Hier soir jeudi 16 décembre 2010 sur un plateau FRANCE 3 de CE SOIR OU JAMAIS qui avait retrouvé des couleurs, Frédéric Taddéï crut bien son heure de parjure à nouveau arrivée : Parmi ses invités, Roland Dumas glissa au détour de son analyse des contradictions de la lutte contre le terrorisme, ses doutes concernant la "théorie du 11 Septembre" -ce sont ses mots-. Le simple fait de privilégier le mot "théorie" sur celui plus neutre de "version" indique selon nous clairement qu’il pose une limite forte à la réalité et à la vérité du contenu des rapports officiels.
Beaucoup de commentateurs, en off car personne ne devrait publier de commentaire sur ce sujet sensible, mettront ce point de vue sur le compte du grand âge de l’ex-ministre, ou assimileront ce point de vue à un dérapage comme par exemple un journaliste du Monde nous le commentait à propos d’un article plein de scepticisme publié par Robert Fisk dans The Independant en août 2007. Mais cette élimination facile confine à l’attitude de l’autruche. Si M. Roland Dumas a été impliqué dans l’affaire ELF (dont le documentaire Françafrique diffusé hier à la même heure -dommage- sur FRANCE 2 explore de nombreux aspects méconnus), sa déclaration ne doit rien au hasard : rappelons que sept années au quai d’Orsay l’ont amené à gérer la position de la France lors de la première guerre du Golfe, ainsi que le basculement de l’aire bipolaire Est-Ouest vers l’hyperpuissance américaine telle que la définira Hubert Védrine. De plus, son grand âge lui donne la liberté de ton de celui qui n’a plus rien à prouver. Il ne faudrait pas que l’ensemble de la classe politique française attende comme lui. L’Europe a là un rôle pivot à jouer, pour enfin ouvrir les portes du XXIème siècle.
Reste le point fondamental qui découle de cet échange sur le plateau de Taddéï : ce que veulent nos hommes politiques, c’est que la lutte contre le terrorisme, pour le grand public, soit incarnée par l’Afghanistan. Or les peuples des nations belligérantes pensent massivement le contraire : les troupes engagées en Afghanistan doivent quitter immédiatement ce pays, et sans conditions. Selon un récent sondage IFOP, plus de 70% des Français sont pour le retrait immédiat. Qui en a parlé dans nos médias ? Nous savons depuis cette semaine que 60% des Américains sont aussi pour le retrait immédiat. Qui en a parlé chez nous ? Nous vous renvoyons également à l’article du juge allemand Dieter Deiseroth, paru le dans le Frankfurter Rundschau, qui conteste juridiquement la présence allemande en Afghanistan. Combien de temps cette gabegie va-t-elle encore durer ?