Le mois de mai sera chaud, on ne vous dit que ça. Chaque génération d’étudiants a envie de faire sa révolution, son 1789, et à défaut son Mai 68, et on les comprend, vu l’état de l’université (voir la présidente de Nantes) et du marché (du travail), sans parler de la dangereuse vaccination de masse à laquelle les jeunes se sont soumis. C’est en 2021 qu’il fallait se révolter, les gars !

Ni macron Ni Le Pen, ni papa ni maman !

C’est un rituel français et les apprenants, en grande majorité gauchistes, tiennent à cette tradition, même s’ils ont abandonné les autres : chercher des œufs à Pâques, décorer l’arbre de Noël, aller à l’église le dimanche, fêter les saints, faire les moissons...

On ne croit plus en Dieu mais on croit en la Révolution, c’est pareil, c’est l’idée de tout changer, de tout retourner d’un coup, que les pauvres deviennent riches et les riches pauvres, que ceux qui souffrent profitent enfin et que ceux qui profitent souffrent, grosso modo. C’est pas si loin du message originel du Christ, cette promesse ardente. Mais l’âge et l’expérience nous apprennent que les choses ne changent pas aussi vite, et que si elles changent, c’est souvent en apparence. Les choses, ou la structure sociale pour parler plus proprement, ont leur propre métabolisme.

Vous allez nous dire, ouais mais en 1917 les bolcheviques, ils ont renversé la table, l’ouvrier a eu du travail (il en avait déjà avant), le paysan a été considéré (euh, ceux qui ont survécu oui), le fils de pauvre a pu étudier les sciences à Moscou (vrai) et la fille de pauvres devenir premier violon dans l’orchestre national de Géorgie (gros niveau là-bas). Il y a eu effectivement, mais à quel prix (relire les bouquins sur la guerre civile des Blancs contre les Rouges, 1918-1921), une révolution. Cependant, une bourgeoisie en a remplacé une autre, la bourgeoisie rouge a remplacé la bourgeoisie blanche, comme si on ne pouvait échapper à certaines lois spécifiquement humaines.

Nantis de ces précisions historiques qui recontextualisent le sujet, projetons-nous maintenant un siècle en avant, dans la barque houleuse de la Sorbonne, en plein mitan du mois d’avril 2022.

Le travail important des hormones chez les adolescents prédispose à l’expression exacerbée de tous les sentiments possibles : amour, haine, peur, liberté, force, tristesse, joie... Les jeunes, qui sortent du nid familial, ont besoin de retrouver un collectif rassurant, alors ils se rassemblent en tribus. Ils reconstituent des familles, mais de pensée. Pas de sang, de pensée. Ils se ressemblent et ils s’assemblent.

Et dans une France dystopisée à mort, dont ils ne comprennent pas le fonctionnement et dont ils ignorent les commanditaires, ils en veulent aux responsables politiques visibles, qu’ils soient au pouvoir ou pas. C’est le cas de Macron et Marine, les deux finalistes du petit théâtre politique 2022. Les gens sérieux appellent ça l’élection présidentielle.

L’avenir est sombre, les facs surpeuplées, l’inflation galopante, dans l’angoissant entre-deux tours, c’est soit Macron-le-bankster soit Marine-la-méchante, pour les jeunes, la peste ou le choléra. Ils se sentent coincés, ils préféreraient Mélenchon, qui lui est gentil. Il leur promet 1 000 euros de salaire sans rien foutre, une gros smic, plein de CDI, une retraite à 60 piges, un paquet d’avantages, surtout qu’il sait qu’il ne sera jamais président de la République, tout en rêvant d’être Premier ministre (à la place de la mondialiste Christine Lagarde) si les législatives lui donnent la majorité. On n’en est pas encore là mais les 18-24 ans ont voté en masse pour le leader LFI, ce social-traître professionnel issu du Grand Orient et du socialo-sionisme, ce qui est identique.

C’est quand même pas Mélenchon qui a donné l’ordre d’agiter la jeunesse
pour mettre la pression sur Macron, hein ?

Donc on fout toutes ces données dans le shaker, on secoue, et on obtient un petit Mai 68 très NPA, très Julien Dray, ceux qui savent créer une tension sociale dans les facs et les lycées. C’est toujours intéressant de savoir manipuler une partie de la jeunesse, quand on est politiquement minoritaire, pour obtenir des avantages (postes, fric) de la part des partis au pouvoir. Les trotskistes ont fait chanter le PS avec ça pendant des décennies. Et là, curieusement, en plein deal Macron–Mélenchon...

Bon, après le contexte historico-politique, les faits. Des étudiants de la Sorbonne (mais tous les occupants ne sont pas des sorbonnards...) ont occupé le grand amphi de la plus noble et plus ancienne université française, pour la raison invoquée dans le titre.

Naturellement, les méchants étudiants de droite sont entrés dans la danse, comme Assas contre Nanterre dans les années 70 ! Sciences Po n’a pas suivi l’exemple sorbonnard :

Devant l’extension de la chienlit, soutenant les forces bourgeoises de la réaction, la police politique assassine du banquier Macron fait son œuvre fasciste :

Comme dirait Choron, dans 10 ans, tous ces trous du cul seront employés de banque, et adieu la révolution. En attendant, il faudra un peu nettoyer et reconstruire, comme Notre-Dame...

On rigole avec Guillaume Durand, ex-68tard...

Et on réfléchit avec le fils Jaku