Il y a pourtant eu des fraudes en sa faveur lors de l’élection de la première secrétaire du PS, selon un de ses proches cité dans « Petits meurtres entre camarades »…
Il y a beaucoup à lire dans « Petits meurtres entre camarades », notamment sur les fraudes au sein du Parti socialiste lors du duel à couteaux tirés entre Ségolène Royal et Martine Aubry pour l’élection de la première secrétaire, en novembre 2008.
Le livre retrace les fraudes, nombreuses, notamment au sein de la fédération du Nord et de la Seine-Maritime en faveur de Martine Aubry, mais aussi celles en faveur de Ségolène Royal, en Guadeloupe et dans les Bouches-du-Rhône. « Il y a eu plein de fraudes et dans tous les sens. Chez nous, chez eux », concède Patrick Mennucci, un ex-royaliste, au journaliste David Revault d’Allones, auteur du livre enquête.
« C’est très grave. C’était bien la raison pour laquelle j’avais demandé que l’on revote dans toutes les fédérations, quelles qu’elles soient, où il y avait des suspicions de fraude », a attaqué l’ancienne candidate à la présidentielle sur France inter ce mardi.
Au soir d’un second tour épique, 42 petites voix séparaient les deux femmes pour s’installer dans le fauteuil de François Hollande, la présidente de la région Poitou-Charentes accusant sa rivale de « fraudes » et menaçant de saisir la justice. « Jamais je n’ai demandé à mes partisans de frauder », a continué la socialiste, assurant n’être « absolument pas » au courant des fraudes en sa faveur.
Et Ségolène Royal de développer son argument selon lequel elle n’a jamais mis les mains dans la tambouille socialiste. « Je n’ai jamais fait partie de l’appareil socialiste, je ne connais pas les mauvaises méthodes du Parti socialiste », a-t-elle assuré.
« S’il y a - ce que je ne crois pas- des fédérations qui auraient triché dans l’autre sens, qu’on revote et je serai la première à condamner ce type de comportement ! », a-t-elle réclamé.
Celle qui ne s’est pas encore prononcée sur une participation aux primaires socialistes en profite tout de même pour cibler deux candidats putatifs, Martine Aubry et François Hollande. « Ce qui est très grave, c’est que la direction de l’époque du Parti socialiste, que le premier secrétaire de l’époque, ait cautionné les résultats du Congrès » de Reims, « alors même qu’il y avait des suspicions de fraude », a-t-elle insisté.
Mais, « ceci est derrière nous. J’espère que cela ne se reproduira pas lors du vote des primaires » socialistes en vue de 2012. « Que cela serve de leçon pour que l’avenir soit irréprochable », a-t-elle conclu.
Une manière de mettre la pression sur la direction du PS avant l’organisation des primaires, dont les modalités, l’organisation et les règles ne sont pas encore définies.