Il aurait dû être évident pour tous qu’une fois président, Sarkozy allait sacrifier la fragile neutralité militaire et politique de la France. Bien avant qu’il réussisse d’une manière ou d’une autre à remporter les élections présidentielles de 2007, il était déjà connu sous le nom de « Sarko l’Américain » sans parler de « Président Bling Bling ». Il est apparemment impossible pour un politicien français de vraiment admirer les bâtisseurs de l’empire américain (comme Sarko semble le faire) sans se prosterner à leurs pieds.
Après tout, il y a de grands avantages personnels à aligner la nation (que cela lui plaise ou non) et soi-même sur le dernier grand empire. Il y a ce sentiment d’être du « côté des gagnants » (qui peut désormais s’opposer au mastodonte ?) Il y a un accès immédiat à d’énormes avantages en termes de ressources, d’influences et de renseignements provenant de l’empire au moyen desquels des buts auparavant impossibles deviennent non seulement possibles mais également une question de politique.
Jusqu’à la nomination de Sarkozy en tant que président l’an dernier, la France avait une longue histoire de quarante années d’opposition franche au type de diplomatie étasunienne qui nous a conduits à la lucrative mais mortelle « guerre contre la terreur ». Tant qu’il y avait une puissance mondiale majeure encore relativement indépendante, il restait une troisième option – si des nations petites, mais stratégiquement importantes, n’étaient pas « avec les États-Unis » elles n’étaient pas par définition « avec les terroristes ». Elles pouvaient être « avec la France. »