Ca y est le résultat est tombé. La fin de la récré a sonné. Nous le sommes aussi (sonnés). Enfin, disons que nous espérions – ou feignions d’espérer, car le desespoir en politique est une sottise nous a dit Charles Maurras – un « moment Trump » français. Mais la France n’est pas l’Amérique, sa comptabilité strictement numérique des votes et non pas par État, mais aussi la diversité de sa composition en raison d’une immigration massive depuis 40 longues années ainsi qu’un long, patient et profond travail de façonnage des cerveaux, de fabrication de réflexes et de conditionnements, rendent probablement très difficile tout espoir de révolution.
Nous ne reviendrons pas sur le quadruple clivage (antinational antisocial : Macron ; national antisocial : Zemmour ; social antinational : Mélenchon ; national social : Marine Le Pen) car Alain Soral l’a déjà très bien fait ici. Nous résumerons les quelques informations intéressantes qu’une première lecture du scrutin et ses résultats peuvent faire apparaître ou ouvrir à la discussion.
Tout d’abord l’abstention de ce second tour s’annonçait comme pulvérisant des records, beaucoup d’électeurs ne se reconnaissant dans aucun candidat. Mais les consignes de vote des différents partis (à l’exception d’Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan) étaient clairs : aucune voix pour Marine Le Pen.
Et il faut dire que ne s’étant pas faite l’avocat des sans-grades, des suspendus ou des éborgnés, lors d’un débat soporifique (notre analyse ici) où il y avait pourtant tant à dire du bilan du Président (il faut rapidement abonner Marine Le Pen à Faits & Documents !), la candidate n’est pas allée chercher les électeurs mélenchonistes et a même fait fuir avec son histoire de voile l’électorat musulman qui aurait pu se laisser tenter. Bravo !
Et les consignes furent suivies. Pire, les insoumis de Jean-Luc Mélenchon démontrèrent toute la soumission à leur propre bêtise : ils votèrent encore moins qu’en 2017 pour la candidate du RN, se contentant de s’abstenir davantage à voter Macron. Mais il s’en est trouvé encore plus de 40 % pour glisser un bulletin pour le mari de Jean-Michel, ce qui ne laisse pas de nous en faire tomber les bras, comme dit la maxime populaire. Au moins, nous saurons quoi répliquer au prochain gauchiste gazé ou éborgné qui viendra nous apostropher et crier « Révolution » ou « Macron démission », après avoir docilement voté pour lui...
Dans leurs mains, des pancartes annoncent la couleur : « Et maintenant la riposte », « Si le FN brandit sa flamme, je suis là pour l’éteindre ». Au premier tour, ces habitantes de Barbès avaient aussi donné leur voix à Jean-Luc Mélenchon. Puis elles ont longuement hésité, avant d’aller glisser, « la mort dans l’âme », un bulletin Macron ce dimanche. « Mais j’ai eu la peur de ma vie que Le Pen passe, souffle Anna. Surtout quand on a vu ses scores en Outre-Mer dans l’après-midi, ça craint de plus en plus ! »
Fatima-Camara était, elle, « confiante ». « Marine Le Pen ne parle que d’immigration, prévient cette quinquagénaire, commerçante à la Goutte-d’Or. Mais elle oublie que beaucoup d’immigrés ont le droit de vote ! » Elle aussi a voté pour le président sortant : « Pas le choix ! »
Source : Le Parisien
"Marine Le Pen battue, « un grand soulagement » pour le quartier de Barbès"
(Note : les chiffres de la répartition des reports des voix de LFI varient selon les sondeurs, mais la proportion reste globalement la même)
D’autres chiffres (en 2017, le report de LFI vers le RN était de 19 % pour ce sondeur) :
Retrouvons maintenant la cartographie des votes pour la France, Paris et la région parisienne. En 2017, la capitale avait voté à 90 % pour Emmanuel Macron, cette année elle n’a voté qu’à 85 %. Quelle progression ! La répartition topologique des votes est sans surprise, l’abstention étant plus grande dans les arrondissements où Jean-Luc Mélenchon a fait ses meilleurs scores, ceux de la diversité qui rassemblent à la fois l’immigration massive et les bobos qui apprécient ces quartiers métissés et multiculturels.
Le grand ouest parisien vote Macron, le grand est, plutôt Marine Le Pen, d’autant plus qu’on s’éloigne de l’immense centre urbain qu’est Paris et qu’on se rapproche de la France profonde et du pays réel et historique, celui qui travaille, celui du primaire et du secondaire versus celui du tertiaire.
On notera enfin le raz-de-marée mariniste dans les territoires d’outre-mer qui avaient voté massivement Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Ce report est parfaitement naturel et il est la preuve flagrante que lorsqu’on s’adresse à des Français (nos compatriotes ultra-marins sont français au même titre que les Blancs métropolitains), la conscience de classe et la patriotisme prévalent sur d’autres intérêts communautaires ou individualistes comme on le retrouve clairement dans les votes des banlieues qui eux ont choisi Emmanuel Macron pour protéger leurs intérêts.
L’immigration et la démographie étant ce qu’elles sont, et les naturalisations massives étant destinées à se perpétuer, le vote pour la gauche et l’extrême gauche n’a pas fini de prendre de l’ampleur. Et il ne s’agit en aucun cas d’un vote idéologique ou tout au moins politique, ce qui pourrait permettre des rapprochements social avec national. L’avenir paraît sombre. Ou le travail (que nous faisons chaque jour tels des moines bénédictins), immense encore.
Certains comme Greg Toussaint, notre compatriote d’origine guyanaise (réunionnaise nous dit-on ?), incite à se former, principalement par la lecture, mais ne veut pas jeter l’opprobre contre ceux qui veulent quitter notre pays ou, et il y a ici sûrement une idée à approfondir, constituer des communautés hors de ce monde afin de « vivre entre nous parallèlement à cette société d’enculés (sic) » :
Las, Emmanuel Macron est donc réélu par 58 % des Français. Sauf bidouilles électorales (mais les réseaux sociaux ont prévenu qu’ils censureraient tout commentaire abordant le sujet, ouf !), le candidat sortant est donc reconduit non seulement légalement, mais aussi avec toute la légitimité d’un score sans appel. Alors que sa détestation est immense, il s’est trouvé 58 % d’électeurs pour le reconduire, ce qui est un tour de force de propagande du haut (médias, people, etc.) et de soumission du bas (ce béotien peuple de France).
Ainsi donc, après la symbolique maçonnique de sa première élection, sous la pyramide du Louvre, voici une autre symbolique que nous soumettons à la sagacité de nos lecteurs, celle d’un groupe de jeunes adolescents (et particulièrement d’adolescentes) qui accompagnent un couple sans enfants mais dont les 24 années qui les séparent aura permis justement la réalisation d’amours adolescentes, alors que le jeune Emmanuel avait tout juste 14 ans.