Elle ment aux citoyens mais son diffuseur continue de l’accueillir avec déférence.
Mardi 19 février, au cinéma parisien L’Arlequin, Caroline Fourest a projeté, en avant-première, son nouveau film, co-réalisé avec Nadia El Fani et produit par Patricia Boutinard Rouelle.
Consacré aux Femen et intitulé Nos seins, nos armes, le documentaire de 60 minutes sera diffusé le 5 mars sur France 2.
Rémy Pflimlin, PDG de France Télévisions, a témoigné son estime envers Caroline Fourest en l’honorant de sa présence à la soirée.
Curieux traitement de faveur : au soir de la projection, six jours se sont écoulés depuis la révélation, par l’auteur de ces lignes, d’une opération frauduleuse commise par Caroline Fourest.
La divulgation de cette escroquerie journalistique a parcouru les réseaux sociaux (notamment grâce au partage de plus de 3000 utilisateurs de Facebook) et fut relayée par la radio Beur FM ainsi que le journaliste Denis Robert. En vain.
À l’instar du CSA, des grands organes de la presse audiovisuelle et des sites spécialisés dans la critique des médias, le PDG de France Télévisions ne s’est pas exprimé à propos de la désinformation manifeste de Caroline Fourest, réalisée sur une chaîne du service public à une heure de grande écoute.
En 1991, lorsque le journaliste Patrick Poivre d’Arvor réalisa une fausse interview de Fidel Castro, ses confrères se sont empressés de souligner le bidonnage, depuis Télérama jusqu’au franc-tireur Pierre Carles. Le présentateur de TF1 n’avait pas été professionnellement sanctionné mais le coup fut rude pour sa crédibilité.
En 2013, une journaliste récemment décorée par la ministre de la Culture peut donc se permettre d’altérer le témoignage d’un citoyen et d’occulter, en conséquence, un épisode troublant de l’actualité contemporaine sans que cela ne provoque d’indignation au sein de la corporation médiatique.
Il est vrai que d’évoquer le sujet susciterait, in fine, le débat sur le fond de l’affaire, qu’a tenté maladroitement de dissimuler Caroline Fourest : la connexion israélienne du 11-Septembre.
Une problématique sur laquelle beaucoup, en effet, depuis les instances dirigeantes de France Télévisions jusqu’aux réseaux militants de la gauche pro-palestinienne, s’accordent – par intérêt, dédain ou lâcheté – pour garder le silence.