commandant du troisième Reich de la région, soit 45 millions d’euros en valeur actuelle » pour libérer des milliers de juifs contraints au travail forcé, a indiqué David Saltiel, président de la communauté.
« Environ 10 000 hommes juifs » de Thessalonique, deuxième ville grecque dans le nord du pays, avaient été soumis « au travail forcé pour la construction des autoroutes ou des voies ferrées dans le pays », rappelle M. Saltiel.
En raison du nombre élevé des victimes enregistrées au cours de deux premiers mois de ce travail forcé, la communauté avait décidé de payer une rançon aux nazis pour les libérer avant qu’ils soient de nouveau arrêtés et déportés au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau en Pologne où la majorité de la population juive de Thessalonique a péri.
Surnommé à l’époque « Jérusalem des Balkans », Thessalonique, ville multi-culturelle, sorte de pont entre l’Orient et les Balkans, comptait avant l’occupation nazie environ 50 000 juifs, et il n’en reste aujourd’hui que 1 500.
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