Au terme d’une Intense activité diplomatique dans la nuit de lundi à mardi à Vienne, un accord historique sur le nucléaire iranien vient d’être trouvé.
Aucun chef de la diplomatie ne manquait à l’appel cette nuit dans le palais Coburg [photo ci-contre] qui abrite les tractations depuis 17 jours. A minuit, les ministres des grandes puissances (États-Unis, Allemagne, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Iran, Union européenne) participaient à une réunion plénière, juste après un nouvel échange entre l’Américain John Kerry et le Russe Sergueï Lavrov.
Alors que les Américains et les Iraniens se disaient prêts à continuer les pourparlers aussi longtemps que nécessaire, Pékin a appelé lundi à mettre un terme aux tergiversations.
« Aucun accord ne peut être parfait », a rappelé le ministre Wang Li. « Les conditions sont déjà en place pour atteindre un bon accord » et « il ne doit pas y avoir de nouveaux délais », a-t-il ajouté.
Il semble qu’il a été entendu : après des diplomates iraniens, c’est une source occidentale qui confirme à Reuters qu’un accord a été trouvé, à Vienne, dans les négociations sur le nucléaire iranien. Rien d’officiel pour l’instant, mais une réunion « finale » doit avoir lieu à 10h30.
Téhéran et les grandes puissances tentent de refermer un dossier qui empoisonne les relations internationales depuis plus de douze ans. L’Iran est soupçonné d’avoir mis en oeuvre, jusqu’en 2003 et peut-être au delà, un programme nucléaire militaire sous couvert d’activités civiles, ce qu’il a toujours nié. Depuis une dizaine d’années, les États-Unis, l’Union européenne et l’ONU imposent des sanctions à la République islamique pour la forcer à négocier.
Les pourparlers n’ont vraiment commencé qu’en 2013, après l’élection du président Hassan Rohani sur la promesse d’une levée des sanctions.
En avril, à Lausanne, les négociateurs ont obtenu à l’arraché un accord-cadre qui a fixé les grands principes du texte final.
L’Iran a notamment accepté de réduire le nombre de ses centrifugeuses et son stock d’uranium enrichi, ce qui doit rendre quasi impossible la fabrication rapide d’une bombe atomique.
Le chef de l’État iranien doit s’exprimer à la télévision une fois l’accord conclu. Lundi, un message faisant état d’un accord est brièvement apparu sur son compte Twitter. Il a ensuite été retiré pour revenir un peu plus tard au conditionnel. Le ministre iranien de l’Intérieur a par ailleurs demandé aux autorités locales de se préparer à des scènes de liesse dans les rues, la population espérant que la levée des sanctions internationales permettra une amélioration de ses conditions de vie en cas d’accord.
Pour contrecarrer cet accord imminent entre l’Iran et les puissances mondiales, son principal opposant, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a ouvert, hier, un compte Twitter en persan, @israelipm_farsi, pour « dire la vérité aux Iraniens ».