"Madame, Monsieur, vous êtes viré avec effet immédiat. Pour en connaître la raison, tapez 1. Pour bénéficier d’une remise de 5% sur une boite d’antidépresseur, tapez 2. Pour les prévisions météo, tapez 3. Sinon... raccrochez ! Ouvrez votre porte, et rendez votre téléphone à notre collaborateur"...
Un joli conte de Noël comme on les aime, narré par le Huffington Post. Le 30 novembre dernier, les employés américains de notre Big Pharma tricolore, Sanofi-Aventis, ont reçu un courriel leur souhaitant un joyeux Thanksgiving. Charmante attention. Mais le message leur demandait aussi de vérifier leur boite mail le mardi 2 décembre, avant le gong des 5 heures du mat’. Bingo. Ce matin là, le géant pharmaceutique a effectivement envoyé un mail à l’ensemble de ses salariés, contenant un numéro de téléphone et un horaire d’appel.
Ceux qui avaient été invités à appeler entre 8h et 8h30, ont été informés qu’ils conservaient leur emploi. En revanche, les 1700 employés qui ont décroché leur téléphone après 8h30 ont été moins chanceux : ils ont été licenciés par une voix préalablement enregistrée, avec effet immédiat, sans autre explication... Dans la foulée, un sous-traitant mandaté par Sanofi-Aventis se pointait au domicile des heureux élus, pour récupérer les objets appartenant à la boite : voiture, ordinateur...
"Il n’y avait pas d’autre moyen..."
Malheureusement pour elle, A.R. (qui souhaite garder l’anonymat) se trouvait dans le deuxième groupe. "La façon dont ils ont fait cela a été si brutale et inhumaine", a-t-elle déclaré au HuffPost. "Chaque salarié est affecté d’un numéro, quand on commence à travailler là-bas [...] C’est ce que j’ai ressenti ce jour-là. J’étais un numéro, pas un être humain avec des sentiments". Jack Cox, le directeur de la communication de Sanofi-Aventis, a indiqué reconnaitre que sa méthode de licenciement... "n’était pas idéale" ! Mais "compte tenu de la portée et l’ampleur des réductions, il n’y avait pas d’autre moyen de partager ces nouvelles rapidement et de manière cohérente". Y a pas à dire, le management, ça ne s’improvise pas.
Sanofi-Aventis a réalisé 5,6 milliards de bénéfices en 2009. Les résultats 2010 devraient être du même tonneau. Le géant pharmaceutique a en outre distribué 3,1 milliards de dividendes à ses actionnaires et en prévoit 3,5 pour 2012. La firme est en pointe dans le secteur des... antidépresseurs. Histoire de faire passer la pilule. Il faut ce qu’il faut !