Il y a les diffuseurs d’air parfumé, il y aura les diffuseurs d’antisémitisme. Avec la demande qui monte dans le monde entier, un tel vaporisateur pourrait même devenir un best-seller. Vous invitez des amis journalistes gauchistes qui vous cassent les couilles à longueur de journée avec l’antisémitisme ? Pschittez, et 20 minutes plus tard, ils vous sortent un discours de Goebbels par cœur.
C’est en substance ce que l’on doit comprendre de l’article de Pascal Riché, pourtant journaliste expérimenté, publié dans L’Obs du 5 octobre 2023. C’est titré, sobrement, avec un art consommé de la nuance :
Pour Riché, la fusion Musk-Soral ne tombe pas du ciel : le milliardaire n’a pas simplement commenté une décision de justice, selon lui disproportionnée, il a créé un axe du mal au-dessus de l’Atlantique. Il a sorti Soral de son isolement médiatique décidé par le pouvoir profond français.
Pourquoi l’homme le plus riche de la planète s’intéresse-t-il à cet obscur polémiste européen, si ce n’est qu’il l’a déjà repéré et qu’il connaît son pedigree ? On peut évidemment croire à un simple hasard. Une « mauvaise pioche ». Il ne savait pas que Soral était antisémite. Mais impossible d’exclure une explication plus simple : Elon Musk étant lui-même accusé d’antisémitisme, il prend la défense d’un antisémite.
Prendre la défense de la liberté d’expression, c’est déjà être antisémite. On le voit, l’antisémitisme est partout – on allait dire heureusement –, pour reprendre la fameuse phrase des années 30.
Plus grand-monde n’y échappe, de la droite à la gauche, signe d’une banalisation, d’une démocratisation naturelle. Même Macron y a eu droit, quand il s’est opposé à la poursuite de la colonisation.
Des juifs eux-mêmes deviennent antisémites, selon le générateur automatique d’antisémitisme du CRIF et de la LICRA : Zemmour y est passé pour avoir défendu Pétain qui avait protégé les juifs français contre les juifs apatrides, en 1941.
Pour Riché et tous ses inspirateurs, un ticket a été créé :
Malheureusement, aujourd’hui, hurler « antisémite ! » à la face de son adversaire ne garantit plus une victoire facile, il semble qu’un mur soit en train de se lever contre cette accusation frauduleuse.
Mais la raison n’arrête pas Riché, qui veut enfoncer Musk en rappelant sa vanne sur Soros :
Lorsque le milliardaire philanthrope George Soros, bête noire des antisémites de tout poil qui le soupçonnent de contrôler dans l’ombre la planète, annonce qu’il se retire partiellement du capital de Tesla, Musk se lâche sans crier gare : Soros lui rappelle Magneto. Dans les comics mettant en scène les X-Men, Magneto est un super-vilain, mais pas n’importe lequel : c’est un survivant de la Shoah, comme Soros. Le patron de Tesla twitte peu après : « J’aimerais m’excuser pour ce tweet ». Puis, une minute plus tard : « Il est injuste pour Magneto ».
Ça s’appelle de l’humour, c’est marrant, et ça ne tue pas, comme voudrait le faire croire BHL, qui, lui, a idéologiquement encouragé la tuerie occidentale de 2011 en Libye.
Mais Riché y voit de l’antisémitisme forcené, et dans le tweet anti-Soros de Musk « une version courte des Protocoles des Sages de Sion » ! Le problème, c’est que le mondialiste Soros est critiquable, mais il semble que sa judaïté le protège de toute critique, qui sera assimilée à de l’antisémitisme. Alors, comment critiquer ce spéculateur déstabilisateur des nations ? C’est de notre faute s’il est juif ?
Ce qui fait mal à Riché, au fond, c’est la libération de la parole sur X, que les contempteurs de la liberté d’expression associent à « des propos haineux, racistes, antisémites ». Les journalistes et les politiques, il y a 20 ans, étaient les maîtres de la parole ; ils l’ont perdue. Pour eux, la parole d’en bas ne vaut rien, seule la leur compte. D’ailleurs, elle est associée à l’argent, au pouvoir. Elle ne peut rien valoir du côté des pauvres, du contre-pouvoir. Pourtant, démocratiquement parlant, Riché et Soros appartiennent à une extrême minorité, qui occupe 99 % des médias mainstream, mais qui ne pèse pas 1 % sur les RS : 99 contre 1, c’est l’exacte proportion des commentaires critiques derrière chaque tweet de ces individus...
La sortie anti-Soral (qualifié d’« obscur polémiste européen », alors qu’il est célèbre malgré une censure totale du Système) et anti-Musk de Riché s’explique par le « d’où tu parles » : son chemin, de Libération pour qui il a été correspondant à Washington (un euphémisme...) à L’Obs, en passant par les très gauchistes France Culture et Radio Nova, et surtout young leader de la French-American Foundation, parle pour lui.
Des Riché qui pleurnichent, il y en aura encore beaucoup : la censure des médias français qui ont placé Alain Soral à l’isolement pendant 20 ans vient d’exploser sous l’impact d’une énorme comète venue de loin, de cette Amérique qui vénère encore la liberté de parole. Les murs finissent toujours par tomber, et ceux qui se sont réjouis de la chute du mur de Berlin devraient se réjouir de la chute du mur anti-Soral. Ou alors il y a deux libertés...