Naturellement, le journal américano-sioniste Le Monde s’est fendu d’un article antirusse dans son édition du 21 février 2021. Ce coup-ci, la menace antirusse se manifeste sous la forme d’une autre Europe, façonnée par le Kremlin, une europe poutinisée, une eurorussie.
S’il est une leçon que l’on peut tirer de la visite calamiteuse du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à Moscou, c’est qu’il est temps pour l’Union européenne (UE) de repenser de fond en comble sa politique russe. Car le comportement de Moscou à cette occasion a révélé une chose : le Kremlin considère désormais que l’UE est moribonde et qu’on peut impunément rouer de coups le lion devenu vieux. Mais ce n’est pas parce qu’il se tournerait vers la Chine, comme le ressasse l’orchestre de Moscou. C’est parce qu’une autre structure européenne, patiemment construite par la Russie depuis des années, est prête à prendre la relève.
Il s’agit du réseau des relations bilatérales tissé par le Kremlin avec les principaux pays européens, grâce auquel la Russie espère acquérir une place centrale et prépondérante en Europe. La France ne cesse d’appeler à un « partenariat stratégique » avec Moscou ; les successeurs présumés d’Angela Merkel ont les yeux fixés sur les juteux contrats que le Kremlin fait miroiter devant eux.
L’Angleterre, seul pays considéré comme réfractaire par la Russie, est maintenant hors jeu grâce au Brexit. Le traitement humiliant démonstrativement infligé à Josep Borrell montre que le Kremlin entend désormais faire de la question russe un « boutoir » contre ce qu’il reste de l’UE.
Si l’UE se casse la gueule, pour parler trivialement, ce n’est certainement pas du fait ou de la faute des Russes, même si Poutine sait profiter de chaque occasion pour agrandir la sphère d’influence de son pays, ce que font sans complexe depuis toujours les Américains, les Chinois ou les Européens. L’UE se casse la gueule comme l’URSS s’est effondrée sur elle-même, suite à d’insurmontables contradictions internes.
La tribune est signée de Françoise Thom, « spécialiste de la Russie » et auteur (Le Monde dit « autrice ») de Comprendre le poutinisme. Rien de nouveau sous le soleil dans l’organe de propagande qui tire depuis vingt ans à boulets rouges sur une Russie qui se relève, tant bien que mal, pour nous vanter le modèle européiste qui a réussi le tour de force de détruire les nations, leur poids géopolitique, et le moral de leurs peuples. Au grand bénéfice, bien entendu, de l’Empire, cet attelage entre le libéralisme américain et l’idéologie sioniste.
L’Union européenne, qui compte étudier l’adoption de nouvelles sanctions contre la Russie le 22 février, doit veiller à ne pas se nuire à elle-même en prenant des mesures hâtives et disproportionnées, a déclaré ce dimanche 21 février le chef de la diplomatie autrichienne Alexander Schallenberg au Welt am Sonntag.
« Les listes de sanctions doivent être politiquement intelligentes et juridiquement bien fondées. Sinon, nous ne ferons que scier la branche sur laquelle nous sommes assis », a indiqué M.Schallenberg.
Selon le ministre autrichien, Bruxelles ne devrait pas renoncer au dialogue avec la Russie.
« Marquer les limites là où c’est nécessaire, mais dialoguer si c’est possible […]. La Russie est une réalité dans notre voisinage dont nous ne pouvons pas nous éloigner, et à laquelle nous devons faire face », a-t-il expliqué.
L’Europe envisage de sanctionner Moscou
Une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE est programmée pour le 22 février à Bruxelles. Selon les médias, le Haut représentant de l’Union européenne Josep Borrell proposera d’adopter de nouvelles sanctions contre Moscou et notamment contre le gazoduc Nord Stream 2 dont la construction touche à sa fin.
Les diplomates peuvent demander au Service européen pour l’action extérieure (SEAE) de dresser une liste de personnes et entités qui pourraient faire l’objet d’une interdiction d’entrée dans l’UE et d’un gel d’avoirs en réaction à la condamnation par la justice russe du blogueur et opposant Alexeï Navalny à 3,5 ans de prison dans le cadre de l’affaire Yves Rocher.
L’Autriche et l’Allemagne s’opposent aux sanctions visant Nord Stream 2 puisque leurs sociétés énergétiques participent à ce projet.
Crise dans les relations Russie-UE
Dans une interview postée le 12 février sur la chaîne YouTube Soloviev Live, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a indiqué que Moscou était prêt à une rupture des relations avec l’Union européenne, initiée par l’UE, si cette dernière adoptait des sanctions créant des risques pour les secteurs sensibles de l’économie russe.
Selon lui, l’UE adopte ses sanctions sans aucun but, mais simplement pour ne pas laisser les autorités russes « impunies ».
Le 15 février, M.Lavrov a déclaré à son homologue finlandais, Pekka Haavisto, que la crise des relations entre la Russie et l’Union européenne avait été provoquée par cette dernière.